Vous recherchez quelque chose ?

Sarah Jezebel Deva. Si le métal était une sphère de cotation, nul doute que ce nom représenterait une valeur sûre, pourrait-on dire en ces temps de crise une valeur refuge même.

Rien que ce nom mythique-mystique, et on est déjà dans les transes. Bon, en tout cas, moi oui. Alors, après ces apparitions toutes meilleures les unes que les autres, des collaborations qui ont fait date et qu’il n’est même pas nécessaire de rappeler, un disque avec un groupe à elle, Angtoria, la belle, euhff, enfin, Sarah, quoi ! nous annonce donc un projet solo, avec son nom et rien que le sien en haut de l’affiche.
À coeur battant, la reconnaissance prête à déborder, on lance donc l’écoute. Et là... On attendait que dans la pièce tombe une pluie noire, brillante, moirée, de clous rouillés et de plumes ensanglantées (rien que ça, je sais), et, et ça fait pshiiiit.
Mais pourquoi ?

Les faits. Mise en scène bien orchestrée pour en faire un événement incontournable de l’année métal 2010, look de démone et clip super léché, on avait écrit en lettres de feu la date de sortie de l’album dans notre plus bel agenda. Puis on a été déçu, les chandelles ne se sont pas éclairées et le diable n’est même pas venu en personne, il a juste délégué un sous-fifre. On est vexé.

L’accusation. 38 minutes, 9 chansons, trop vite fait et pas assez bien.
Un morceau d’ouverture un peu bâclé («Genesis», qui aurait pu aussi bien être une simple intro de morceau...), de la copie conforme de Cradle («They Called Her Lady Tyranny»), une intro pompée sur la période «Homogenic» de Björk («Daddy's Not Coming Home»), comme dirait mon grand papy, pas de quoi se relever la nuit.

La défense. D’abord, une production impeccable : un single imparable, un morceau clin d’oeil à la période Angtoria («She Stands Like Stone» sonne comme l’inoubliable «I’m calling»), une perle symphonique («The Devil's Opera», avec choeur, cloches, violons et batterie en mode métronome). Finalement : un disque d’écoute fort agréable, avec lequel on se voit bien sniffer son dernier cône d’encens, pour voir surgir les images démoniaques de passions inassouvies.

Le délibéré. Faut-il juger l’album par rapport à son apport à la stricte sphère du métal féminin ? du métal tout court ? de la musique ? Force est de constater que plus on augmente le champ, moins la note à octroyer est bonne. Et puis, bon, Sarah n’est pas une débutante, et on ne peut pas dire qu’elle force beaucoup sa voix, on a souvent l’impression qu’elle se repose sur les lauriers de son timbre déclaré inimitable et indépassable. Mais si on n’a pas d’exigences avec elle, avec qui en aura-t-on ?

Le jugement. Aurait pu mieux faire. Pour emporter l’adhésion il aurait fallu que tous les titres ou presque soient de la facture du single...
Ah et pourtant, que l’on aurait aimé s’exclamer, crier au génie, applaudir et, saluant d’un grand coup de chapeau, mettre 10.
Ah, Sarah, Sarah, j’attends désormais l’album ultime, celui qui serait éponyme, et qui me réconcilierait avec toi.

0 Comments 18 février 2010
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus