Helfahrt est un combo allemand né en 1999, et qui nous propose cette année son second album. A la base one-man band bucolique œuvrant dans un style folklorique classique et acoustique, Helfahrt peut être considéré comme un vrai groupe depuis 2005, moment où Max, chanteur-leader, décide de recruter des membres pour faire de son projet un vrai groupe, qui pourra aller fièrement grossir les rangs déjà biens fournis des légions de scaldes et autres trouvères et musiciens nostalgiques d’un autre âge combattant sous le noble étendard du Pagan Black Metal.

Je faisais récemment la remarque à un ami aux goûts musicaux similaires aux miens : « Les groupes issus de la scène Pagan/Viking Metal allemande sont de qualité bien inférieure à ceux qui nous arrivent des pays scandinaves ! » Et l’autre de me répondre directement : « Détrompe-toi, vieux, la scène allemande a ses groupes phares ! Ne t’es-tu pas même extasié de bonheur devant les travaux de Menhir ou XIV Dark Centuries ? Seulement voilà, des groupes de Pagan Black ultra basiques et sans personnalité, il y en a beaucoup trop qui débarquent chaque année… » En ce qui concerne Helfahrt, tout est dit. Passer ce constat d’une rare évidence, effectué dès la première écoute, que « Wiedergang » est un album plus que moyen qui ne fera jamais le poids face à ses comparses, je pourrais directement apposer le mot « fin » à ma chronique et m’en aller gaiement, car vraiment, j’insiste, tout est dit. M’enfin, vous me connaissez, je vous aime bien, surtout si vous prenez le temps de lire la chronique d’un groupe sans intérêt dont l’album peine à recueillir la moyenne, alors on va explorer ce truc un peu plus en profondeur.

Helfahrt (« le pet de l’enfer » traduiront les yeux fermés nos amis anglophones) n’est pas foncièrement mauvais. L’ouverture de « Nu Dsitel, Nu Dorn » est ma foi efficace, celle de « Die Erde birgt den Tod... » n’est pas mal non plus. Les passages purement acoustiques (comme ceux qui composent l’interlude « Altsommer ») s’avèrent satisfaisants, bien que n’apportant ni réelle émotion, ni intérêt particulier (à l’exception de la très jolie conclusion « Winter », réelle réussite), et les structures sont en général relativement bien pensées (« Die Erde birgt den Tod... », décidément le meilleur morceau de l’album)… Le son, crade mais tout à fait audible,  dessert cependant l’album. La batterie semble surmixée et « claque » de manière très artificielle, le chant, black, classique et sans passion, ne suscite absolument rien chez l’auditeur, et les riffs sont aussitôt exécutés, aussitôt oubliés…

Difficile de trouver des explications quant à ce manque quasi-total d’intérêt… On ne peut pas non plus démolir complètement le groupe, car certains riffs sont bien sentis et agréables, que pour une fois, la basse est très audible et pas toujours linéaire, m’enfin… *soupir*…A l’évidence, ça ne prend pas, j’ai essayé à de nombreuses reprises, mais chroniquer cet album sans passion ni surprise s’est avérée une réelle corvée. Que dire, si ce n’est qu’Helfahrt demeure un groupe de Pagan Metal médiocre, qui ne mérite même pas votre attention. Enfin, il paraît qu’en live c’est mieux… Mais y a-t-il seulement quelqu’un dans la salle pour confirmer ?


Gounouman