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Les noms « Zmeu », « Varcolac », « Stima Apei », « Maiastra » ou encore « Ielele » ne vous disent rien ? Ne vous inquiètez pas, les membres de Magica jouent les professeurs de mythologie avec leur nouvel album « Wolves & Witches ». En effet, pour son quatrième album, le groupe a décidé de nous faire partager la mythologie, le folklore de leur pays d’origine : La Roumanie. Chaque composition nous conte donc cultes, rites, croyances, mythes et autres légendes roumaines. Un album que l’on pourra donc caractériser de « semi conceptuel » et dont le principal but est de faire évoluer la stature de Magica qui n’est, ne nous mentons pas, pas vraiment élevée…

Pour nous narrer ces belles histoires, Magica continue à métamorphoser sa musique gothique et symphonique des débuts en une musique plus heavy et directe. Cette transformation déjà bien amorcée sur « Hereafter » (leur troisième album) prend encore de l’envergure puisque le clavier se retrouve plus en retrait laissant la part belle aux guitares. J’ai bien dit auX guitareS puisqu'elles ne sont pas moins de deux sur ce nouvel opus. Une volonté, de la part du groupe, de rendre ses compositions plus tranchantes et plus catchy tout en gardant leurs sens mélodiques.

Cependant, autant vous le dire tout de suite, la magie ne prend jamais le dessus. L’album est fade, sans émotions et d’une consternante banalité. Les rythmiques manquent de variation et sont à quelque chose près toutes les mêmes. Le clavier, les accompagnant, sonne faux et s’intègre assez mal aux compositions. Les différents solos sont sans âmes et l’instrumentale « Citaroptera » ressemble plus à une démonstration technique sans feeling qu’à autre chose. Seul point positif de cette piste, l’incrustation d’une flûte de paon qui permet de varier le titre. L’instrument à vent aurait même peut-être dû avoir une plus grande place sur l’album des roumains. Il aurait pu apporter quelque chose de neuf à cet album manquant cruellement d’inspiration. Aucun des refrains possède un quelconque intérêt même si mélodiquement certains d’entre eux se laissent écouter (« They Stole The Sun », « Dark Secret »…). Et quand ceux-ci s’accélèrent (« Hurry Up The Ravens »…) seuls les amateurs de double pédale trouveront leur compte. Une double pédale peu utilisée par une batterie bien trop mécanique.

Vocalement, Ana Mladinovici se situe dans ce bac à chanteuse dans lequel on peut piocher pour former un groupe de seconde zone. Une voix juste mais linéaire qui ne transmet aucune émotion. Seul moment où elle parvient à nous toucher est la ballade « Maiastra » intégralement chantée en roumain. Son chant, dans sa langue natale, parait bien plus personnel et arrive tant bien que mal à faire de cette piste la plus touchante et la moins formatée de l’album. Dommage que sa durée soit bien trop courte.

Peu percutant, soporifique à la longue (dû au manque de variation), et à la personnalité quasi inexistante, cet album se rattrape (enfin si je puis dire) par son côté professionnel. En effet, « Wolves & Witches » est carré avec une production bien plus à la hauteur que les précédents opus du groupe. Les enchaînements entre les différentes séquences sont bien réalisés et les mélodies sont loin d’être désagréables. Oui mais voilà, l’album est classique, sans saveur, et pire sans réel potentiel. On ne voit pas comment le groupe peut sortir de l’anonymat en réalisant des albums avec aussi peu d’intérêt et qui comporte même des compositions à la limite de la nullité (« Until The Light Is Gone »).

Un album à l’image de ma chronique : en manque d’inspiration. Seulement, autant ma « carrière » de chroniqueur ne se joue pas sur cette critique musicale, autant Magica vient avec cet album d’annihiler toutes ses chances de percer un jour et peut-être même de signer la fin de sa reconnaissance internationale (je doute même qu’elle ait commencé). Il leur restera le plaisir de faire vivre la scène metal roumaine et encore si elle-même n’est pas lassée par cette musique sans originalité…

Dans des centaines d’années un nouveau mythe naîtra, celui de « Magica » : Créature roumaine à cinq têtes éteinte en Europe qui provoquait mutisme aux personnes la croisant.

Doryan.

0 Comments 27 mai 2009
Whysy

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