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Comment passer de surprise de l’année 2006 à déception de l’année 2008 ? Voilà un challenge de taille remporté haut la main par les Finlandais de Poisonblack. Et moi qui les pressentais comme l’une des meilleures sorties de cette année avant même d’écouter le disque, cela m’apprendra pauvre fanboy que je suis. Ou peut – être n’avais – je de trop grandes espérances à son sujet ? Quoiqu’il en soit, le résultat est là, et assez décevant pour un peu que l’on connaisse la discographie du groupe. « A Dead Heavy Day » s’annonce très vite comme un « Lust Stained Despair » - bis mais sans sa fougue, son énergie et son sens de la composition. Car même s’il contient de bonnes chansons, et un niveau global d’écriture satisfaisant, il tourne très vite en rond au point d’en devenir assez quelconque, voire soporifique.

C’est d’ailleurs le risque majeur lorsque l’on prend l’initiative d’écrire absolument le même album que précédemment, à la différence peut être que ce nouveau brulot propose davantage de ballades. Sans toutefois retrouver le feeling gothique de son premier méfait « Escapexstacy », Poisonblack tente de nous imposer quatre ballades consensuelles qui oscillent entre le sympathique pour l’éponyme « A Dead Heavy Day » et l’ennuyeux longuet pour « X » (6 :01) , « The Days Between » (6 :02) et « Only You Can Tear Me Apart » (7 :46). Pour le reste nous sommes en terrain connu avec le heavy/gothique très bien produit que l’on avait découvert avec « Lust Stained Despair ». Malheureusement, plus on effeuille l’album, plus l’effet « face B » pointe le bout de son nez pour souligner l’absence d’innovation et le caractère redondant et pas franchement inspiré de la plupart des chansons. Ainsi l’ouverture « Diane » plutôt dynamique et offensive s’écroule rapidement par un refrain raté et poussif.

Pour les avoir vues en live assez récemment, je peux certifier que ces nouvelles chansons, en l’occurrence « Bear This Cross » ou « Lowlife », font très mal et déclenchent un bon nombre de pogos et autres slams dans la foule. Du tout bon me diront certains ! Pour le live, c’est une certitude ! Mais sur CD l’effet n’est pas le même et l’auditeur averti n’attendra pas avant de bailler aux corneilles tant ces nouveaux « tubes » sentent le recyclé. Les structures se répètent : introduction aux synthés envahissants, rythmiques heavy simplistes, couplets téléphonés aux guitares discrètes et énormes refrains « sing alone » répétés jusqu'à l’écœurement. On en vient vite à s’ennuyer et on regrette amèrement le précédent album qui même s’il n’était pas fondamentalement différent, possédait une âme sans ce côté patchwork grossier de tous les clichés possibles. Les ficelles sont trop grosses et manipulées sans véritable soin. On en vient à se demander si ce disque n’est pas une blague. Mais la réalité veut que Poisonblack, comme beaucoup de groupes du moment, surfe sur la vague du succès en proposant un « A Dead Heavy Day » sans aucune prise de risque ni réel effort de recherche musicale.

Lorsque l’on connait le background musical des membres du groupe, on est en droit d’attendre largement plus que ce que « A Dead Heavy Day » offre cette année. Bien heureusement les musiciens restent bons, et les guitares sont gorgées de riffs entrainants et des mélodies, dans l’ensemble, plutôt bien fichues. Seul le batteur reste en retrait en ne proposant que des rythmiques classiques et prévisibles. Pour un disque qui n’est pas très inspiré, il faut dire que l’on sent les 56 minutes devenir interminables. Toutefois l’ensemble sait rester professionnel et il faut avouer que les personnes qui découvriront Poisonblack cette année, sans points de comparaison possibles, risquent fort d’adorer ce qu’ils vont entendre. Un disque décevant donc, mais pas raté pour autant.

…TeRyX…

0 Comments 11 décembre 2008
Whysy

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