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Je ne sais ce qu’il en est pour vous, mais pour moi c’est à présent devenu une évidence : le meilleur du Metal provient de notre cher vieux continent. Quelque soit le style de Metal recherché, en Europe, chaque pays contient ses groupes, sa scène, son histoire. Les Etats-Unis semblent vraiment rester à la traîne en la matière… En fait, ce sont les dérivés les moins flatteurs du Metal qui s’exportent (Neo, Metalcore, Emo et autres styles pour le moins étranges et à mes yeux dépourvus d’émotions), et en dehors de quelques excellents groupes progressifs (Dream Theater ou Symphony X), je cherche les combos heavy ou extrêmes américains de ces dernières années qui sauront me faire rêver comme le font si bien leurs compatriotes européens. Non, décidément, l’âge d’or du Metal aux Etats-Unis s’avère être derrière lui, les meilleurs représentants semblant aujourd’hui pour la plupart moribonds face au renouveau européen.


En quête de nouvelles sensations en matière de black/doom mélodique, folklorique ou atmosphérique, à la recherche de groupes aux univers oniriques enchanteurs capables de faire rêver l’auditeur, je tombai un peu par hasard sur les… américains d’Agalloch. Décidant de faire fi de mes préjugés pour découvrir la musique du combo, je jetai une oreille sur le dernier album paru, ce « Ashes agaist the grain » justement.

Et dès la première note, la musique du groupe m’interpella… Mais aussi, quelle première note ! Un larsen de guitare, strident, qui s’étend, quelques notes qui s’enchaînent doucement, avant que la section rythmique ne vienne s’imposer doucement pour appuyer cette note, si fragile et puissante à la fois… La mélancolie est donc déjà palpable sur « Limbs », la très belle pièce introductive de l’opus. On pense alors inévitablement à Opeth, qui a aussi beaucoup joué sur ses longues notes chantantes capables de faire frémir l’auditeur.


Bien que l’on retrouve quelques clichés typiquement américains dans la musique du groupe (la production et le « gros son » des rythmiques, le chant clair remixé de « Falling snow », déjà entendu et ré entendu chez de nombreux groupes outre-atlantique…), Agalloch s’avère être une bien belle preuve que le talent, les émotions et sentiments humains n’ont pas de point de chute, qu’ils sont universels. Je n’aurais jamais pensé trouver un groupe comme celui-ci aux Etats-Unis… et me voici avec la pépite sombre de cette fin d’année entre mes mains !!

Car Agalloch possède son identité bien marquée, même si certaines influences sont probablement à aller chercher notamment du côté d’Anathema ou d’Opeth.

Et même si la démarche du groupe n’apparaît pas comme particulièrement originale, le mélange des rythmiques doom (la basse est bien mixée et très audible) avec des mélodies et ambiances atmosphériques ayant été maintes fois éprouvées, l’inspiration s’avère au rendez-vous à chaque instant !! Pour un combo doom d’ailleurs, le tempo n’est pas trop lent, se permettant de varier fréquemment.

Et tout au long de cet album, Agalloch distille son ambiance parfois oppressante dans sa pureté (« This white moutain on which you will die », court instrumental et effrayante transition, le dépouillement et la délicatesse d’« Our fortress is burning part I »), parfois simplement mélancolique (les leads guitare somptueux de « Falling snow » et « Fire above, ice below »), ou encore tout simplement belle (la plus apaisante « Fire above, ice below », sa montée en puissance belle à pleurer, et sa finesse acoustique).

Mais certains riffs savent se montrer plus directs voire assez accrocheurs (le single, très bien choisi « Not unlike the waves » et son beau chant clair). L’ambiance rendue par Agalloch est très belle, avec ce sentiment omniprésent que l’on a d’une promenade, au sein d’une nature très dépouillée, très sombre, où les couleurs ont déserté pour toujours… Pour laisser place au noir et blanc, l’obscurité et la grisaille du ciel contrastant avec le blanc de la neige, un blanc d’une pureté saline, un blanc symbole d’absence et de vide. Le chant, bon sans être transcendantal rend aussi cette impression contrastée entre clair et obscur, entre litanies délicates et chant black affligé.


Au final, même si on se serait bien passé de la dernière piste, pleine d’effrayants bruitages, et que le chant aurait pu être mieux, nul doute que l’on tient là l’album parfait pour accompagner vos méditations hivernales en solitaires. A découvrir pour les amateurs du genre ! Nul doute que cet album a frôlé le 9/10...



Gounouman

0 Comments 23 décembre 2006
Whysy

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