Vous recherchez quelque chose ?

Spéciale dédicace à l’équipe Heavylaw qui commençait à se languir des jours où j’écrivais des chroniques longues et presque exhaustives.

Est-il nécessaire que je vous conte une nouvelle fois encore la fertilité des terres suédoises en matière de musique progressive ? Non, je ne crois pas, les productions suédoises ayant abondamment arrosé le marché du prog en 2007 avec pour figure de proue Pain Of Salvation, The Flower Kings ou encore Kaipa. C’est donc au tour de Mind’s Eye d’en remettre une couche en cette année 2007. Groupe de seconde zone ? Peut-être, pas tant par la qualité mais surtout par le statut des hommes qui composent ce trio. Oui, vous entendez bien un trio qui sonne comme une armée de musiciens.

Ce trio consiste en Daniel Flores, batteur émérite dont on ne compte plus les interventions. C’est bien simple il est de partout Daniel que ce soit en tant que musicien ou ingénieur du son. Voyez plutôt Hubi Meisel, Moonstone, Zool, Speedy Gonzales, Fatal Force, Deacon Street, Seven Days, Tears of Anger, Secret Sphere. Bref, un véritable palmarès.
Johan Niemann qui assure la basse et la guitare est également connu pour son rôle dans Therion qui lui prend pas mal de temps. Andreas Novak, le chanteur, de son côté a également sorti un album solo il y a deux ans.

Inutile de vous le cacher, Mind’s Eye m’avait subjugué avec son précédent album Walking On H2O, très facile d’accès, mais pourtant riche, rempli jusqu’à la gueule et doté d’un concept très abouti.
Daniel Flores, toujours aussi exigeant et travailleur, s’est donc lancé dans un nouveau concept album tout aussi abouti que le précédent, et même plus encore, avec ses personnages, sa petite histoire que je vous laisserai découvrir par vous-mêmes. Et pour que tout ça soit encore plus pertinent, une version de l’album sera vendue avec la BD illustrant ce concept, mais ce n’est pas Papaduck qui l’a faite. Quoiqu’il en soit, rien qu’à la vue de la cover on en bave et on se dit « han je veux ».
Mais la musique dans tout ça ? A Gentleman’s Hurricane perpétue la rupture ouverte par Walking On H20 soit un métal progressif, plus par des rythmiques saccadées venant systématiquement vous interloquer, que par de longs développements. A Gentleman’s Hurricane fourmille de ces petits pièges instrumentaux qui le rendent donc très dense. La musique reste principalement axée sur les mélodies et les gros refrains. On retrouve ici un son similaire à Walking On H2O, avec toujours cette impression que le son vous éclate à la figure. Mais il faut souligner que, cette fois-ci, Daniel Flores a rajouté pas mal de couches orchestrales si bien qu’on peut même invoquer l’appellation Score Metal si chère à Rhapsody. On pénètre véritablement un univers de toute beauté, mais ô combien dense. Si les refrains facilitent l’immersion, ce n’est qu’avec le temps que l’on pourra apprécier pleinement les finesses des maitres suédois qui ont ici fignolé cet album.
Toutes les orchestrations s’imposent avec majesté et grandiosité, soulignées par la lourdeur des rythmiques. Le chant ne déroge pas au prestige de l’ensemble, il confère sans mal toute la grandeur, déjà évoquée, aux morceaux. Andreas dégage une puissance équivalente à l’ensemble et on ne pourra donc pas lui reprocher de faire retomber l’intensité qui parcourt la totalité de cet album.

J’aurais des petites préférences, pour Hell’s Invitation pour ses rythmiques heavy et saccadées, le volume, l’espace, crée par les silences et demi, soupirs qui n’en sont pas réellement car les claviers restent très présents, tissant tout un univers en filigrane. Le single Feed My Revolver traitant de l’assassinat de JFK, présageait, également, bien de la qualité et de la richesse de cet album. La sombre et courte The Hour Of Our Need, avec Mia de Crucified Barbara, est également savoureuse, nous faisant regretter la rareté des passages calmes de ce type. Mais encore le refrain assez énorme de Red Winter Sirens ou encore la très kashmirienne (référence Led Zeppelin) Skin Crawl et son solo du feu de dieu. Quoiqu’il en soit, de manière générale, les soli délivrés par Johan Niemann sont d’une grande qualité. Comme vous pouvez le voir, je ne suis pas avare de louanges.

Ce A Gentleman’s Hurricane est parfaitement cohérent, sans excès de narrations, mais avec suffisamment de liens, qu’ils soient musicaux ou littéraires, effaçant l’impression de sauter d’un chapitre à l’autre sans raison. C’est sans doute tout ceci qui lui a valu chez d’autres le titre du meilleur concept album depuis Operation Mindcrime de Queensryche.

Vous l’aurez compris, cet album est à recommander à tout amateur de concept fouillé, mais aussi aux amateurs de Score Metal, de gros son et de gros refrains. Jetez-y une oreille vous ne serez pas déçus, et peut-être que sera-t-il pour vous la révélation de l’année, d’autant plus qu’ici je ne détiens pas toutes les cartes en main pour mettre la note la plus élevée possible à cet album. Qui sait ? Peut-être que cette BD est à la hauteur de l’album. A découvrir…

Dreamer

0 Comments 25 septembre 2007
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus