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Nous avions rendez-vous avec le jeune et sympathique Simon Berglund, chanteur et guitariste de Zonaria, à la fin du concert de Pain pour lequel il ouvrait. Nous le retrouvons donc accoudé au bar de La Loco, l'envie de prendre une bonne bière fortement réprimée par le porte-feuille...




-Alors, as-tu apprécié le concert de ce soir?

-Ouais, c’était énorme !


-Et comment s’est déroulée la tournée ?

-C’était la dernière date de la tournée, nous avons été sur la route pendant trois semaines, et maintenant nous allons rentrer en Suède.


-Etait-ce votre première tournée européenne ?

-Non, nous avons fait une tournée de 13 dates avec Impaled Nazarene l’année dernière. Mais c’était notre première fois en France.


-Que penses-tu du public français?

-J’étais ébahi, le public était très chaud ce soir, très bon comparé à l’Allemagne par exemple. C’était génial ! J’aime cette salle, j’ai vu quelques shows enregistrés ici et c’était fantastique de jouer ici. Oui, j’aime beaucoup le public français.


-Comment s’est formé le groupe ?

-J’ai fondé le groupe il y a 5 ans, puis Emil (Nyström), le second guitariste nous a rejoints un an plus tard. Nous avons eu 13 ou 14 membres différents, et peut-être 5 batteurs ! Ça a pris du temps de trouver les gars qu’il fallait, mais maintenant nous avons un line-up vraiment cool.


-J’ai lu que Zonaria jouait du power metal à ses débuts ?

-Oui, Zonaria faisait du power metal au début, mais je me rappelle avoir vu Hypocrisy en concert en Suède et ça a bouleversé ma vie, je me suis mis au death metal, à Dimmu Borgir et à d'autres groupes dans le même genre. Et puis j’ai commencé à écrire des morceaux dans une veine plus death. Ensuite j’ai ajouté des parties de clavier à mes compos, et j’en suis arrivé au son que nous avons aujourd’hui.


-Penses-tu que c’est parce que votre musique fait penser à Hypocrisy que Peter vous a demandé d’ouvrir pour Pain ?

-Non, je ne crois pas, le groupe n’avait pas écouté notre album jusqu'à quelques semaines avant le début de la tournée. Je pense que nous sonnons assez comme Hypocrisy, mais pas tant que ça quand même. Mais je crois que Peter nous aime bien. Par contre, nous n’avons pas eu la tournée grâce à Pain, mais par un autre biais.


-Sais-tu comment Peter vous a découverts?

-Je ne sais pas, nous lui avons donné un cd il y a quelques mois, mais je ne sais pas s’il l’a écouté. Nous avons obtenu cette tournée deux ou trois semaines avant les premières dates en Allemagne, et je pense que c’est à ce moment-là qu’il a écouté notre album.


-Comment vous êtes-vous mis en contact avec le label américain Pivotal Rockordings ?

-Ils ont contacté Emil, le second guitariste, il a commencé à parler avec eux quasiment tous les jours, et au final nous avons obtenu un contrat qui nous satisfaisait, et nous avons pu commencer à enregistrer notre premier album. Ils nous ont donc contactés au départ.


-Comment a débuté votre relation avec Scar Symmetry? Jonas Kjellgren a réalisé votre production et Christian Älvestam a fait quelques backing vocals.

-Quand nous avons enregistré notre EP, Rendered In Vain, nous cherchions quelqu’un pour le produire, quelqu’un avec un bon son. Nous l’avons contacté parce qu’il n’était pas très cher mais vraiment bon, et nous lui avons demandé de le mixer. Ensuite, nous voulions également nous attacher ses services pour l’album, mais il n’avait pas le temps à ce moment-là, donc nous sommes allés vers l’autre guitariste de Scar Symmetry, Per Nilsson, qui a enregistré l’album. Ensuite Jonas l’a mixé, et Christian a chanté sur quelques morceaux.


-Votre première expérience d’enregistrement professionnel s’est-elle déroulée comme vous l’attendiez ?

-En fait, l’enregistrement fut assez particulier, car il s’est déroulé dans un petit appartement crasseux, avec un ordinateur. Ensuite Jonas a réamplifié les guitares pour avoir un meilleur son. Ce n’était donc pas vraiment une production studio, mais grâce à Jonas le résultat est merveilleux !


