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Direction Italie, Vérone dans le Veneto. Là-bas on retrouve un certain Alessio Garavello qui commence à faire parler de lui, et notamment cette année il officiait sur Power Quest (chronique de Dragonman pour vous documenter sur les prouesses du combo). Cette fois-ci le jeune homme, belle gueule beau timbre va faire crier les filles, les faire se déshabiller et les rendre hystériques sur Black Society. Arthemis propose son cinquième album sur un power accessible de tous et essaie de relever la barre du speed Italien en apportant son lot d'idées.

Pour faire simple, les transalpins reviennent en force avec un bon power métal complet sous tout rapport : les guitaristes nous sortent des soli rondement menés, des pluies diluviennes de riffs ma foi plutôt inspirés et ultras efficaces, les notes bourdonnent dans la tête confortant ainsi l'assise mélodique (« Electri-Fire »). Au niveau de la rythmique, nous ne serons pas servis qu'avec le minimum syndical, en effet, des breaks et des parties mid-tempo (« Black Society ») feront leurs apparitions tout au long de la production. La troisième composante instrumentale, le chant de notre Adonis ravit les oreilles, offrant de l'émotion et un profond soutien à la structure musicale. Les lignes vocales endossent le rôle de régisseur, en effet, sur des morceaux power Alessio saisit la puissance des notes et la cristallise dans sa voix, tandis que sur les morceaux tirant sur le mélancolique comme « Angels In Black » les interprétations se montrent délicates. Le chant se constitue comme le véritable support harmonique, les back-vocals poussent les tirades dans l'efficacité (« Fright Train », « Let It Roll ») et ponctuellement des filtres seront utilisés comme sur « Zombie Eater » faisant ressortir une petite touche d'originalité.

L'enchainement bien pensé des morceaux est assez opérant, on a d'abord avec « Fright Train » une chanson très boostée en notes et en pédale, ensuite vient au tour de « Angels In Black » où l'émotion marque le titre grâce à la voix d'Alessio et puis « Electri-Fire » qui revient sur une base plus impériale dans le domaine du power. La couverture musicale paraît complète, mais hélas le groupe agit par exception. Car quand vient au tour de « Medal Of Honor » on sent que le combo a déjà épuisé ses réserves en terme d'inventivité. Ce morceau marque l'essoufflement et le ralentissement de la force génératrice du groupe alors que la technique reste impeccable sur la suite. Il en va de même sur titre éponyme « Black Society » et le plus long de la galette (7'36) trainant un peu en longueur. Les Italiens étalent leur musique telle de la confiture sur un bout de pain et n'apportent pas de jouissance orgasmique à leur titre phare.

En effet, ce qu'on peut reprocher à Black Society ce n'est pas de la médiocrité ou du relief sur l'interprétation, mais un manque de charisme allié à une composition trop légère. Afin de pallier ce problème, le groupe qui a surement dû s'en apercevoir, a augmenté le volume sur les lignes d'instrumentations. Cette solution a certes répondu au problème de la légèreté, mais déclenche un désagrément sur certains refrains. Le chant se retrouve ainsi écrasé par la puissance instrumentale et le vocaliste tente vainement de se faire entendre lorsque les guitares sont trop fortes. Dommage, car les refrains sont prenants mine de rien. Quand je disais que la formation Italienne commençait à perdre de l'imagination, cette affirmative se revérifie sur « Escape », chanson sentant le réchauffé même si c'est bien cuisiné ça donne toujours envie de passer l'écoute.

Petit à petit, une certaine homogénéité gagne du terrain et finit par s'imposer despotiquement contraignant Black Society à baisser de régime au fil de l'écoute. L'album perd en intérêt au bout du compte et passe du statut de power métal puissant riche à celui de musique de fond se laissant écouter mais se laissant oublier aussi. Le manque de titres hymnesques ou de morceaux mémorables coûte cher à la production. Certains chroniqueurs du site m'avaient mis en garde me disant qu' Arthemis avait fait des albums pas terribles ou les pires qu'ils avaient pu écouter, moi je dirais que cet opus semble mettre le groupe sur la voie de l'amélioration. Mais malgré quatre productions, le combo n'arrive toujours pas à conserver l'essence de sa musique ou à redonner des coups de boost à sa musique afin d'offrir enfin un album puissant mais tenant sur la longueur. Cet essai commence sur une bonne appréciation et finit sur un goût amer de semi-ratage.

- ĦĐ -

0 Comments 18 septembre 2008
Whysy

Whysy

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