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« A Good Day to Die », antithèse parfaite évoquant l’idée du suicide. Doux euphémisme faisant allusion à ce terrible fléau touchant les personnes atteintes psychologiquement dont l’envie d’embrasser la faucheuse parait bien plus supérieure à l’éventuel rétablissement de leur situation. Rassurez moi, cette description ne vous concerne pas ? Si, malheureusement, c’est le cas, faites-moi le plaisir d’écouter le deuxième album de cette formation italienne avant de vous pendre avec le fil de votre souris (pourquoi pas !). Ainsi, vous reprendrez peut-être goût à la vie tant ce voyage vous aura donné un second souffle. Au cas échéant laissez-moi un petit commentaire en nota benne de votre lettre d’adieu, je le ferai parvenir au site à titre posthume. Un peu d’humour, noir bien entendu, pour apaiser ce sujet…

A la vue du titre de l’album mais également aux noms des compositions (« Autumn Tears », «I Hate your Love », « Feel My Pain »…)  vous aurez compris que le groupe garde, comme sur leur premier opus, cette atmosphère sombre et mélancolique au niveau de leurs paroles et thèmes abordés.
Cette mélancolie, cette tristesse est renforcée par le visuel de la pochette. A l’instar de « Black Roses » (1er album), celle-ci est uniquement constituée de noir et de blanc. On retrouve notre charmante damoiselle, mais cette fois-ci vêtue d’une robe noire pour l’occasion d’un enterrement et non d’une robe de mariée blanche. Une suite, en somme, on passe d’un amour tragique à une fin qui ne l’est moins. Ah tristesse quand tu nous tiens…

L’ambiance est posée. C’est donc sans surprise qu’on se retrouve avec une introduction teintée par le son mortuaire des cloches, un piano mélancolique, les paroles d’un prêtre et les pleurs d’une femme. La ressemblance avec les mélodies sombres du jeu vidéo « Silent Hill » (pour les amateurs) est frappante. Suicidaire s’abstenir.

Si vous pouvez toujours me lire c’est que votre écran ne vous a pas servi à vous assommer. C’est une bonne chose car la suite de l’album est loin d’être triste niveau instrumental.
Dès le départ, le groupe rentre dans le vif du sujet avec son titre éponyme. Rythme heavy (limite prog), riffs guitares puissants, ligne de piano présent en fond, le tout sonnant d’une façon très mélodique. La production est enfin à la hauteur du talent du groupe et permet au chanteur de s’exprimer et de transmettre une multitude d’émotions. On peut enfin apprécier à 100% la gamme impressionnante de Daniele Santori. On pense à Tobias Sammet (Edguy…) ainsi qu’à Ramon (Secret Sphere).

Les 3 premières compositions peuvent facilement être comparées. Rythmes guitare/clavier, refrains hymnesques (« In the Name of Rock »), solos guitares certes simples mais terriblement efficaces.
Je vous avoue avoir eu un peu peur à ce moment-là de l’album. Voyant le nombre de pistes assez élevées (13), je commençais, même si le début de l’album est bon, à avoir peur d’un essoufflement rapide, d’un manque d’originalité par la suite. Mais que nenni, « She falls on the grave » débute de façon tonitruante et assez surprenante par un ensemble de chœurs grandiloquents. Ressemblant étrangement à ceux de Luca Turilli, ceux-ci rajoutent un élément non négligeable à la profondeur et à la diversité des morceaux. Mais surtout redonnent un sérieux coup de fouet à un album,  pourtant bien parti, mais qui aurait pu, sans ça, sombrer dans la facilité et la redondance. Gardant le même rythme, cette ambiance « gothico mélancolico » grâce au clavier, et des refrains imparables, les 2 pièces que sont « She Falls on the Grave » et «I Hate your Love » sont à coup sûr les deux piliers de cet album.

La suite de l’album nous montre le côté plus speed de The Dogma. Avec autant de refrains imparables, de chœurs majestueux (dispensables à quelques moments tout de même), d’ambiance « gothique »… L’apparition d’éléments electro sur certaines pistes est du plus bel effet (« Ridin’ the Dark », « Feel my Pain »). On regrettera que le clavier soit principalement relégué au second plan. D’autant plus que sa rare apparition solo sur « Back from Hell » est magnifique.
Je finirai cette analyse par le principal atout de cet album que j’ai déjà cité au-dessus : la voix de Daniele. Aidé par quelques chants féminins, il transcende l’album et se révèle une fois de plus sur les deux ballades de l’album (« Autumn Tears » et «Christine Closed Her Eyes »).

Un album qui s’apparente, dans son ensemble, au dernier album de Secret Sphere (Heart & Anger) de part la voix, les chœurs, la diversité des compositions, des rythmes, des mélodies... En bref à la construction générale de l’album. Une bonne chose en soi donc.

Au final, on peut dire que The Dogma reste dans cette mouvance de « love dark power speed mélodique au chocolat » énoncée par duck. Un deuxième album tout de même plus symphonique, mieux produit, plus mature. Je dirais donc, en référence à cette maturité, que le groupe officie dans un « love dark power heavy speed mélodique à la liqueur ».

Pour finir je m’adresserai aux personnes que je décrivais dans le premier paragraphe. Certes notre mère nous a donné la mort en nous mettant au monde, mais elle nous a avant tout donné la vie. Une vie si belle, si enrichissante, si jouissive ; ne la gâchez pas. Profitez des bonheurs qu’elle nous offre comme par exemple ce deuxième album des italiens…  

Doryan.  

0 Comments 07 mai 2007
Whysy

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