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Avec un premier album jugé décevant par les critiques, Echoes of Eternity a échoué à vouloir imprimer sa marque dans le milieu du metal. Pourtant, The Forgotten Goddess n’était pas dépourvu d’idées intéressantes mais malheureusement, le chant peu convaincant, les compositions maladroites et le manque de maturité n’avaient pas contribué à ce que la musique du groupe reste gravée dans nos mémoires. Les Américains n’ont pourtant pas flanché et deux années plus tard, ils nous reviennent avec As Shadows Burn. L’heure de la confirmation aurait-elle sonné ?

Echoes of Eternity est une formation bien singulière. Alors que les groupes à chanteuse sont légion en Europe, les Américains n’ont pas pour habitude d’œuvrer dans la sphère du metal symphonique. Ce qui nous est proposé ici mérite que l’on y prête attention : on a affaire à du bon gros death metal… sans chant death mais avec celui plus doucereux de l’aguichante québécoise Francine Boucher. La volonté du groupe est claire : allier un son brut de décoffrage typique de la scène death/trash américaine (le guitariste et fondateur du quintet, Brandon S. Patton, avouant lui-même ses influences tournées vers des groupes tels Death, Metallica, Morbid Angel ou encore Suffocation) à un son plus heavy et à un chant soprano féminin. On aurait tendance à ranger Echoes of Eternity du côté des formations gothiques, les paroles tournant principalement autour de la vie, de la mort et de l’amour. Mais pour ce qui est de l’étiquette « metal progressif » apposée à la formation, elle est quelque peu exagérée. Le registre se veut technique mais les structures musicales ne sont pas pour autant complexes, les morceaux étant relativement courts (quatre minutes en moyenne), plutôt catchy et facilement accessibles dès la première écoute.

A l’écoute de cet album, il est difficile de nier le réel talent du quintet américain. En cela, je pense notamment au jeu slayerien du batteur, qui nous délivre ici un set impeccable marqué par de fréquents changements de rythmes, comme sur Twilight Fires. Ce dernier n’a pas à rougir des performances des deux guitaristes du groupe, qui eux aussi, semblent en parfaite harmonie avec leurs instruments. Leurs riffs sauvages et puissants sont imparables, j’en ai pour preuve le titre Funeral in the Sky, morceau entièrement instrumental où la sauce prend pendant pas moins de sept minutes. Les guitares trashy comme sur le titre Letalis Deus ne font pas non plus de quartier en noyant l’auditeur sous un flot de riffs assassins et de solis de guitare très efficaces. De plus, le chant éthéré de Francine, se rapprochant au timbre du registre à celui oriental (tout du moins au début) n’est pas sans apporter un petit côté « exotique » à la chanson. Une réussite.

Pourtant, le chant féminin ne frappe pas les esprits. Celui-ci est bon, meilleur et moins inégal que sur le précédent opus, mais il reste tout de même assez classique sur cet album. Cela n’empêche pas le fait qu’en règle générale, les titres proposés par les Américains sont globalement réussis, les mélodies visant juste comme sur The Scarlet Embrace où tous les éléments sont réunis pour en faire l’un des morceaux incontournables de l’album, à l’instar de Funeral in the Sky. Le groupe sait tailler dans le vif et aller directement à l’essentiel. Les parties instrumentales sont parfaitement maîtrisées et le groupe excelle dans l’exercice de ce style. En cela, il n’y a rien à redire à la production qui a été confiée à Logan Mader, qui n’est autre que l’ancien guitariste des non moins célèbres Machine Head et Soulfly.

Avec As Shadows Burn, les Américains ont réussi leur pari, à savoir faire mieux que leur précédent opus. Ils font ici montre d’une maturité certaine, tant au niveau des compositions qu’au niveau du chant, Francine ayant beaucoup progressé dans l’exercice de ce dernier. Cependant, on pourrait reprocher au groupe de ne pas avoir su multiplier les moments forts. Ceci étant, le potentiel est bien là : Echoes of Eternity semble avoir trouvé sa voie en axant sa musique sur un mélange somme toute assez particulier auquel il est recommandé de poser une oreille. Les efforts consentis ont donc fini par payer, la confirmation étant bien là. La reconnaissance sera-t-elle pour autant au bout du chemin ?

7,5/10.

0 Comments 13 septembre 2010
Whysy

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