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« Au-delà de la peur », tout un programme! Bon pas besoin d’être Pythagore pour comprendre que la nouvelle entité musicale crée par Tim Owens n’ira pas chercher très loin dans l’originalité. La pochette et les titres de chansons sont là pour confirmer cette tendance, la subtilité profonde et la poésie ne semblent pas au programme, a mon avis il faudra plutôt aller chercher du côté de la bonne grosse violence a l’ancienne. La cure de jouvence? C’est par là, suivez le guide!

En guise de préambule, présentons ce grand défenseur du Heavy Metal traditionnel qu’est Tim "Ripper" Owens. Ce grand gaillard chauve, toujours de bonne humeur est éminemment sympathique. Sa carrière à pris son envol en 1997, quand sorti de nul part, il intègre une des plus grande (si ce n’est la plus grande) formation de la NWOBHM : Judas Priest! Malgré des prestations irréprochables pendant six ans, il serait vidé sans ménagement par le retour tonitruant de Rob Halford en 2003. Mais très loin de se décourager "Ripper" (qui a visiblement prit goût à la célébrité) va immédiatement taper dans l’oeil de Jon Schaffer qui lui offre la place de chanteur chez Iced Earth (autre monument du Heavy international). Autant dire que la carrière du bonhomme est déjà respectable, et qu’il n’a plus grand chose a prouver. Mais ce qui séduit le plus avec Tim, c’est bel et bien son incroyable énergie, qui le pousse à s’investir à fond dans tous ses projets. Il n’est donc pas surprenant de le voir profiter d’une période de pause d’Iced Earth pour se lancer immédiatement dans un projet solo intitulé Beyond Fear.

Quelle est donc la finalité artistique de ce groupe tout neuf? Visiblement pas l’innovation, mais plutôt la réalisation d’un hommage vibrant a une certaine époque du Metal aujourd’hui plus vraiment d’actualité. Et pour se faire, il va en quelque sorte faire la synthèse de sa brillante carrière, aussi bien chez Iced Earth que chez Judas Priest, tout en récupérant des influences dans le gros rock US, et même le Thrash Metal. La violence est au rendez-vous tout au long de la rondelle, les rythmiques sont énormes, implacables et massives, Beyond Fear propose le genre de Heavy Metal débridé que l’on avait plus l’habitude d’entendre depuis très longtemps. Basse et batterie imposent un véritable mur de rythmiques, les riffs sont puissants, incisifs et incitent au headbang massif (attention au cervicales et aux angles de meubles), les soli sont simples et dénués d’artifices, bref tout dans ce disque est concentré d’efficacité!

Mais c’est bel et bien le chant de "Ripper" qui défraye la chronique (au propre comme au figuré), lui qui était si retenu sur The Glorious Burden de Iced Earth, il explose littéralement et démolit tout sur son passage. Notamment grâce a une énergie incroyable et un registre à la fois varié et maîtrisé. Passant en revue les grands registres Heavy (un condensé de Rob Halford, Mattew Barlow, Udo Dirkschneider et j’en passe), rock, et même souvent Thrash, il réalise sur ce Beyond Fear une prestation en tout point remarquable.

Ce qui frappe avec ce premier disque éponyme, c’est son homogénéité et sa cohérence. Loin des grandes prestations instrumentales, on joue la carte du groupe et de l’effet de masse. Difficile de dissocier des titres de l’ensemble tant l’album est compact, les chansons durent en moyenne trois ou quatre minutes, et les structures ne s’embarrassent jamais de lourdeurs. Tim Owens mixe ici un nombre d’influences énorme, avec des phrasés et des rythmiques rock US sur «I Don’t Need This» ou «The Faith», des morceaux purement « Priestiens » comme l’assourdissante intro «Scream Machine» et son chant hurlé du plus bel effet, ou encore «Save Me», «Your Time Has Come» et j’en passe. La violence Thrash est toujours appréciable, comme sur des titres d’anthologie qui pourraient faire penser à du Pantera : «And... You Will Die», «The Human Race» ou «Words Of Wisdom». Le reste du disque s’oriente vers un Heavy Metal US plus classique mais toujours aussi bien porté par le "Ripper". Finalement seule la ballade «Dreams Come True» fait tâche.

Tim Owens réalise donc un premier disque plutôt intéressant avec sa nouvelle formation. Toujours efficace et judicieux, sachant frapper au bon endroit, et jamais à côté de ses pompes Beyond Fear est sans conteste sur la bonne voie. Reste a ne pas sombrer dans la facilité, car ce disque n’en reste pas moins un hommage a l’age d’or du Heavy Metal, et que pour trouver une vraie place sur la scène mondiale ce groupe devra impérativement évoluer sous peine de s’engoncer dans la masse des groupes sans personnalité.

SMAUG...

0 Comments 02 avril 2006
Whysy

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