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Il n’est pas étonnant d’apprécier le graphisme à l’esthétique art nouveau de l’artwork de Shadowgarden : les porteurs du projets sont bien connus pour leur sens du détail.
Shadowgarden est en effet le fruit du travail de Johan Ericson (Draconian) et Andreas Hindenäs (ex-Draconian). D’autres membres de Draconian font leur apparition, notamment Lisa Johansson pour le chant féminin.

Pas la peine de s’attarder sur ce point, sur ce qu’il faut entendre de Draconian derrière Shadowgarden ou pas. On dira simplement que ce dernier fait prédominer un rock romantique, qui, s’il est volontiers mélancolique, n’en demeure pas moins plus entraînant que suicidaire. Une évolution à la Lacrimas Profundere, à la Tristania. On pense à ces groupes en écoutant Shadowgarden. Écrire cette phrase me permet de renseigner tout de suite celui qui est avide de renouveau : qu’il passe son chemin, ici, rien de bien original. Un peu comme l’artwork : décoratif, mais tout de même pas un Mucha.

Globalement courtes, les chansons sont faciles d’accès, grâce à une musique puissante, une production sans faille, un tempo dont les ondes se propagent facilement… En cela, il y a une influence doom, mais très légère, qui se ressent notamment dans l’utilisation de la batterie. Le style de Shadowgarden se remarque aussi dans un chant rock, voire néo (sur «140 AM» par exemple), très proche du micro, clair et ce qu’il faut d’éraillements pour avoir une touche moderne,… et commune.

Pour ceux que cela ne rebute pas, ou pour les inconditonnels de ce type de croisement métal-pop-rock-goth facile à promouvoir, c’est une jolie collection de titres avec du familial (comprenez qui plaira à tous publics, de 7 à 77 ans)… Les mélodies sont accrocheuses : «Shadowplay», et «Last summer» restent ainsi en mémoire avec leur refrain rock’n roll et qui pourraient passer sur toutes les radios du monde. Mais surtout, «With love and a bullet», avec Lisa, qu’on verrait bien accompagner la sortie d’un nouveau «Anita Blake», ou de n’importe quelle œuvre rendant les vampires encore plus sexy : les guitares proprettes accompagnant un chant pop sont là pour ça.
Avec ce qu’il faut de romantisme et de noirceur (pas beaucoup quand même) pour électriser un public fan de bit-lit, les chansons suivantes semblent un peu moins mainstream, quoique… On retrouve du Placebo dans «The Whithering of Mine» (décidément, ce qu’ils peuvent être plagiés par tout le monde), une mélancolie tranquillement envoûtante dans «Sorrow’s Kitchen», et «Murky Waters» est gentiment poétique, rêveuse, avec une intro décalée grâce à de simples notes aux claviers qui viennent rompre la monotonie des guitares dont la similitude de jeu de chanson en chanson commencent à lasser. Les deux suivantes reprennent la recette, et font monter la mayonnaise, mais à ce stade, cela peut devenir agaçant.

La dernière piste est en décalage avec le reste de l’album, purement doom, avec chant guttural calme et éléments prog, elle aurait pu se trouver sur l’excellent album de Nox Aurea. Drôle de façon de conclure l’album, mais agréable.

Finalement, on prend un plaisir certain à écouter et réécouter le disque. Mais, comme vous l’avez deviné, cela ne va pas sans un agacement qui surgit au détour d’un accord ou d’une répétition de refrain trop prévisible, trop lisse, qu’on dirait calibré pour coller avec la vogue «Twilight» et autres bêtises.

Bien que je me sois abstenue de faire trop de références à Draconian, une question me turlupine. Est-ce qu’ «Ashen» est voué à être l’unique album (ou presque) de Shadowgarden, en tant qu’infidélité au groupe originel, une petite collection de chanson à part, ou bien, en cas de succès (commercial j’entends), Shadowgarden est-il voué à remplacer le languissant Draconian ?
L’accueil de l’album nous le dira !

0 Comments 27 août 2010
Whysy

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