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Big Game, troisième album de White Lion, peut se traduire par « Gros Gibier » ; on reste donc dans le thème du fauve.
Après le succès phénoménal de l'opus précédent, Pride, White Lion nous livre ici un condensé de son immense talent. L'alchimie qui règne entre les quatre musiciens en a fait un groupe à l'empreinte unique.
Dès les premières notes de la première chanson, Going Home Tonight, Vitto Bratta, guitariste virtuose et compositeur, nous éclabousse de son talent, comme il nous émerveillera d'un de ses solos gorgé d'émotions dont il a le secret un peu plus loin dans le même morceau. La voix chaude et sensuelle de Mike Tramp, le chanteur, fait le reste, et le charme opère.
White Lion enfile les chansons mémorables comme des perles, nous emportant,vibrant d'exaltation,  dans son sillage, le visage fouetté par les embruns rafraîchissants de ses solis ciselés. Pendant que la rythmique forge  une solide fondation sur laquelle guitar-heros et chanteur passionné rivalisent de performances enthousiastes, White Lion, le groupe, grave son son inimitable dans nos esprits réceptifs.

C'est du Hard FM de très haute volée auquel nous avons droit ici. Au milieu des traditionnels motifs amoureux (Baby be Mine, Don't Say it's Over, Radar Love, …), on trouve une proportion inhabituelle pour ce genre musical de morceaux à caractères sociaux. Que ce soit la maltraitance domestique, sous la forme d'une magnifique power ballade (Broken Home), l'Appartheid (Cry for Freedom) ou un épisode qui ne nous honore pas de l'épopée Green Peace (Little Fighter, en mémoire du Rainbow Warrior), les meilleures chansons de cet album sont les chansons engagées.
A l'écoute de ce que le groupe est capable de créer, j'en viens presque à  regretter l'inclusion de la pourtant très bonne reprise du Radar Love de Golden Earring, un grand succès lors de la sortie de Big Game.
Cry for Freedom est une des pièces les plus marquantes de ce disque, par son sujet, et par la beauté de la chanson elle-même. On sent Mike Tramp habité par ce qu'il chante, soutenu par ses partenaires dont le jeu sobre met en relief l'amertume véhiculé par sa voix. En guise de final, un court instrumental qui fait la part belle à la batterie clôt superbement cette magnifique chanson.

Les points noirs, il y en a forcément, n'est-ce pas ? Ce sont les quelques chansons qui paraissent moins bonnes au regard de l'excellence des joyaux que sont les autres. Sans être dépourvues d'intérêt, et appréciables prises individuellement, « hors contexte » , elles semblent un peu ternes comparées à leurs congénères (Dirty Woman, Let's get Crazy, Baby be Mine, If my Mind is Evil). Même si la plupart des groupes se damneraient pour être capable de les écrire.

Big Game est un album que l'on a plaisir à écouter, qui laisse songeur quand la musique s'arrête. Un disque dont on ne se lasse pas, qui accompagne nos révoltes, nos élans de passion, nos instants de tendresse sans jamais se faire pénible. Un pur moment de plaisir, de ceux qui ouvrent l'esprit, de ceux qui nous donnent un regard neuf sur le monde qui nous entoure, qui nous apprennent à savourer l'essentiel.

Mais bon sang ! Qu'il était bon ce Vito Bratta ! Et dire qu'il a fallu qu'il se retire du monde de la musique sitôt après le quatrième et dernier album du White Lion « Vintage » ...

0 Comments 05 mars 2012
Whysy

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