Kissin’ Dynamite est un groupe originaire d’Allemagne qui sort en 2010, sous ce nom, son deuxième album justement intitulé Addicted to Metal. Pourquoi justement ? Parce que la jeune formation d’outre-Rhin a pour vocation de proposer un heavy metal traditionnel aux accents fraternels et aux hymnes fédérateurs qui fait de notre musique favorite un petit monde à part. Mais il n’est pas toujours évident de suivre la trace de ses aînés. Le résultat n’est quelque fois pas à la hauteur des espérances. Kissin’ Dynamite est-il suffisamment fort pour cette tâche ?

Quand on aborde ce nouvel album, on ne peut s’empêcher de noter (de retenir et de fredonner) les chansons très efficaces qui ponctuent l’opus. Nos voisins semblent décidés à jouer un metal fort et simple. C’est particulièrement vrai (et réussi) pour les trois titres qui ouvrent Addicted to Metal. En effet, «Run For Your Life» et  «Supersonic Killer», qui suivent directement le titre éponyme, correspondent tout à fait à l’esprit que l’on est en droit d’attendre quand on parle de heavy metal surtout quand il se veut traditionnel. Les refrains entêtants et énergiques sont appuyés par des mélodies enjouées et suffisamment bien construites. C’est frais et pour un peu que l’on soit sensible au genre, on ne peut qu’apprécier.

Kissin’ Dynamite ralentit ensuite un peu le rythme avec «High Enough» qui laisse retomber le soufflet avec son solo un peu trop mécanique. Heureusement l’album repart avec «Love Me, Hate Me» qui applique la même recette que le trio d’ouverture. Les musiciens sont bien présents et malgré la voix un peu plus faible, le groupe offre un bel ensemble.  Comme je l’ai déjà dit, Kissin’ Dynamique s’appuie surtout sur la facilité d'accroche du heavy pour construire son album. Ce dernier ne serait toutefois pas complet sans un vocaliste compétent. Là encore, les allemands restent fidèles à l’ambiance qui leur tient tant à cœur. Johannes Braun est capable de faire de belles envolées sans tomber dans la surenchère (à quelques exceptions près). Il parvient à donner suffisamment de conviction à ses textes pour augmenter l’impact des chansons. Malheureusement, il ne varie que trop peu ses effets et reste souvent dans les mêmes tonalités, ce qui en fin de compte affadie le rendu général de Addicted To Metal.  

De la même manière, après «Love Me, Hate Me», l’album peine à repartir avec la même folie. A l’exception de «In the Name of the Iron Fist», qui tout en restant très classique, dénote positivement au milieu de ce paysage très uniforme, plus on avance dans «Addicted to Metal» plus il est plus difficile de trouver la même dose d’entrain. On en vient même à s’ennuyer un peu. La faute à des mélodies pas toujours très inspirées, pour ne pas dire artificielles, à des solos parfois kitsch («We Want More») et à une formule répétée ad nauseam. Si on ne peut pas reprocher à Kissin’ Dynamite de faire mal les choses, on peut en revanche souligner la monotonie de ce disque.

Addicted to Metal  se termine sur le titre «Metal Nation» dont le refrain n’est pas sans rappeler dans les intonations «All We Are» du groupe Warlock. Comment terminer un album qui pourrait passer pour un album hommage au heavy sans ce type de chanson dans lequel, plus que jamais, Kissin’ Dynamite tient à célébrer le genre musical dans lequel il officie ? Cela permet au groupe de finir sur une note plus positive puisque la chanson est assez réussie même si elle n’est pas très originale. Mais, il n’est pas toujours besoin de couper les cheveux en quatre.

Malheureusement, les bons moments ne parviennent pas à faire totalement oublier les lacunes du nouvel album de Kissin’ Dynamite. La production est très nette et donne à Addicted to Metal un côté léché, travaillé. Par ailleurs, le groupe s’adresse en priorité aux aficionados du genre et parce qu’il est trop concentré sur celui-ci avec tous les avantages et les inconvénients que cela comporte, il ne convaincra pas les allergiques. Ce n’est pas très grave, il y a suffisamment de groupes pour tout le monde ailleurs. Mais, en attendant, pour ceux qui sont intéressés vous trouverez à coup sûr votre compte dans cet Addicted to Metal.  Quant à savoir s’il est assez intéressant pour rester dans les annales, personne ne peut savoir mais, une chose est sûre, je n’en mettrai pas ma main au feu.

Nola