Vous recherchez quelque chose ?

Parmi les écoutes qui m'avaient vraiment marqué en 2006, l'album Neighbourhell de Eldritch compte, encore aujourd'hui avec le recul, comme l'une des plus belles surprises de cette année métallique. Je me souviens encore de cet enthousiasme juvénile qu'avait su provoquer chez moi le Metal progressif teinté de Hard Rock distillé par ces talentueux italiens, au point de me pousser à mettre une note que j'ai peu l'habitude d'attribuer...

Et bien force est de constater que cet enthousiasme ne s'est pas tari comme on aurait pu le croire, et que malgré le temps Neighbourhell revient régulièrement dans mes playlist provoquant toujours autant de satisfaction. La découverte entre temps d'une partie de la discographie des italiens m'a conforté dans mon opinion : Eldritch est réellement un étranger sur la scène Speed Metal, et sa musique progressive associée au groove imparable de son chanteur permet d'obtenir un résultat détonnant et véritablement excellent.

Ce tournant Hard Rock pris par Eldritch depuis 2004 et Portrait Of The Abyss Within semble plus que jamais confirmé, et c'est un an jour pour jour après la sortie de Neighbourhell que les fantasques italiens nous reviennent avec un line up inchangé, une détermination intacte, et la volonté de faire la nique à cette ingrate renommée qui leur échappe depuis si longtemps. Ainsi malgré une pochette sombre et des plus inquiétantes Blackenday marche résolument dans les pas de son prédécesseur.

Malheureusement pour Eldritch et malgré une verve et un talent de composition toujours intact, le nouvel opus doit constamment soutenir la comparaison avec son pétillant prédécesseur, et celle-ci ne joue que très rarement en sa faveur. En effet malgré un visuel effrayant, Blackenday apparaît plus lisse que son prédécesseur. Moins entreprenant, plus accessible, moins rythmé également. Les ambiances sont plus lourdes et moins rock, et le disque pâtit d'une baisse de niveau à la sixième chanson qui plombe quelque peu le résultat final. Car à trop vouloir marcher dans les pas de ses succès, Eldritch ne parvient pas à se renouveler. Malgré un lot de tubes encore une fois très respectable Blackenday tourne un peu au ralenti.

«Silent Rain» qui ouvre l'album sur des tons inquiétants avant d'enchaîner sur une mid-tempo convaincante boostée par un bon refrain, «The Deep Sleep» et «Black Rain» renouent avec ce côté Hard Rock un peu sale qui avait fait mon bonheur sur le précédent opus (avec toutefois le brin de folie en moins), «The Blackenday» est une vraie tuerie très au dessus du lot, avec des paroles jouissives et un chanteur encore une fois impeccable. «Broken Road» est une douce ballade, du genre de celle qui vous prend aux tripes avec un sublime Terrence Holler.

Malheureusement Blackenday accuse un terrible coup de pompe, avec une flopée de titres de médiocres factures : tels que «Rumors», «Frozen» ou «The Fire», un «The Child That Never Smiles» aux accents Thrash peu convaincants. Bref un gros passage à vide dans l'album qui pousse à zapper près d'un tiers des titres... heureusement que Eldritch retrouve son inspiration sur les deux derniers titres pour sauver ce qui peut l'être de la noyade. «Shallow Water Flood» et «Silent Waters» rattrapent le niveau de belle manière et fort heureusement !

Ainsi au moment de conclure cette chronique par une note censée en dire plus qu'un long discours, je me retrouve tiraillé entre une volonté de sanctionner ce groupe que j'affectionne pour son manque de prise de risque et la facilité de la plupart des compos, et d'un autre côté je ne veux pas que vous vous mépreniez sur la qualité de ce Blackenday en voyant une note trop basse. Ne pouvant noter 6.5, je pencherai donc pour le 7, en ajoutant qu'il faut vraiment avoir écouté Neighbourhell pour être déçu par cet album. Je gage que les néophytes souhaitant découvrir le groupe ne pourront qu'être séduits par la justesse des soli d'Eugene Simone, par le timbre suave de Terrence Holler, et par la magnifique alchimie que représente Eldritch... bon voyage !

SMAUG...

0 Comments 26 juin 2007
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus