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Nouvelle signature du label Français “Les acteurs de l’ombre”, les Bordelais de The Great Old Ones ont frappé fort avec ce premier album Al Azif. Les Français se frottent d’emblée à l’exercice difficile et risqué du concept album, ici l’univers fantasmagorique et trouble de Lovecraft et plus particulièrement Cthulhu. Le nom même du groupe fait référence aux anciens dieux (Great Old Ones) souvent cités dans les récits de Lovecraft ainsi que le nom de l’album Al Azif (nom du livre maudit le Necronomicon). On reviendra plus tard sur le contenu des paroles très riches. L’artwork signé Jeff Grimal (guitariste du groupe) fait faire un premier pas à l’auditeur dans ce monde torturé et mystérieux en plein cœur de l’océan. On retrouve un certain nombre d’occurrence de ce sujet dans les groupes de metal que ce soit Metallica (Ride the Lightning) ou Cradle Of Filth (Midian) pour ne citer qu’eux. Le groupe propose ici une approche différente, où Cradle Of Filth exploitait le côté glauque et malsain du mythe, les Bordelais explorent le côté onirique et proposent à travers les 6 pistes de l’album de voyager dans les paysages lovrecraftien tout en se laissant couler au fin fond de l’océan à la rencontre du grand ancien.

Bien qu’ayant des inspirations issues du black, finalement le groupe s’en éloigne fortement, ceux qui s’attendaient à du black risquent d’être déçus. En réalité l’album forme une sorte de recueil, une mise en musique de l’univers de Lovecraft qui fait planer l’auditeur jusqu’à la dernière piste dans un océan d’ambiances. Même si la base rythmique peut s’avérer black par moment, l’album est parsemé de breaks et de passages instrumentaux aérant les compositions et renforçant l’immersion. Dès Al Azif ce schéma est mis en place, les riffs lourds et pesant font petit à petit place à un break instrumental pour retomber dans la fureur de l’océan par la suite, aaaah ce riff sur Jonas que du bonheur ! Les trois guitares se mêlent et s’entremêlent pour former des ambiances complexes et entourer le chant. Chant qui est quasiment mixé à la même hauteur que les instruments créant une sorte de voix “d’outre-tombe” perçant les flots. Voix hurlée de Benjamin qui fait d’ailleurs très bien passer la folie et le désespoir qui habitent les hommes ayant essayé de percer le mythe à jour. Le groupe aurait, je pense, pu essayer de glisser un peu de français dans les textes tout en restant dans le registre extrême mais c’est une prise de risque assez conséquente surtout pour un premier album, à voir pour la suite. La dernière piste, My Love For The Stars (cthulhu Fhtagn) très émotionnelle se met à la place de Chtulhu en personne. La musique y est très aérienne créant un fort contraste avec les paroles, qui elles, sont très crues et empreintes de tristesse. Le grand ancien contemplant les étoiles qui le libéreront tout en se posant des questions sur ce jour.

Les paroles ont les mêmes thèmes que les récits de Lovecraft, sur Al Azif on suit l’arabe fou auteur du Necronomicon, Visions Of R'lyeh comme son nom l’indique est un récit sur la ville engloutie et ainsi de suite, je ne vais pas vous expliciter ça serait gâcher le plaisir de découvrir les paroles. Rien à dire du côté de la production c’est limpide tout en laissant un petit côté agressif aux guitares. Le chant mixé assez bas par rapport à d’autres groupes du même style (Wolves In The Throne Room pour ne citer qu’eux) est clairement audible tout en étant étouffé, perfectionnant cette ambiance aquatique de manière remarquable. On peut aussi citer Isis dans les influences notamment lors de l’intro de Jonas qui fait très post-black avec son riff monolithique très lourd.

Un excellent premier album donc, très mature, remplies de très belles ambiances qui servent à merveille ce voyage au pays des Anciens. A découvrir !

0 Comments 16 juillet 2012
Whysy

Whysy

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