C'était un tant soit peu inespéré, le retour des vétérans du heavy métal après 13 ans d'absence mais ils sont bel et bien de retour, Udo en moins (occupé dans son groupe solo U.D.O.) Accept est donc de retour avec un nouvel opus, Blood Of The Nations Un titre qui se veut percutant sans pour autant être choquant (d'après les dires de sieur Hoffman, voir interview) Et cette fois, ils ont embarqué Mark Tornillo. Il faut noter que c'est seulement la deuxième fois que Accept embauché un autre chanteur que Udo depuis 1989 (c'était Mark Reece sur Eat The Heat) et le premier album avec Herman Frank à la guitare depuis 2 décenies.

Autant mettre les points sur i tous de suite, comme précisé plus tôt, c'est Accept mais sans Udo donc les grands inconditionnels de ce (fabuleux) chanteur seront surement un peu déçus mais pas forcément tant que ça. Mark Tornillo, sans pour autant être un clone parfait de Udo au niveau vocal, il assure diablement bien, avec une voix criarde à souhait et un coffre à tout point impressionnant, les grands fans de Acceptne seront pas si dépaysés que ça en fin de compte. Il est bon aussi de noter que les paroles de ce Blood Of The Nations, en particulier les paroles de la chanson titre sont dans la même veines qu'un Balls To The Wall, c'est à dire, des paroles engagées et actuelles (Blood Of The Nations faisant référence aux attentats du 11 septembre et aux conflits qui ont suivis) Tout y est pour le fan, des paroles percutantes sans pour autant choquer, un frontman avec une voix puissante, criarde et un coffre impressionnant. Et pourtant, le chanteur n'avait pas une tache si facile que ça, passer après Udo n'est pas forcément une chance (loin de là je dirais même) mais Mark s'en sort très très bien, il arrive presque même à nous faire oublier le précédent chanteur, c'est dire.

Qu'en est t-il de la musique me direz vous, je vous répondrai que c'est tout à fait à la hauteur d'un Balls To The Wall ou un Russian Roulette. C'est donc du costaud, du rentre-dedans, du heavy brut qui a les cojones et qui les montre dans le fut' en cuir moulant. La batterie est bien ajustée et donne un rythme effréné à la plupart des pistes de ce morceau. Il faut cependant temporiser un poil, car pour cette galette, Accept a mis les petits plats dans les grands et nous offre 13 titres, dont seulement deux sont sous la barre des 5 minutes, autant dire qu'on en a pour notre argent mais aussi que certains vont surement être découragés par la longueur de certains titres (Un Shades of Death de plus de 7 minutes ou un The Abyss de plus de 6 minutes, c'est un sacré morceau) mais la qualité est là et Blood Of The Nations n'a absolument pas à rougir de ses illustres ainés qui ont fait connaître le heavy métal. La production est résolument moderne et ça s'entend très bien tout au long des morceaux, avec une guitare acérée et une batterie qui claque à déclencher des épidémies d'acouphènes chez les fans. Seule une ballade aidera à faire retomber la pression (Kill The Pain) mais pour repartir encore de plus belle avec des véritables boulets de canons que sont par exemple Pandemic ou le mid-tempo New World Comin'

Preuve est faite qu'on tiens là un bon cru de Accept un digne successeur de Restless And Wild fait dans la plus pure tradition de ce combo de heavy métal teutons et avec ce derniers albums, les allemands prouvent une fois de plus qu'ils sont encore vivants et prêts à en découdre en concert.