-Votre son et vos compositions sont très matures. Quelle est votre approche de la composition ? Qui fait quoi ?

-En fait, c’est moi qui fais presque tout ! (rires) Je compose toute la musique, et j’écris peut-être 90% des paroles. Quand je compose, je m’assois généralement avec ma guitare à côté d’un ordinateur, et j’écris ce qui me vient à l’esprit. Je n’écoute pas d’autres groupes lorsque je compose, je laisse parler mon cœur. Et puis j'expérimente beaucoup avec l’ordinateur.


-De quoi traitent vos paroles?

-L’inspiration me vient  des paroles de death metal, du monde actuel, de tous les problèmes qu’il peut y avoir. Il y a aussi pas mal de politique en arrière plan.


-Votre album a-t-il bénéficié d’une sortie mondiale?

-Non, il n’est pas encore sorti au Japon.


-Vous devez être très fiers du résultat néanmoins!

-Je trouve ça génial ! Nous n’avons pas le plus gros label qui soit, mais ils travaillent très dur et savent ce qu’ils font. Quand nous étions en Belgique, nous sommes allés dans un magasin de disques, nous avons vu notre cd, et le vendeur nous a dit qu’il se vendait comme des petits pains ! Nous sommes donc très contents de notre label.


-Vu ton âge (20 ans), es-tu toujours étudiant?

-Non, j’ai arrêté l’école l’année dernière, et je travaille maintenant.


-Qu’étudiais-tu ?

-La musique, mais je détestais ça ! (rires)


-Etait-ce une décision difficile à prendre?

-Non, pas vraiment. J’étais largué, et je ne voulais plus étudier, je voulais travailler.


-Le metal est un monde dur et cruel, as-tu peur de l’échec?

-Non, je ne prends pas les mauvaises chroniques trop à cœur. J’aime la musique que je compose, et je pense que les autres aussi. Nous adorons faire partie de ce groupe, nous traînons tout le temps ensemble, nous n’arrêtons pas de répéter. C’est vraiment fun.


-Le chanteur de Soilwork a récemment déclaré que le metalcore était une bonne chose pour le metal, car il amène des personnes à s’intéresser par la suite au death. Qu’en penses-tu ?

-Je pense que c’est vrai. Il ne devrait pas y avoir de barrières dans les genres et les styles musicaux. Personnellement, j’aime… peut-être pas vraiment le metalcore mais… tu sais… ce genre de choses…


-A propos, que penses-tu de l’évolution musicale de Soilwork?

-Je ne sais pas…


-Allez ! (rires)

-Je pense qu’elle est plutôt bonne…


-Etant donné que vous êtes un très jeune groupe, ton opinion sur ce sujet problématique diffère peut-être de celle des gros groupes : que penses-tu du téléchargement illégal ?

Je pense que c’est bénéfique, je ne crois pas que ce soit un problème. Nous pouvons atteindre beaucoup plus de monde par ce biais, et c’est ce qui est important. Les gens viennent ici (en concert), ils ont entendu parler de Zonaria, peut-être ont-ils téléchargé quelques titres, et ils achètent le cd après le concert. Quand nous sommes sortis dans la rue plus tôt dans la journée, il y avait des fans et tout… Presque irréel !


-Les personnes qui téléchargent votre album viendront peut-être vous voir en concert, achèteront l’album voire un t-shirt, et au final ça donne un coup de pouce à de jeunes groupes comme le tien…

-Oui, vraiment, c’est ce que je pense.


-As-tu vu le concert de Sybreed?

-Oui, je les ai vus hier et aujourd’hui, et c’est un très bon groupe. J’achèterai certainement leurs albums en rentrant à la maison !


-Comptes-tu aller voir le Moulin Rouge ce soir?

-Je ne sais pas, mais ça fait vraiment bizarre de jouer ici (La Loco est située tout contre le Moulin Rouge)!


-Sans compter que les publics sont franchement différents! (rires) Merci beaucoup pour cette interview Simon !

-Merci à vous !


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Interview : DreamSlayer et TeRyX
Retranscription: DreamSlayer

0 Comments 29 octobre 2007
Whysy

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