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Lorsque j’appris au hasard d’une recherche sur le net la sortie cette année du troisième opus du combo portugais Ava Inferi, je dois reconnaître que je n’eus aucune réaction particulière. L’album précédent, chroniqué en ces pages, m’avait tellement laissé de marbre, que je n’attendais absolument rien de cette nouvelle parution. Puis, la curiosité prenant le dessus, j’entrepris de découvrir à quoi ressemblait cette ténébreuse offrande.


Et je dois avouer que cette fois, la surprise fut relativement bonne ! Car dès la première écoute, il émane de cette œuvre étrangement alambiquée un charme suranné et occulte, bien plus pénétrant qu’auparavant. Rune Eriksen, plus connu autrefois sous le nom de Blasphemer et guitariste chez les black métalleux norvégiens de Mayhem, a toujours eu un don pour présenter des morceaux aux structures improbables et très personnelles (j’en prends ici pour preuve « Be Damned » morceau tout en retenue, au charme bluesy très prononcé…). Et bien qu’Ava Inferi ne soit en aucun point comparable à l’ancienne formation de son guitariste-leader, sa manière de percevoir la musique et la façon de composer ne se sont pas fondamentalement métamorphosées… Cela maintient d’ailleurs l’intérêt que l’on peut avoir pour une formation qui, par ailleurs, ne brille pas particulièrement pour son originalité.

Car si la formule éprouvée sur l’album précédent n’a guère évoluée, l’ambiance est ici mieux retranscrite. Production irréprochable, claire, puissante et mettant l’accent aussi bien sur le chant que sur les riffs de guitare d’une lourdeur caractéristique, chant de Carmen Simões plus mis en avant, mais aussi mieux maîtrisé, et inspiration retrouvée, voilà les principaux ingrédients qui permettent à la sauce de s’avérer enfin plus goûteuse et épicée.

Pour le reste, difficile d’isoler un morceau par rapport au reste de l’album, l’ensemble formant un tout homogène. Influencé par le romantisme et la complexité des odes anglaises de My Dying Bride ainsi que par la touche expérimentale et les atmosphères éthérées des premiers 3rd and the Mortal, le groupe portugais suit son chemin, touchant du doigt une réelle grâce au détour d’un interlude sublime (« Black wings »), d’un refrain mieux pensé qu’à l’accoutumée, d’un riff d’ouverture plus efficace (« Last sign of Summer »)… Et même s’il surjoue toujours un peu dans le côté théâtral et ne propose qu’en de très rares occasions des mélodies réellement accrocheuses, il est plus facile de se laisser emporter dans ce mystérieux dédale, où la ténébreuse Pythie vous guide jusqu’au précieux élixir… Le sang de Bacchus.


En bref, un album qui marque une légère avancée face à son prédécesseur, et qui propose une escapade certes, peu accrocheuse et parfois longuette, mais qui se fait de plus en plus pénétrante au fil des écoutes. Fans des vieux The Gathering, ou des groupes précédemment cités, cet album est donc hautement recommandé !


Gounouman

0 Comments 05 septembre 2009
Whysy

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