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Même si j’étais très réticente à chroniquer Angst, le premier album de Lacrimosa, il fallait bien que je termine la discographie de mon groupe bien-aimé. Aussi, c’est avec une certaine crainte que je me plongeai dans l’écoute de l’aîné de Tilo Wolff.  Il y a deux manières d’appréhender Angst : on peut adopter un point de vue technique ou alors choisir celui de la symbolique. D’ordinaire ces deux façons de voir les choses sont assez complémentaires. Mais ici, selon qu’on adopte tel ou tel point de vue, notre opinion de l’album change du tout au tout. Si on se base sur l’aspect technique, il est clair que Angst est mauvais. Les rythmes sont répétitifs et extrêmement pauvres, que ce soit ceux des guitares, de la batterie ou du clavier. Il en va de même pour le son. En effet, tout au long de l’album, c’est toujours la même tonalité dans les guitares, très graves, très sombres, aux riffs un peu doom, et dans le clavier qui sonne un peu gothique, un peu creux, on sait pas trop… Même s’il y a un effort sur le titre Requiem, c’est quand même toujours les mêmes notes, le même genre de mélodies, très austères, très simples, presque vides. Même si c’est parfois beau, c’est tout de même trop pauvre pour être apprécié vraiment. On sent que Tilo possède quelque chose et qu’il est capable de trouver de belles mélodies au piano (Lacrima Mosa), mais la lenteur générale de l’album, la longueur des morceaux, et cette uniformité sonore et rythmique noient ces quelques mélodies dans une ambiance lourde et sombre. Mais abordons maintenant le côté le plus intéressant de l’album, la symbolique. Et du point de vue de la représentation, Angst est un chef d’œuvre ! Alors bien sûr, cette interprétation n’engage que moi, mais il me semble que je ne suis pas très loin de la vérité, comme le titre de l’album l’indique. Ah je ne vous l’ai pas dit ? Angst signifie « peur » en allemand… Mon hypothèse ? Tilo, avec cet album, a voulu représenter musicalement la folie. En effet, les morceaux sont angoissants et la voix du Maître, presque inhumaine (Seele in Not). La souffrance et l’angoisse émane de Angst dans les notes graves et inquiétantes. La pauvreté du délire du psychotique s’exprime dans l’austérité, voire le vide, des mélodies. Son seul moyen de s’en sortir,de ne pas mourir d’angoisse, c’est bien évidemment la structure, des repères carrés qui ne changent pas et qui se reflètent ici dans la répétition et la pauvreté des rythmes. On est donc avec Angst au cœur de la folie et c’est ce qui rend l’album si fascinant et si insupportable à la fois.  Alors Angst, erreur de jeunesse ou choix délibéré ? Sûrement un peu des deux… J’ai l’impression que Tilo a voulu en faire trop et c’est réussi… Heureusement il redressera la barre bien vite et saura trouver le juste équilibre entre musique et esprit deux ans après avec Einsamkeit qui se révèlera être LA source de tous les albums futurs de Lacrimosa. Bonne écoute !  ~ La Dame à la Licorne ~

0 Comments 27 octobre 2006
Whysy

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