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Si d'aventure vos rêveries crépusculaires d'automne venaient à vous porter sur les traces de cet étrange mouvement musical qu'est le Gothic Metal, nul doute que vos pas vous porteraient vers les froids rivages de la lointaine Norvège pour une introspection brumeuse dans la froide genèse de ce style mélancolique.

En vous imposant cette intro au style aussi lourd qu'une chape de plomb en plein mois d'août, mon but n'est pas de vous endormir ni de plagier honteusement certains de mes collègues fans de Doom... mais bel et bien d'attirer votre attention sur ce qu'est vraiment le Gothic Metal. Ou du moins sur ce qu'il était avant de succomber aux sirènes de l'argent et de la reconnaissance !

C'est en 1998 que sort le premier album de Tristania, à cette époque point de After Forever, point de Within Temptation ni même de Lacuna Coil. Arch Enemy n'a pas encore de chanteuse et Liv Kristine est encore bien au chaud chez Theatre Of Tragedy. Seul Nightwish commence doucement à imposer ses vues dans la très lointaine Finlande. Bref en 1998 chez les gothiques tout reste encore à construire...

Car si des groupes comme Paradise Lost ou My Dying Bride portent déjà depuis un moment les couleurs de ce genre musical, les norvégiens de Tristania vont apporter une nouvelle vision en s'inspirant des premières formations de Metal à chanteuse et des mythiques Hollandais de The Gathering. Sous la houlette bienveillante de ses deux guitaristes Morten Velland et Anders H. Hilde, Tristania va développer un style particulier alliant le parfum du Gothique à la puissance épique de la symphonie. Le tout avec une savante dose de mélancolie, et un subtil mélange de vocaux Death et féminin (avec encore à l'époque une large dominante de grunts assurés par Morten Velland).

Widow's Weeds représente ainsi à sa manière l'acte de naissance de ce jeune style qu'est le Gothique Symphonique. La plume de Velland pose les bases d'une musique promise à un bel avenir, et les neufs compos de l'album proposent chacune une facette différente du genre. Tristania fait preuve dès ses premiers pas d'une maturité étonnante, grâce aux soutiens de Napalm Records, la production de l'album est à la hauteur et l'artwork ambiance «Dracula» met plutôt bien en valeur le CD (bien que celui-ci reste encore difficilement trouvable en magasin).

Malgré les relents extrêmes qui la parsèment, la musique de Tristania reste résolument mélodique. La mélancolie prime sur la puissance, et les vocaux murmurés de Vibeke Stene contribuent à façonner des ambiances de toute beauté. Pour le reste son timbre de soprano opposé aux puissants grunts de Morten Velland assurent l'ossature de la musique est des ambiances. Si la puissance des guitares est prépondérante, notamment sur des titres rapides comme «My Lost Lenore» ou «Angellore», ce sont les violons et les claviers qui dominent sur la plupart des titres mid-tempo comme «December Elegy», «Pale Enchantress» ou encore «Midwintertears». Je terminerai cette brêve analyse par une mention spéciale à l'ouverture «Evenfall» véritable ode à la magie évanescente du crépuscule nordique (ça veut rien dire mais bon dieu... qu'est-ce que ça en jette).

Ainsi vous l'aurez compris avec cet album, Tristania contribue à la construction de cette « machine de guerre » que va devenir le Metal Gothique Symphonique. En attendant, très loin du succès de Nightwish, les norvégiens travaillent dans l'ombre et réussissent avec brio. Widow's Weeds est un superbe album d'une régularité à toute épreuve, et d'une beauté réellement prenante, à ne manquer sous aucun prétexte !

SMAUG...

0 Comments 13 juillet 2007
Whysy

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