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Le Canada, pays des caribous, du hockey et du sirop d'érable dont la scène musicale, notamment extrême est trop souvent sous-estimé. Pourtant un certain nombre de groupes est en train d'émerger avec des premières productions de fort belle facture. Tandis que d'autres groupes plus anciens se font une belle place sur la scène internationale, je pense entre autres à Kataklysm, Devin Townsend, Unexpect ou encore plus récemment Ex Deo. Odium formé en 2006 fait parti de ces jeunes groupes aux dents longues qui veulent se créer une place sur la scène Death mélodique. Très bien me diriez vous, une formation canadienne qui se lance dans le Death mélodique cela peut apporter que de la diversité à la scène locale en pleine expansion.

Au premier coup d'œil, la pochette se distingue par la finesse de ces traits et ces couleurs harmonieuses bien que de tonalité froide. Le ton est donné nous n'allons pas avoir droit à une ode à la bienfaisance des castors Canadien. Et en effet dès la première piste "Oblivion's Gates" on retrouve ce son puissant très caractéristique de la scène suédoise. Une grosse section rythmique appuyée par des guitares tranchantes et un chant évoluant entre la voix claire et saturé.

Le chant de Thomas Emmans est correct sans être exceptionnel, les variations dans le growl et la présence du chant clair permettent de ne pas tomber dans la monotonie. Cependant le chant reste globalement assez sensiblement le même sur tout l'album. Seules les deux pistes centrales "At The Botttom" et "The Failure" sortent du lot, Thomas variant et exploitant plus son chant, lui permettant ainsi une interprétation plus expressive. Aucune prise de risques donc, d'un certain côté c'est compréhensif sur une première production.

On en arrive au sujet qui fâche, la musique en elle même. Dès la première écoute l'album coule tout seul, les musiciens exécutent à merveille les compositions et la production dans l'ensemble est bonne. Oui mais tout cela s'écoute un peu trop facilement. Tout a déjà été entendu dans d'autres groupes, notamment Soilwork et In Flames. L'influence de la scène suédoise est très voire beaucoup trop présente. On aurait pu aisément caser des morceaux tels que "Stabbing The Drama" ou "My Sweet Shadows" au milieu des autres, personne n'aurait rien vu. Morceaux qui d'ailleurs ne font pas partie des meilleurs de ces groupes.

Dans un style où le marché est complètement saturé par les cadors du genre et d'une multitude de groupes, les compositions ne permettent pas à Odium de se démarquer des autres. C'est d'autant plus dommage que l'on sent que les membres du groupe possèdent un potentiel certain mais qu'ils ne l'expriment pas pleinement. Mais alors quelles sont les qualités de "At The Bottom"? Et c'est là que c'est paradoxal car les défauts précédemment cités sont aussi les meilleurs atouts l'album. Soyons clairs les personnes connaissant déjà les groupes susnommés et Killswitch Engage n'en verront dans cet album qu'une copie, copie honnête soit dit en passant. Les autres trouveront du bon Death mélodique possédant une réelle puissance sans être trop technique ni difficile d'accès. Une très bonne porte d'entrée vers ce style avant d'attaquer les maîtres du genre.

En conclusion At The Bottom est un bon premier album, facile d'accès et s'écoutant facilement. Mais après tout n'est-ce pas le rôle de la musique? Il plaira aux fans du genre aussi bien aux curieux mêmes si l'une des deux "catégories" l'oubliera plus vite que l'autre :). Cependant les musiciens vont devoir faire parler leurs talents pour leurs prochaines productions afin de sortir des influences de leurs aînés et se faire une place dans le milieu.


Note réelle : 6.5 /10

PS : merci à la personne qui m'a fait découvrir le groupe, elle se reconnaîtra ;)

Whysy

0 Comments 17 avril 2010
Whysy

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