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Alors que Within Temptation, Evanescence, Nightwish, Leaves' Eyes, Epica et compagnie ont un succès fou, il n'est pas rare de voir d'autres groupes rêver d'un tel succès. Et, bien sûr, prendre les éléments de cette gloire et devenir copie conforme des sus-nommés, sans toutefois le même talent et le même esprit d'authenticité.
Sammsara va prendre cette tendance à contre pied. Plutôt que d'aller jeter une oreille sur ceux-là, il va s'aventurer vers des terres encore peu explorées chez les groupes à voix féminines, pour un résultat prenant.

Les français de Sammsara nous proposent une démarche assez osée : mêler divers styles de musique, du progressif au stoner, de l'atmosphérique au gothique, nous retrouvons dans «With Damage» un agréable melting-pot tendant parfois vers Anathema, parfois puisant un peu son inspiration sur les anciens Lacuna Coil, et autres influences peu distinguables, ce qui fait la force de ce groupe. Il est agréable de voir que nous sommes en présence d'une réelle personnalité et non d'un autre «cover-band» de Nightwish ou d'Evanescence, tentation très forte dans le milieu du metal à chant féminin. Parlons en de ce chant, et là encore, le groupe, nous surprend. Pas de registre pop ou lyrique ici, des types de voix dont on commence à faire un peu le tour. Là, au contraire, c'est une voix féminine mais rugueuse, à la palette émotionnelle extrêmement variée. Si elle n'est pas toujours la plus juste ou la plus maîtrisée, elle compense par sa grande propension à savoir jouer sur tous les fronts. A côté de la voix de Cynthia, les growls rauques d'Amalia (qui, depuis, a  quitté le groupe). Sur ce point en revanche, on sera plus dubitatifs, ce type de voix n'étant pas toujours bien amenée.

Au niveau de la composition, c'est l'originalité qui prime. Si les structures peuvent, par leur longueur et les changements de rythme qui ponctuent l'ensemble, apparaître comme du metal prog, il serait réducteur d'afficher simplement une étiquette alors que, comme dit plus haut, c'est tout un ensemble, une palette aussi vocale que musicale qui est présentée. Et, pour ponctuer tout cela, des interludes toujours nommée «...», il y en a quatre, mais elles sont vraiment bien placées et apporte leur lot d'ambiance. Par contre, l'album sonne un peu monolithique et ce n'est pas facile d'extraire un titre. Il y en a de très bons, bien sûr, mais pas un spécialement marquant. En revanche, «Mediocrity» et «Utopia» sont un peu les roues crevées du carrosse, elles manquent de souffle et sont un peu lourdes, au contraire de titres du calibre de «My Enemy», «The Fairy's Tears» ou «The Pact» qui valent sérieusement le détour par leur originalité, leur côté prenant et accrocheur, et les mélodies bien pensées.

Voilà enfin une formation qu'il va falloir soutenir. Si certains pensent le metal français en perte de vitesse, alors il leur sera prié de faire un tour du côté de Sammsara qui, ne rentrant pas dans les normes ni dans un navrant conformisme, risque de ne pas faire uniquement des adeptes. Leur démarche est cependant si louable et honnête, avec une prise de risque réelle qu'il serait injuste de ne pas se pencher sur un combo qui prouve qu'aujourd'hui, le metal dit «à chanteuse» est toujours capable de surprendre. Et le metal tout court, d'ailleurs.

0 Comments 26 décembre 2011
Whysy

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