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Heavylaw, c’est une terre d’ouverture et de surprises, ce n’est clairement pas tout les jours que j'ai l’occasion d’entendre parler d’un groupe venant du Kazakhstan. Holy dragons, de fiers kazakhs donc, envahissent nos contrées avec leur nouvel opus à sortir le 6 novembre prochain. Assis sur une discographie déjà conséquente comptant pas moins de 14 albums et armé d’un nouveau chanteur, il ne reste plus qu’à voir si l’arrivage en question vaut le détour pour nos oreilles de métalleux.

Zerstörer, litéralement Destructeur en allemand ou Destroyer, comme le type de bateau, selon les traductions (et accessoirement un des pseudos du bassiste), va taper dans le heavy bien speed. Ça nous promets de l'épique, de la violence et tutti quanti. Déjà coté thématique on est servi avec, si j'ai bien suivi les paroles, la fameuse WWIII avec des bouts de restes de Guerre Froide, difficile de faire plus évocateur avec des titres guerriers et ça a le mérite d'attiser ma curiosité avec des titres comme Doomsday Angels ou encore NORAD Alert. Mais ça ne nous dit toujours pas ce que vaut leur musique.

Je ne mentirais pas, la première écoute m'a laissé une très mauvaise impression assez difficile à surmonter pour rester objectif. L'album commence bien pourtant, l'intro est sobre, donne une ambiance d'avant-conflit avant d’enchaîner direct sur une première piste qui commence plutôt fort, Doomsday Angels, tout du moins jusqu'à ce que le chant arrive. Étant donné l'habillage musical, on ne s'attend pas forcément au timbre criant et quasi-nasillard de Ian Breeg (cultivons nous gaiement : une voix mixte tendant vers le falsetto je pense). Toutefois, une fois la surprise passée, on s'y habitue et finalement elle colle plutôt bien à la choucroute. Ce qui m'a estomaqué c'est un passage voix claire sur la piste suivante, où j'ai tout bonnement eu l'impression que le monsieur chantait faux. On se rassure ce n’est pas le cas mais certains effets qu’ils donnent sur sa voix sont un brin malheureux. Les chœurs clairs qui se manifestent de temps à autres sont en général bien placés et appuient les chansons pour leur donner plus d'impact.

Un des points forts de l'album, c'est son ambiance, le groupe a particulièrement travaillé les transitions de chansons et divers essais de sonorités différentes parsèment l'album, genre un téléphone qui sonne, des grésillements, le tonnerre qui gronde, etc... Pour symboliser les moments d'accalmie entre toutes cette violence, des passages, voire des morceaux entiers, se font plus acoustiques et se révèle de vrais oasis. Sans tout comprendre on en finit par se douter qu’on essaie de nous raconter une histoire ici.

Niveau instrumentation, c’est compliqué de s’emballer. La plupart des rythmes sont certes accrocheurs mais au milieu de tout ça se trouve des passages clean un peu simplistes notamment à la guitare certes rares mais qui font tâches sur l’ensemble. Rien ne se démarque vraiment, la faute à une voix qui ne laisse pas aux autres musicos la place de s'exprimer lorsqu'elle est présente. Forcément des perles émergent quand même, Cuband Crisis/Insomnia est une piste découpée en trois parties distinctes qui cristallise ce que le groupe a de mieux à offrir sur la galette et qui se retrouvent idéalement placée en milieu d'album. Une vraie « couleur », un moment acoustique qui paraît logique et surtout des passages à faire headbanger dans le salon se retrouvent ici présent. Dommage que certains morceaux se révèlent un peu juste au niveau de l’intérêt (Oui toi la piste 3 au nom à rallonge, c'est de toi que je parle).

Au final, Zerstörer, possède de bonnes idées mais les moyens n'ont pas forcément suivis. L'album s'en tire toutefois honorablement avec mention améliorable. Le premier contact sera sans doute rêche mais des surprises se présenteront à l'auditeur persévérant. Il passe d'un cheveu à coté du 7.

Line-up :

Jurgen Thunderson : Guitare
Chris Caine : Guitare
Ian Breeg : Chant
Ivan Manchenko : Basse
Anton Repalo : Batterie
(je n’ai pas trouvé l'info pour les choeurs)

0 Comments 31 octobre 2012
Whysy

Whysy

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