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Deux musiciens sont à la tête, et à l'origine de la création d'Opera Diabolicus : Adrian de Crow et David Grimoire, sinistres inconnus qui nous pondent un opus sur Élisabeth Bathory, la meurtrière comtesse hongroise. De tout cela naît un premier album «1614», sorte d'opéra metal avec des guests au niveau du chant.

Parlons du chant, puisqu'il s'agit d'un élément clé. Les deux musiciens n'ont pas pris n'importe qui puisque la voix heavy de Mats Levén nous accompagnera tout au long de l'écoute, et son chant est toujours aussi excellent. A chaque fois qu'il est quelque part, c'est un réel plaisir de l'entendre et de se laisser guider par son excellence. On retrouvera aussi Snowy Shaw et Niklas Isfeldt, convaincants eux aussi, mais moins remarquables. Enfin, ils prennent à merveille part dans l’opéra et n'ont pas à rougir, eux non plus, de leur prestation. Celle qui attirera le moins l'attention, c'est la chanteuse Camilla Alisander, à la voix variée mais trop froide et ne procurant aucune émotion, laissant de marbre devant une étendue vocale certes conséquente mais pas très impressionnante, dont le timbre n'est pas très agréable, en plus de cela (pensez à un croisement entre Sabine d'Edenbridge et Ji-In de Krypteria).

Chacun possède son rôle, et bien sûr notre chanteuse est la comtesse, qu'elle n'interprète donc pas à merveille. Heureusement que le côté instrumental rattrape le reste.
Sans tomber dans le pompeux, on retrouve une certaine grandiloquence et un lyrique exacerbé qui pourraient se révéler de mauvais aloi. C'est sans compter sur la maîtrise de nos deux musiciens, qui savent où ils vont et évitent de nous perdre dans des dédales d'un dramatique de foire, juste bon pour un théâtre amateur. Ainsi, «1614» prend des risques calculés, ce qui pèse dans la balance, de manière positive.

Un morceau est particulièrement bon, et nous montre toute la maîtrise des suédois. «Blood Countess Bathory» ne souffre d'aucune longueur malgré sa (très) longue durée, et l'opus en lui-même est constitué de pistes plutôt longues (exception d'une intro et d'une interlude «In Memoriam» dont on se passerait).
Parfois, on pense à du Therion, mais de loin, sûrement la faute de Levén et à la profusion théâtrale. Opera Diabolicus est différent, et se veut différent, pour pouvoir rivaliser avec un Avantasia par exemple et s'imposer comme un opéra metal crédible, une opération plutôt réussie mais pas entièrement. Les morceaux, bien construits et composés, ne restent nullement en mémoire, comme «The 13th Guest» qui est oubliée aussitôt écoutée. Et ce procédé revient bien trop souvent : difficile de garder des bribes dans la tête pour fredonner un peu de ces airs. La trop grande complexité en fait oublier un peu de simplicité, ce qui n'est pas forcément un défaut, au contraire.

En clair, nul besoin d'épiloguer longuement pour comprendre que «1614» est un disque plutôt réussi, mais qui aurait pu être bien meilleur. Enfin, pas la peine de cracher dans la soupe, car on a quand même un certain plaisir au moment de lancer l'album. Alors espérons que le prochain (si prochain il y a) gommera les défauts pour nous offrir un peu plus de saveur.

0 Comments 27 février 2012
Whysy

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