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Eh bien, on l’aura attendu cet album ! Ça fait des mois que le compositeur en a fait l’annonce et déferle les pages web à coups de teasings insensés. Les vidéos auront su créer l’expectative et happé par cette information j’en ai contaminé mes collègues de travail. C’est ce qui a fait l’objet de quolibet à mon égard, j’entendais souvent un « Wolfheeeaaaaart ! » poussé dans mon dos, et lorsque je me retournais un sourire et un lml maladroitement arboré... On parle de ce groupe, qui sont-ils ? Une autoproduction d’une formation naissante ? Un démarrage dans la vie musicale ? Mais bon sang toutes ces questions ont un sens ! Pour ceux qui n’auraient pas suivi, Wolfheart est la consolidation des progénitures de Tuomas Saukkonen. Si vous vous rappelez bien, le Finlandais avait entrepris un certain nombre de projets autour de son groupe principal Before The Dawn, ainsi nous avions Black Sun Aeon, Dawn Of Solace, RoutaSielu, The Final Harvest... Bref, autant dire que le bonhomme avait une tendance à se disperser grandement. À noter que récemment la séparation avec Lars Eikind sur Before The Dawn privait finalement de la particularité de cette formation par rapport à un Black Sun Aeon.  Je pense que la volonté de se recentrer et de sortir ses opus sous un même nom me parait être une solution plus justifiée. Ainsi Wolfheart est né des cendres de ses ancêtres et poursuit la lignée en combinant les ambiances. Tuomas se défend une nouvelle fois dans un genre extrême sans concession et aborde sa musique de mélodies en mélodies inspirées et avec la touche qu’on lui reconnait volontiers. Les compositions reprennent l’existant avec des riffs dansants (« Ghost Of Karelia »), des rythmiques martiales et le tout est agrémenté de fioritures qui rendent un aspect fini à Winterborn. Le titre d’ouverture « The Hunt » en fera un excellent exemple. La profusion des notes comble l’espace en diverses couches mélodiques qui sculptent la musicalité dans un registre identitaire dont seul Tuomas a le secret.  Les titres tels qu’« I » ou « Gale Of Winter » abordent l’univers saukkonenien avec une forte touche mélancolique et même si la violence de la batterie tempère cette fibre, la sensation reste malgré tout en arrière plan, « Chasm » renoue avec la guitare sèche et met en lumière le contraste des harsh vocals qui approfondissent cet écart entre la chaleur de la frénésie et la froideur du sentiment épuré suscité par un instrument à cordes isolé. Alors finalement qu’attendre de cet album ? Il est vrai que lorsqu’on connait un tant soit peu le chef d’orchestre, on sait qu’on aura le droit à une richesse musicale agréable, une mécanique huilée à la perfection et des sonorités nordiques bien ancrées. Donc on est en droit de se dire qu’on repassera pour l’effet de surprise, et que parcourir ce Winterborn n’aura pas plus d’indispensabilité que ça. J’aurai envie de répondre qu’il ne faut pas bouder le plaisir.  Je conçois que cet opus a des ressemblances frappantes que cela soit au niveau de la structure avec le dernier Before the Dawn, ou les réminiscences de BSA avec « Routa pt.2 » qui serait la suite de l’album portant le même nom ? Et alors qu’est ce que ça peut faire ? Nous avons été prévenus, nous avons la synthèse et le cross-over de tous ces projets est désormais possible ! Quand j’écoute un album du Nordique, je veux et j’exige être emporté par un jeu fiévreux à la guitare, fixé sur un déchainement à la percussion et des cris tumultueux, je désire avoir un enrobage mélodique outrecuidant qui s’impose fièrement avec des nappes de claviers et un sens aigu pour le feeling qui fait se décrocher la nuque (« Whiteout »). Winterborn me propose tout ça, et j’en suis comblé.  Le jour où on s’ennuiera n’est pas encore arrivé, notre one-man band est en train de nous délivrer une prestation de qualité et sous prétexte que le message ressemble trop à ses pères nous devrions lui tourner le dos ? Je ne suis pas d’accord, l'exécution est d’une technique irréprochable, les variations étirent la structure mélodique et la rendent intelligible (même pour les plus réfractaires). Le temps qui est accaparé se suspend et nous emmène dans un voyage dont les sonorités cristallines évoquent l’hiver. Ce qui est juste dommage c’est de s’apercevoir que la fin de l’album brille moins par la versatilité des ambiances. Il faut dire que « The Hunt » met le paquet avec son intro soignée et son évolution alors que par opposition « Breathe » termine Winterborn de manière plus calme et triste. On aurait peut-être préféré un titre plus en relief, moins homogène et en mid-tempo (moins doom en fait). Ceci dit l’apport des violons fouille un peu plus profondément le côté musical en ajoutant du chagrin.

0 Comments 17 septembre 2013
Whysy

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