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Une chaude et belle après-midi d’été… Autour de vous, les insectes lancent de petits appels stridents… Vous voici dans une forêt d’Amérique centrale, vous l’explorateur qui avez trouvé en vous le courage de tenter cette aventure. Quelques secondes chargés de mystère, et l’univers de Tiamat s’offre à vous dans toute son obscure et malsaine splendeur. Qu’allez vous découvrir dans cet univers si atypique ? Quelles mystérieuses découvertes, quels vestiges anciens vous attendent ?

Passé l’introduction qui vous plonge déjà dans cette ambiance où l’on sent bien que le miel sauvage sera difficile d’accès… On entre dans ce morceau puissant et original, « Whatever that hurts ». Un gros riff doom accompagné d’une percussion au son massif et profond à la fois vous accueillent assez directement, avant qu’une minute de passages atmosphériques aussi beaux qu’inquiétants vous permettent de vous remettre de votre surprise…

Soudain, c’est clair… Sous vos yeux ébahis apparaissent les ruines d’un ancien temple païen. Et voici que le grand gourou en personne, surgi de nulle part, s’avance vers vous lentement et drapé d’ombres… Johan Endlund, de sa voix feutrée et inquiétante nous guide dans cet univers… « With every tear a dream » nous révèle la chanson, dont le texte évoque une étrange décoction aux ingrédients mystiques… Vous voilà irrémédiablement prisonnier de cette musique si envoûtante et intemporelle… pour votre plus grand plaisir. Car ce morceau porte bien son titre, peu importe si cela fait mal, c’est si puissant, si beau !! Un solo débridé et étrange vient couper avec le climat dans lequel nous étions précédemment. Et lorsque le morceau s’éloigne, la voix et la mélodie disparaissant, la transition avec le morceau suivant s’avère sublime. Ainsi découvrons nous le terrifiant et divinement splendide « The Ar ». Alors que la mélodie du morceau précédent s’achève, déjà se dessinent les notes doucement pianisées de ce titre magistral. Celui-ci, avec ses chœurs féminins, ses lourdes guitares et ses mélodies sublimes semble fait pour attirer l’explorateur qui ne s’est toujours pas très bien remis du morceau précédent…mais les couplets sont plus que jamais malsains et magiques à la fois, avec cette voix venue de si loin, et ses mélodies aux claviers hantés… Encore un très grand moment. Les textes évoquent un symbole d’accomplissement de soi, que chacun porte en lui…

Survient une transition tout aussi inquiétante et étrange avec ses bruits sombres et sons légers, et l’explorateur, aussi fourbu que fasciné, peut enfin sortir de l’oppressante jungle… Pour observer, admiratif et surpris, toute la beauté de la terre qui s’offre à lui… Voici Gaia.

La sérénité de paysages bucoliques et enchanteurs se présente au sein d’un morceau très doux, porteur d’espoir et de mélancolie. Les mélodies nous enchantent merveilleusement, le morceau passe sans que l’on ne sent rende compte, agrémenté de solos de claviers comme de guitares prenants. Un véritable émerveillement que ce chant de la terre qui parle de la puissance de Mère Nature et de la recréation des animaux et des êtres… Sublime, très tendre, comme une ballade, mais tellement intense..

Vient un autre monument, avec le retour des guitares doomesques, sur le très beau morceau « Visionnaire ». Allez, je me fais plaisir et vous traduis les paroles du refrain : « Je subtilise les couleurs de la nuit pour disparaître de ta vue ; je suis le visionnaire ; suis moi, si tu l’oses ». Ce morceau, un poil plus conventionnel que les précédents, n’en ai pas moins une merveille. L’explorateur a atteint la nuit. Dans cet album où les morceaux et l’ordre n’obéissent à aucune structure, comme la jungle elle-même qui devient tout à fait inextricable, l’explorateur, subjugué par les merveilles contemplées mais toujours inquiet et perdu, décide de camper et de s’offrir une nuit de sommeil bien méritée. Mais à peine s’est il endormi que, la pluie se met à tomber, offrant un nouveau dépaysement mélancolique… Et que les rêves viennent le hanter. Et quels rêves !! Hedlund rend sa voix plus douce et sereine pour coller aux simples mais merveilleux arpèges acoustiques de « Do you dream of me ? » aux paroles tout aussi évidentes et pourtant très belles. Vient une nouvelle transition, une nouvelle phase de sommeil symbolisée par un interlude, et voici que notre explorateur seul et perdu se retrouve au sein d’un rêve lumineux autant que psychédélique. « A pocket size sun », titre très sensuel et calme, mais de loin le plus ennuyeux de l ‘album avec un thème musical pas très Metal et des longueurs, mais… à voyage atypique, conclusion inhabituelle.

Alors j’espère m’être bien fait comprendre. Cet album est un voyage aussi inhabituel que merveilleux. Ce wildhoney, parfait en tout point (bien qu’avec du recul, on peut contester le choix d’avoir placé autant d’interludes parfois un peu inutiles et que le dernier titre soit répétitif malgré sa légèreté) reste un album culte, de très très très loin le meilleur du groupe. Saluons aussi le travail à la production et à la composition de Waldemar Sorychta, très grand producteur, qui a posé sa patte sur de nombreux chef d’œuvres de Metal atmosphérique (Lacuna Coil, The Gathering, Samael, Moonspell…).Bref, Wildhoney est un chef d’œuvre, accessible je pense à tout fan de Metal au sens large.

Seul défaut, les interludes sont un peu longs et parfois un peu inutiles aussi...Mais au niveau des ambiances, impossible de s’en lasser, il reste l’un des plus beaux albums qu’il m’ait été donné d’entendre. A découvrir de toute urgence !!

Gounouman

0 Comments 30 mars 2006
Whysy

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