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Le monde du progressif connait ses grands noms issus généralement des terres américaines avec des noms comme Dream Theater, Symphony X ou autres Fates Warning… Pas besoin d’aller plus en avant puisque celui qui nous intéresse reste le premier qui s’impose encore et toujours comme le leader du métal progressif. Et dans l’histoire de Dream Theater figure le nom de Derek Sherinian, claviériste virtuose, qui, comme la plupart des membres de Dream Theater a étudié la musicologie à la célèbre université de Berkeley. Ce claviériste n’a cessé de participer, depuis 1993, à des albums, lui permettant de travailler avec des gens comme Kiss, Alice Cooper, Dream Theater, ou encore Yngwie Malmsteen…

En plus de participer à divers projets, Derek se construit une identité avec divers groupes tels Platypus, Planet X ou encore son projet solo qui porte son nom dont il est ici question. Le dernier effort de Derek Sherinian en solo date de 2004, soit deux ans avec l’album Mythology qui avait confirmé Derek en claviériste talentueux, pratiquant un métal progressif et instrumental baigné d’influences variées. Tous ces projets ont permis de prouver le talent de compositeur de Derek qui évolue dans l’optique d’une musique technique qui doit, selon lui, être un challenge pour celui qui la joue et pour celui qui l’écoute.

Pour ce nouvel album, Derek Sherinian s’est entouré de certains de ses amis. Prenez garde, les amis de Derek sont au moins aussi connus et talentueux que lui. On retrouve donc à l’affiche de nombreuses pointures du métal : Billy Idol, Slash, Zakk Wylde, Yngwie Malmsteen, John Petrucci, Simon Phillips, Tony Franklin, Brad Gillis et enfin Brian Tichy. Cette belle équipe est le résultat d’une carrière effrénée parsemée de rencontres. Admirons maintenant ce que peut donner cette brochette all stars.

Et bien désolé de décevoir les mauvaises langues, mais cette fois-ci on ne pourra pas dire que les guests n’ont rien apporté à l’album du maître Derek Sherinian qui a su bien s’entourer sans toutefois enfermer ses hôtes dans ses compositions puisqu’il leur a parfois laissé la liberté de construire eux-mêmes leurs soli. Ainsi on distinguera sans mal, si l’on connaît bien certains guitaristes, leur toucher incomparable. On reconnaitra Petrucci notamment sur Czar Of Steel, Malmsteen sur Blood Of The Snake ou encore Viking Massacre. Etonnamment c’est Derek qui a construit les parties du caractériel virtuose et  a su tomber sans mal dans ses cordes  puisqu’il suffira d’à peine une ou deux prises à Malmsteen pour enregistrer parfaitement ses parties.

Comme pour le prédécesseur de ce Blood Of The Snake les ambiances s’annoncent multiples et diverses. On retrouve des titres typés prog à la Liquid Tension Experiment comme Czar Of Steel, un titre plus heavy metal comme Man With No Name mais encore un plus influencé jazz : Phantom Shuffle, où vient s’immiscer un saxophone, qui nous rappellera le parcours de Sherinian et de ses études à Berkeley qui dispense un enseignement orienté jazz. Mais encore, on retrouve un mélange détonnant qui associe le progressif de Sherinian aux parties typiques de Malmsteen permettant ainsi de décharger la musique habituelle du guitariste de son aspect ennuyeux, le progressif inspiré de Sherinian venant apporter de l’eau au moulin de monsieur Yngwie qui certes très technique reste quelque peu stérile en matière d’innovations. Ce style prend un place conséquente puisqu’on le retrouve sur trois chansons, soit Blood Of The Snake, The Monsoon et Viking Massacre. Ce mélange s’avère particulièrement détonnant, Viking Massacre prenant des allures de grandiose, sous l’égide des claviers de Sherinian, mariées à des breaks progressifs et des parties malmsteeniennes, Monsoon nous marquant de ses cris de guitares électriques déchirants et de ses rythmiques incisives appuyés par une batterie efficace qui tient la distance devant les guitaristes et Derek qui se lance dans des envolées impressionnantes.

Si la vitesse est de rigueur pour la plupart des pistes précédentes on retrouve quelques pauses avec de douces ballades telles Been Here Before et On The Moon qui viennent caresser de leurs douceurs mélodiques et électriques nos chaudes soirées d’été.
On terminera avec une dernière pause quelque peu surprenante puisqu’il s’agit de In The Summertime repris par Slash, Billy Idol au chant et Derek Sherinian aux claviers bien entendu. Ce final, bien que surprenant se révèle, étonnamment, de bon augure après cette avalanche de notes. Cet album est donc intelligemment agencé car on trouve toujours quelques moments de répit entre les chansons les plus denses de l’album lui permettant de passer comme une lettre à la poste.

Au final, Derek Sherinian arrive à produire un album dense, technique, mais paradoxalement doux et aéré. Les ambiances font preuve d’éclectisme et permettent d’apprécier les diverses facettes de Derek qui nous livre ici une pièce définitivement progressive et réussie. Toutes ces caractéristiques permettent de ne pas faire d’indigestion de technique et de notes afin que l’on puisse s’y replonger le plus rapidement possible.
Toutefois, s’il plaira aux plus progueux d’entre vous et sans nul doute à ceux qui aiment Derek Sherinian, je doute que cet album puisse plaire à tous, d’une part par sa complexité mais aussi par la quasi absence de chant puisque l’on retrouve seulement deux chansons chantées à savoir la reprise de Mungo Jerry et Man With No Name. Je le recommande donc avant tout aux amateurs de progressif et à ceux qui apprécient les albums de guitar heros.

Dreamer

0 Comments 26 juillet 2006
Whysy

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