Moi Dix Mois, un groupe aussi intriguant que déroutant… Je l’ai découvert sur une compil de gothic metal, après avoir lu l’article concernant le groupe. Et j’étais vraiment curieuse de découvrir la musique de ce groupe japonais mené par un seul homme, Mana. Après Dix Infernal en 2003 et Nocturnal Opera en 2004, Moi Dix Mois revient en ce début d’année nous offrir un nouvel album, Beyond The Gate. Bon, que les choses soient claires dès le départ, je ne connais que très peu ce groupe et je n’ai pas écouté ses albums précédents. Je ne pourrai donc pas vous parler d’évolution ou quoi mais seulement de l’album en lui-même.
Vous désirez pénétrer l’univers si particulier de ce Beyond The Gate ? Très bien… Alors fermez les yeux et laissez vous aller… Voilà, parfait… Je sens que vous commencer à entrer dans le royaume de Moi Dix Mois. Oui c’est exactement cela, on se croirait dans le château de Carmilla… Qui sait si Meier et Charlotte ne vont pas arriver d’un moment à l’autre ?
Trêve de plaisanteries, il est clair que Beyond The Gate pourrait être la BO de Bloodlust, le second volet de Vampire Hunter D, mais tel n’est pas le cas et nous tenons ici un véritable album de metal, aux influences certes multiples mais bel et bien issues de ce milieu qui nous est si cher. Du black, du gothique, de l’électro, du symphonique… le moins qu’on puisse dire c’est que Moi Dix Mois mélange les genres avec panache pour nous offrir une œuvre tout à fait originale qui n’est, toutefois, pas sans rappeler Theatres des Vampires, mais en beaucoup plus subtile et délicat. Le chant est en japonais et le voix est suave et douce, on s’y habitue rapidement car elle est assez envoûtante et plutôt accessible. D’après ce que j’ai compris, le chanteur de Moi Dix Mois serait, non pas Mana qui est guitariste, mais Seth, secondé de K. pour les screams. Et oui, parce qu’il y’ a aussi des screams ! Ils ne sont pas là en permanence  mais surtout sur les couplets  (deus ex machina, Vain), ce qui permet une alternance avec la voix claire qui se charge des refrains.
Au niveau musical, c’est très riche, très original et très japonais de par cette alliance de genres différents et aussi de par les refrains qui sonnent vraiment « anime ». En tout cas les mélodies sont très accrocheuses, très recherchées et on ne manque pas de les retenir car elles sont tout à fait saisissantes. Je ne saurais pas exactement dire en quoi, mais lorsque vous écoutez Beyond The Gate, il est clair que l’on ne peut être indifférent à ses morceaux car ils suscitent des émotions, des sensations étranges. On est comme envoûté… C’est peut-être l’association des instruments très mélodiques comme le piano, le clavecin, l’orgue ou les violons, aux instruments atypiques du metal et à de l’électro. En tout cas les parties mélodiques sont de très belles qualités et le plus bel exemple pour les illustrer reste toute la partie piano et particulièrement lors de l’intro, ainsi que le clavecin de Deflower. Les lignes du piano s’ornent d’arpèges très liés et somptueux et, accompagnées de chœurs féminins, du clavecin et de la douce voix du chanteur, elles rendent ce morceau vraiment exceptionnel car en plus, elles contrastent avec la gravité et le tranchant des riffs, ce qui donne une ambiance très singulière à la piste. Mais si ce morceau est tout en douceur et en lié, il n’en va pas de même pour tout le reste de l’album, bien au contraire ! Des morceaux comme Vain ou unmoved sont très sombres au niveau de leurs couplets, tant par le chant (des screams) que par les riffs très typés black. Certains rythmes de batterie et certains riffs ne sont pas sans rappeler ceux présent sur Carpathia le dernier album de The Vision Bleak. Mais l’ensemble n’a rien à voir avec le groupe précité car le tout est atténué et modulé par l’électro et les mélodies claires.
En ce qui concerne la production, elle est de qualité, les instruments sont tous bien orchestrés ce qui fait qu’il n’y a pas de surcharge que ce soit au niveau des instruments acoustiques ou au niveau des parties metal. L’album est donc harmonieux en ce qui concerne les différents titres entre eux et au niveau du son dans l’utilisation des différents instruments.
Le seul petit bémol que l’on pourrait apporter à Beyond The Gate, c’est sa trop courte durée… En effet, on ne voit pas passer l’album et à peine on commence à apprécier l’univers des japonais que c’est déjà fini ! On reste donc un peu sur sa fin…
Une belle découverte donc pour ce début de printemps 2006 qui pourrait en séduire plus d’un(e) avec son monde étrange mais intriguant… Si vous aimez l’univers un peu sombre et gothique de Vampire Hunter D, alors vous devriez adhérer assez facilement à la musique de Moi Dix Mois… Par contre, si vous êtes un érudit de heavy ou de hard, je doute que vous trouviez ici votre bonheur…
En tout cas bonne écoute !

~ La Dame à la Licorne ~

P.S : Une version limitée est disponible et elle contient tous les morceaux en version instrumentale et leur écoute nous fait plus penser à une BO d’anime sur les vampires qu’à un album de metal…