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8 deadly sins est le quatrième album des danois de Manticora, mais le premier à être distribué en France. Il est d’ailleurs regrettable que les autres opus de ce groupe soient si rares, car Manticora est bien loin d’être un énième groupe de Power Metal épique, mais possède une personnalité déjà bien affirmée.

Faisant suite au puissant et agressif Hyperion, le groupe propose aujourd’hui un nouvel album, plus mélodique, mais tout aussi conceptuel : chaque chanson, si l’on omet l’intro et l’outro, raconte une histoire qui se passe à une époque différente, l’album se déroulant chronologiquement, du début du XXème siècle à nos jours. Chacune de ces scènes représente un péché, d’où le titre de l’album. Je ne préfère pas vous en dire plus afin de vous inciter à lire les paroles, mais le thème développé est original, et comme vous pouvez le constater, tout à fait intéressant.

Quant à la musique du combo, et bien, elle colle parfaitement au concept retranscrit. Nous voici donc avec du speed metal mélodique, aux rythmiques efficaces et énervées, mâtiné d’un soupçon de progressif qui complexifie les morceaux et rend l’écoute à la fois plus laborieuse et plus.. savoureuse. Car ce qu’il y a de bien avec cet album, c’est qu’il est accessible et complexe à la fois. La section rythmique est bien carrée, les solos sont efficaces, et les parties de claviers, très prenantes, en soutien des guitares ou en lead, sont assurées par le grand Finn Zierler, de Beyond Twilight, autre grand groupe danois.

Et comment ne pas accrocher aux lignes de chant puissantes et variées de l’excellent Lars F. Larsen, trop souvent comparé à Hansi Kursch (Blind Guardian) ? Sa performance sur l’introduction notamment, m’impressionne à chaque écoute. Restant dans un timbre médium, il parvient d’entrée de jeu à nous faire ressentir toute l’intensité de son propos, retranscrivant à merveille à lui tout seul l’aspect sombre, tragique et torturé du concept.

Torturé, ça y est, le mot est lâché. Voilà un adjectif qui sied à merveille à la musique de Manticora. Contenant des passages vraiment typiques du metal prog (« Playing god », « Help me like no one can »), des refrains marquants et forts (« It feels like the end », et surtout « Help me like no one can », épique et prenant, à hurler en choeur), des introductions tout en puissance, (« Enigma », avec son irrésistible montée, mon véritable coup de cœur sur l’album), et ce côté sombre et agressif omniprésent (« Creator of failure », son intro puissante et son effrayant refrain), Manticora impose son style, beau (la ballade « Fall from grace »), fort, mais torturé.

Malgré ces nombreuses et indéniables qualités, l’album n’est pas exempt de défauts. Certains morceaux développent des structures si alambiquées que l’on s’y perd un peu, il y a quelques longueurs, et les lignes de chant de Lars peuvent lasser à la longue, car le bougre ne semble pas complètement exploiter l’étendue de son panel vocal. Mais cette complexité et ses légers défauts ne doivent pas vous empêcher de passer à côté de cet album, qui contient de nombreux moments de bonheur et offre un souffle de fraîcheur bienvenue à un genre qui en a bien besoin. A découvrir !

Gounouman

0 Comments 11 août 2006
Whysy

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