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Salut bande de tarés du métal ravageur, surpuissant et bourré de testostérone. La seule musique qui vous plait c'est le métal qui fait mal, qui saigne et qui éclabousse. Vous aimez ça ? Et ben je vous en remets une couche avec le nouvel opus de Holy Moses, on se demande ce qu'ils ont de sain mais toujours est-il que le groupe de thrash allemand en a sacrément dans le slip et on sait qu'ils pratiquent le bourrinage. Ils matraquent, ils frappent fort depuis plus de 28 ans maintenant et leurs partisans en ont encore les oreilles rouges. La formation dépose ici un nouvel album appelé Agony Of Death et rien qu'au titre je sens que déjà toi, petit lecteur tu en salives d'avance. Tu sais que tes désirs de violence musicale vont être rassasiés et que tu vas pouvoir headbanguer comme un taré dans ta chambre en faisant ton guitar hero.

Aux premiers abords, je pense que l'album plaira aux fans de premières heures. Sans en dire davantage vous aurez compris que l'album offre du thrash hyper bouillant, vif et brutal. Les musiciens se gaussent à faire du bruit, du métal bien acéré et chargé en note. Le chant est super couillu, la virilité incarnée... Les refrains sont hypnotisants et mettent le voisin en boule. Mais après tout, on s'en fout car même s'il vient taper sur le mur pour vous dire d'arrêter tout ce vacarme Holy Moses parvient à couvrir tous les bruits des environs dans un rayon d'un kilomètre carré.
Plus sérieusement que peut-on dire de cet album de plus profond ? Et bien pour commencer la mise en scène musicale est très glaciale. L'intro d'« Imagination » incarne cet aspect réfrigéré par les ajouts de samples créant un environnement venteux et le renfort des nappes de piano confère aussi cette configuration glacée de par les notes aiguës et l'effet de résonance. Mais au-delà de ça on pourra dénoter une certaine distance dans l'interprétation, en effet les lignes vocales sont froidement posées et elles-mêmes surmontées par la mécanique instrumentale qui gère son affaire à la perfection. Les Allemands ne font aucune concession, pas de ménagement ! Vous avez décidé d'écouter du Holy Moses et vous serez servis !

Cependant, je parlais de mécanique instrumentale, parce que personnellement j'ai ressenti un trop-plein de technique mais que peu de feeling mélodique. Agony Of Death manque d'âme et les guitaristes exécutent d'illusoires riffs pas forcément innovateurs, enfin ça paraît téléphoné. Les refrains peuvent être très ennuyeux, « Pseudohalluzination » remporte la palme avec le sien : à la fois casse-tête et plat. Néanmoins, des morceaux comme « Angels In War » proposent de mettre en avant les back vocals sur les refrains ce qui casse la progression quasi linéaire entreprise jusqu'à présent. Malheureusement, ce n'est pas la dominante et les morceaux perdent en intensité et souffrent d'un manque de relief flagrant. Cela dit les soli seront plus nuancés, certains se montrent très clichés, d'autres sont plus réussis et peuvent se dévoiler entêtants. Le groupe avance donc dans une laborieuse pseudo-efficacité bordée par une ampleur musicale très dense.

Les rythmiques sont basiques, de toute manière on ne demande pas une ode parfaitement élaborée, on fait de la musique pour poilus que diable ! Mais il est vrai que l'on aurait tout de même bien apprécié un petit peu plus de recherche sur ce point-là. Les breaks sont rares, sinon bruts et peu mis en évidence. Toutefois, l'inégalité qui règne sur cet opus peut paraître surprenante, en outre Agony Of Death peut proposer de bons morceaux comme « Schizophrenia » avec ses chants clairs disparates émanant du fond de la cour et venant terrasser une nouvelle fois l'ambiance pesante prodiguée depuis le début. On aura plus de mal avec des titres plus épisodiques comme... et bien je ne vais pas vous les citer puisqu'ils sont anecdotiques ! Le problème d'une telle production c'est que le relâchement s'empare à un moment donné de l'auditeur et il arrive fréquemment que l'on décroche. Faute à qui ? Faute aux Allemands qui n'arrivent pas à captiver l'attention et on se détourne du CD sans même y prêter attention.

Malgré ces handicaps, on a l'intuition que l'expérience du combo maximise le résultat. Que reste-t-il pour sauver l'album du grand ennui ? Il y a le piano, les rudimentaires nappes de clavier viennent arrondir l'album de-ci de-là à la fin des morceaux. Il reste aussi le chant, on a la vague impression que tout est misé sur l'interprétation. Véritable pilier cristallisant l'essence même de la violence, le chant guttural vient surélever les refrains miteux. Je vous le concède sur le premier morceau on a véritablement l'impression que le vocaliste nous aboie dessus, mais ce qu'on peut dire c'est que son organe est d'une puissance inégalable, d'une intensité hors du commun et d'un acharnement constant. On imagine bien le gars au torse poilu, barbe tombante et t-shirt arborant un pentacle ensanglanté. Une telle rectitude masculine force l'admiration c'est donc avec précipitation que je me plonge dans l'historique du groupe et le chanteur s'appelle : Sabina Classen Oo ! What the ... !


- ĦĐ -

0 Comments 11 octobre 2008
Whysy

Whysy

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