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Comme l’a très justement remarqué HeavyTwane sur la chronique de Widow’s Weed (big up !), toute la discograhie des norvégiens de Tristania n’est pas encore présente sur Heavylaw. En cette période estivale, il est temps de réparer l’infamie.

Beyond the Veil est le deuxième album du combo, après le remarqué Widow’s Weed. Force est de constater que la recette est la même entre les deux disques : des passages très mélancoliques, soutenus par la voix angélique de Vibeke Stene, de nombreux chœurs, des orchestrations nombreuses et très musicales, puis des passages plus brutaux, plus sombres, emmenés par les cris de Morten Veland. L’ambiance générale est toujours pesante, les parties de chant sont toujours équitablement partagées.

On observe un léger changement en ce qui concerne le son, plus propre sur ce deuxième album que sur le premier. Sans doute plus de moyens mis en œuvre après le succès de Widow’s Weed. Cette amélioration permet des passages plus aériens, parfois presque atmosphériques. Toute la longue introduction de A Sequel of Decay par exemple pose un décor sombre et froid, rendu plus inquiétant par l’utlisation de chœurs chuchotés, et plus triste par l’apparition de violons au premier plan. En un peu moins de trois minutes on est happé dans l'univers des norvégiens, un univers où les guitares heavy cotoient les chœurs grégoriens et un piano très présent.

Et chacune des chansons de ce Beyond the Veil ouvre les portes de son propre monde : Opus Relinque se montre plus agressive dès l’ouverture, avec un passage plus calme où Vibeke chante seule, avant une intervention de violon et de chœurs. Cette alternance se fait tout au long du morceau, et Morten montre son côté le plus black, aspect pour lequel la Norvège s’est longtemps illustrée. On ne sait pas vraiment si l’on peut se reposer et simplement écouter le poignant intermède au piano, ou s’attendre à un regain d’horreur, et c’est ce qui se produit, à travers des chœurs malsains et angoissants, suivis à nouveau d'un passage plus calme, avant le retour des cris de Morten.

L’album tout entier est à l’image de ce morceau, alternant les ambiances et les mélodies. Tout est surprise, les structures des différents titres ne sont pas à mettre en perspective, puisque chacun a son organisation propre. La longueur moyenne des morceaux n’est certainement pas étrangère à ce phénomène.

Alors oui, les éléments sont communs, mais il en ressort un chef-d’œuvre. Même le single Angina n’est pas si facile d’accès que le laisserait supposer son statut de single : les chœurs sont nombreux, masculins ou féminins, Vibeke se fait aérienne face à un Morten effrayant à souhait, et le contraste des voix entremêlées sur une rythmique au piano (rappelant parfois In Legend, mais pas d’anachronisme, on parle d’un album sorti en 1999). Et puis le piano cesse de n’être que rythmique pour devenir mélodique, et accompagner le violon sur la construction musicale.

On pourrait de cette façon parler de chacune des pièces qui composent ce Beyond the Veil : ... Of Ruins and a Red Nightfall où la musique, presque plus légère, s’oppose totalement aux chants death et black de Morten, et à l’ambiance solennelle apportée par les cloches et le chant clair ; le mystérieux et filmesque Symbelmynë au piano ; Beyond the Veil, au rythme finalement moins gothique, à la mélodie entêtante où Vibeke ne fait que des apparitions et quelques chœurs, et où le passage à la guitare acoustique dans la dernière partie du morceau donne le frisson ; Aphelion à l’atmosphère guerrière et aux chœurs célestes ...

On ne développera pas tout ici, afin de laisser à ceux qui ne connaîtraient pas encore l’opportunité d’apprécier pleinement ce monument qui finit mal, sur Dementia. Eh oui, pas de happy ending, on fait bien du gothique ici !

Pour conclure ce panégyrique à la gloire de l’un des meilleurs albums d’un groupe emblématique, il serait de bon ton d’y trouver ne serait-ce qu’un défaut. Après avoir bien cherché, j’en ai trouvé un : pour un album de metal, c’est un peu surprenant de ne trouver AUCUN solo de guitare. De manière générale, les guitares et la batterie ne sont pas les instruments les plus mis en avant sur les compositions. On dira que ça ne manque pas vraiment, et c’est vrai. La musique de Tristania sait faire jouer d’autres ficelles pour dégager lourdeur et puissance. En contrepartie, on trouve de magnifiques soli de violon (le plus représentatif étant celui de A Sequel of Decay) ou de piano.
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Et puis, c’est quand même le seul album du genre où la chanteuse se permet de simuler un orgasme au moins aussi bien que Meg Ryan (sur Opus Relinque).


0 Comments 25 juillet 2011
Whysy

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