Le succès mondial d’Evanescence en 2003 ne doit pas nous faire oublier que nous avons affaire là à un groupe qui, s’il a déjà deux cd à son actif (Fallen bien évidemment mais aussi Origin, un EP de 2000 vendu par le biais d’internet), doit encore faire ses preuves pour nous montrer que les espoirs placés en lui ne sont pas usurpés. Et quoi de mieux que la scène, le contact direct avec le public et le live, pour prouver cela.

Eh bien aussitôt dit, aussitôt fait avec ce Anywhere But Home enregistré au palais omnisports de Bercy à Paris lors de la tournée internationale d’Evanescence. Cette réalisation se présente donc sous format cd+dvd (ou dvd+cd, c’est au choix) avec une jaquette aux teintes végétales que je trouve pour ma part réussie.

Pour ce qui est du contenu, cela reste assez classique avec 14 titres dont la quasi intégralité de Fallen ainsi que quelques titres d’Origin inconnus du grand public (Toughtless, Missing, Breathe No More, Father Away et Imaginary pour être plus précis), le tout pour une durée totale d’une heure environ. Cela est un peu court pour véritablement juger du potentiel scénique du groupe, mais nous imputerons cette petite faiblesse à la jeunesse relative du groupe et à son éventail de chansons pour le moment assez réduit.

En écoutant donc cette galette et en regardant le dvd, on prend une demi claque en se rendant compte de l’aisance sur scène d’une formation aussi jeune. Les musiciens sont bien dans le ton, headbanguant sur les riffs métal, avec une mention toute particulière au batteur, Rocky Gray, qui nous gratifie de beaux breaks et de quelques sympathiques cavalcades de double caisse. Quant à la chanteuse Amy Lee, elle se révèle être malgré toutes les attentes une excellente front women, toujours en mouvement lors des chansons métal, et magistrale derrière son piano lors des ballades qui occupent une place non négligeable dans ce live. Sa capacité à retranscrire l’émotion de la musique est remarquable, accentuée par une communion avec le public tout acquis à sa cause.  Sa performance vocale est plus qu’honorable, malgré une certaine retenue pendant les 5 premiers titres, retenue qui disparaît par la suite.

Evanescence nous prouve aussi qu’il peut sortir de son répertoire classique avec des chansons plus oppressantes, plus sombres qu’à l’accoutumée et qui collent de fait mieux à l’image gothique que veut faire transparaître le groupe (je pense notamment à Toughtless et Farther Away). Pour ce qui est du son, il se révèle bon sur le cd mais manque de pêche sur le dvd malgré les moyens déployés, petit point faible qui ne ternit que partiellement la qualité de Anywhere But Home.

Un petit mot du dvd et plus particulièrement des bonus présents : sont disponibles 4 clips du groupe mais rien d’inédit ainsi qu’un petit film qui montre la vie du groupe sur la route de la tournée. Un bonus qui intéressera exclusivement les fans, car l’intérêt en est limité si ce n’est de voir une Amy Lee légèrement alcolisée se rouler dans un parterre de plantes ou encore une petite séance de karaoké plus distrayante qu’intéressante.

Au final, malgré un son sur le dvd qui se révèle assez quelconque, une pauvreté des bonus et une prestation vocale quelque peu bridée au début du concert, le premier live d’Evanescence se révèle être une bonne surprise. Il montre que le potentiel décelé sur Fallen est bel et bien présent, y compris en live, qui faut il le rappeler est un passage obligé pour faire reconnaître sa valeur et son talent en tant que groupe à part entière. Une bonne performance qu’Evanescence se doit de confirmer dans son prochain album studio.
A suivre donc.