Il me semble que c'est Doryan, membre intrépide de Heavylaw, qui un jour posta une news concernant ce jeune groupe Italien qui se fait d'ores et déjà remarquer par une pochette assez particulière, surtout pour un style tel que le leur. Cela ne va pas nous déplaire car ils nous éviteront les traditionnels dragons, royaumes fantastiques, la belle chevalière de peu vêtue et le lac d'un bleu ciel à en faire perdre la tête aux oiseaux...
Malgré l'étiquette de Symponic Power Metal qui colle au groupe, cette pochette attire l'attention et on se demande ce que l'on va trouver dedans. En même temps ils ont été signés chez Underground Symphony, alors à moins que le dirlo ait pété un câble, ça sera bien à du speed mélodique que l'on va avoir affaire. Et les différents titres ne vont en rien nous faire changer d'avis, c'est bien du symphonique.

On a affaire à des introductions type "score movie" qui ouvrent des morceaux avec une miss venue une nouvelle fois de TarjaLand qui accompagne les instruments façon Luca Turilli. C'est beau, certes.
Queen of The Damned déboule alors en force, c'est confirmé c'est bel et bien du speed symphonique. Mais voilà, à la première écoute on se dit y'a rien de si spectaculaire, au fur et à mesure des titres on s’aperçoit que le chanteur chante mal et il est en retrait par rapport au reste de l'album, les titres se ressemblent tous et j'ai qu'une seule envie, appuyer sur stop. Et puis le lendemain, je laisse une dernière chance à l'album. Et j’attire plus d’attention sur des titres comme Ghost of Wars, progressif dans son ensemble et au refrain speed, puis Black Roses ne me laisse pas indifférent non plus. C'est à ce moment là que je m'aperçois que l'album dégage quelque chose de peu commun, que l'on retrouve chez très peu d'autres groupes du style, et puis le chanteur chante toujours aussi mal. Alors là je me dis: "Bon Max, y'a bien quelque chose sur cet album! Essai de le trouver" Et c'est au fur et à mesure des écoutes et à plus d'attention que je relève plusieurs subtilités. Je vous raconte ce que j'ai ressenti.
Dans son contexte général, l'album relève plus d'une poésie que d'un simple album. Un album qui conte un amour tragique bercé de larmes et de tristesse, un amour raté en somme. Daniele Santori, le chanteur, semble en être la victime. En même temps gueuler à la femme: "ouuuuuUAAAAAAAAAAAA TONIIIGHHHHT IS YOUR NIIGHHHTTTT", mon gros faut pas te faire d'illusion, elle veut pas finir sourde.
Du coup ce que je ressentais comme un mauvais chant, je le perçois plus comme un chant bourré d'émotions, un chant que l'on connaît peu dans ce domaine. Vu sous cet angle l'album prend alors une de ces ampleurs! On ne voit plus The Dogma comme un simple groupe de speed mélodique, mais plus comme un quatuor de "Dark Poetry Speed Metal", et franchement, ils gèrent. Les côtés progressifs et lourds de certains titres rendent les choses encore plus sombres, tout en gardant l’esprit mélodique. On en vient par moment à se trouver plongé dans le monde d'un groupe comme For My Pain sans pourtant dériver dans le Rock Gothique.
La madame de planète Tarja y est aussi pour beaucoup, lorsqu'en plein milieu d'un titre, elle intervient en cassant tout le rythme entier du morceau, frissons garantis!
Je crois que ce mélange entre tristesse et mélodie n'avait pas atteint un si haut point, mais The Dogma a fait en sorte que...
Tout n'est pas rose dans ce Black Roses et il existe quand même quelques côtés bien obscurs; même si le son est en général d'assez bonne qualité, il manque tout de même de clarté et le chant reste tout de même sous mixé par rapport aux instruments. Dommage car je pense qu'on aurait pu gagner en puissance. Dommage également qu'il n'y ait pas plus de morceaux "accrocheurs" et peut-être moins "subtiles". Car il faut le dire, Black Roses est un album de subtilités mais dès lors où l'on sait dompter la bête je vous promets un très grand voyage.
Un album qui laisse de bonnes perspectives au groupe dans un futur très proche et j'ai bien hâte d'entendre le suivant. Duck