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Parmi les choses immuables de la vie, il y a la rotation de la terre autour du soleil, les bouchons sur l’A7 pendant les vacances d’été, et dans une moindre mesure les albums de Finntroll. Depuis 1999, et leur premier album Midnattens Widunder, les finlandais qu’il ne semble pas vraiment nécessaire de présenter, sont devenus les maîtres inconstestés en matière de troll metal festif. Disque après disque, Finntroll s’est fait un point d’honneur à produire des morceaux dansants propices au headbanging et aux ambiances de folie pendant les concerts. Sorti en 2013, Blodsvept, n’est pas l’exception qui confirme la règle et, comme de juste, s’inscrit dans la lignée des précédents disques pour le meilleur mais aussi pour le pire.

Soyons honnêtes dire que cet album représente le “le pire” de Finntroll est très éxagéré. Cependant, il faut comprendre que le metal tel que le pratique les finlandais, à savoir brutal et enjoué, c’est à la fois simple et compliqué. Ou plutôt c’est souvent tout noir ou tout blanc. Ou bien on adore, ou bien on finit par se lasser des mêmes accords, des mêmes rengaines, des mêmes airs entraînants qui reviennent inlassablement opus après opus. Pas parce que c’est un mal en soi que les chansons soient efficaces et facilement mémorisables (par exemple “När Jättar Marschera” est un bon titre bien dosé et bien équilibré tout comme “Ett Folk Förbannat”) mais plutôt parce que Finntroll semble se forcer uniquement à composer des morceaux forgés à partir du même moule. En témoigne, le semi-virage abordé avec Ur Jordens Djup, plus sombre et torturé où on sentait Finntroll prêt à s’aventurer dans d’autres contrées musicales. Virage qui fut malheureusement trop rapidement abandonné au profit d’albums plus légers, plus Finntrollesques.

Toutefois, Blodsvept est un peu différent du précédent opus. Nifelvind avait un côté très extravagant que n’a pas cette nouvelle production, finalement très classique. “Mordminnen” en est la parfaite illustration. Les mélodies guillerettes, vives, très efficaces donc, dominent et sont appyuées par le chant puissant de Vreth. Encore une fois le chanteur fournit un travail solide mais un peu homogène. A l’image de l’ensemble de Blodvept finalement. La partie “déconne” est aussi présente sur cet opus grâce à “Rösets Kung” et ses traditionnels tintinnabulements de verres, bruits de fond, et chant décousu et parlé. Le problème dans tout cela c’est que l’album laisse la très nette impression que tous ces titres on les a déjà entendu quelque part. Le problème c’est que Finntroll restreint trop sa musique et ses compositions. D’où ce sentiment tenace que le groupe originaire d’Helsinki tourne un peu en rond.

Je ne pense pas que Finntroll doive forcément changer de style et se mettre à faire de l’indus pour nous étonner. De toute façon il est sans doute trop tard. Mais Ur Jordens Djup a prouvé que le groupe pouvait faire autre chose que des morceaux pour faire la farandole. Ce que je regrette donc c’est ce remplissage absurde qui, tout d’abord, rend tous les albums de Finntroll (et leurs concerts aussi d’ailleurs) redondants, et ensuite, limite grandement les possibilités du combo finlandais.

Mais si vous vous fichez de la répétition, ne vous inquiêtez pas Finntroll remplit son cahier des charges. Si vous êtes venus pour l’amusement, sans chercher à vous prendre la tête ni à remettre en question la musique du groupe et sa place sur la scène metal (ce qui est somme toute tout aussi légitime que de râler pour un oui ou pour un non quand un album ne se déroule pas selon vos espoirs), vous avez frappé à la bonne porte. Il y a peu de chances que vous soyez déçus. “Skogsdotter”, “Blodsvept” et “Häxbrygd” seront vous faire danser et hocher de la tête en cadence. Certains des derniers morceaux comme “Fanskapsfylld” sont moins remarquables mais les rythmes de “Midvinterdraken” donnent un bon coup de fouet final à Blodvept si on fait abstraction du fait que les mélodies et les choeurs lorgnent dangereusement du côté de Moonsorrow (chose que je trouve un peu déplacée non seulement en tant que fan de Moonsorrow mais aussi connaissant les liens qui unissent les deux groupes).

De toute façon, ce n’est pas suffisant. Blodvept est finalement sans réelle consistance parce qu’il est beaucoup trop prévisible. Les finlandais ont trouvé la bonne formule qui marche il y a 15 ans et ils refusent d’en dévier au point de composer sans vergogne des redites trop similaires. On en viendrait presque à se dire c’est Finntroll ils n’ont pas d’idées mais ils font des albums quand même. Le pire (tiens on y revient) c’est que ce n’est pas très loin de la réalité.

Nola

0 Comments 17 juillet 2013
Whysy

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