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Tiens un groupe de Metal inspiré de l'univers fantastique de J.R.R Tolkien ! Dit comme ça on pourrait croire que c'est bon signe, que l'ombre bienveillante du génie de l'héroïque fantasy permettra au-dit groupe de se sublimer et d'aller chercher le meilleur de son style... Malheureusement l'influence tolkienienne est tellement récurrente dans le Heavy Metal que l'on finit par s'en lasser furieusement. Depuis Nightfall In Middle Earth et l'adaptation par Blind Guardian du mythique Silmarillon, trop nombreux furent les groupes à utiliser cet univers en guise de concept, pour le meilleur et très souvent pour le pire.

Aujourd'hui c'est au tour de Witcking, un très jeune groupe de Power polonais de se revendiquer partie intégrante du «Tolkien Metal». Et ces jeunots ne manquent pas de souffle prétendant carrément fournir leur version métallique de l'immense Seigneur des Anneaux. Y en a qui doutent de rien ! C'est d'ailleurs un pari risqué de la part d'un jeune groupe en quête de reconnaissance car le chroniqueur que je suis va avoir tendance à demander plus d'un disque ouvertement inspiré du Seigneur des Anneaux (et oui il s'agit de ne pas trop faire honte à cet immense chef d'oeuvre), que d'un album qui affiche un concept original. Autant vous dire que j'attendais les polonais au tournant et qu'un faux pas risquait d'être mal perçu.

Après pas mal d'écoutes Witcking (c'est aussi le titre de l'album) me laisse une impression mitigée, avec des qualités pesant à peu près aussi lourd que ses défauts. D'un côté je suis particulièrement déçu par la faiblesse des textes, l'effort d'adaptation se limite à rappeler la trame globale du livre sans chercher à transcrire en musique l'univers si particulier de Tolkien. En effet Witcking pratique un Power Metal puissant et thrashy dans ses influences, mais qui n'a que peu de choses à voir avec l'influence qu'il prétend avoir. Le fondateur du groupe Mateusz Gajdzik est issu de la scène Thrash underground polonaise, et cela se ressent profondément dans son jeu de guitare et cette attaque qu'il donne aux riffs : le résultat est plutôt probant sur des titres péchus et sans concession comme «Awakened», «Flame Of Udun» ou «The Will Of The Ring» !

Parmi les points forts de Witchking, on retrouve aussi le chant de Tomasz Twardowski. Difficile de la ranger dans un registre particulier, il me fait parfois penser à Serj Tankian (System Of A Down) mais retombe le plus souvent dans un style plus classique : haut dans les octaves tout en étant suffisamment agressif pour marquer l'auditeur. En revanche sans lui la musique du groupe risquerait fort de perdre une bonne partie de son intérêt. Le Heavy Power pratiqué par les polonais n'a en effet pas beaucoup d'originalité et se contente le plus souvent de tout miser sur la puissance (et pas toujours avec réussite) sans trop chercher la subtilité.

Malgré tout il ne faut pas condamner ce premier album au fond de tiroir sans souligner ses qualités. Et notamment quatre chansons vraiment très réussies et qui relèvent considérablement le niveau. Je pense d'abord à l'énorme «Under Siege» avec son riff d'ouverture dévastateur, ses mélodies agressives et ses lignes de chant carrément prenantes. J'évoquerai également «High Stake» et son refrain démentiel et enfin «And The Bearer Goes» qui propose une structure originale et un pont de guitare vraiment excellent. Enfin «Witchking» présente elle toutes les qualités requises pour faire un très bon titre de Heavy et s'écoute avec beaucoup de plaisir. Pour le reste il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent...

Difficile pour moi de conseiller cet album : même s'il possède un fond relativement bon et une certaine régularité qui permet d'écouter les quatorze titres avec plaisir, il manque vraiment quelque chose pour rendre l'ensemble intéressant. En dehors des quatre titres évoqués plus haut la musique de Witchking serait beaucoup trop pauvre... et quatre titres c'est plutôt maigre.

SMAUG...

0 Comments 24 février 2008
Whysy

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