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Je ne m’attendais vraiment pas à revoir Trail Of Tears de sitôt. Il faut dire qu’après la mésaventure subite par les norvégiens, à savoir un total remaniement de line up, leur destin semblait scellé. Et pourtant, c’était sans compter sur la hargne de Ronnie Thorsen alors seul maître à bord et de loin pas décider à laisser couler son groupe. C’est dans cette optique que le bonhomme est parvenu à se remettre à flot en recrutant moult musiciens et en faisant appel, une nouvelle fois, au service de Cathrine Paulsen la soprano que l’on retrouve, par exemple, sur l’album charnière du groupe à savoir l’excellent « A New Dimension Of Might ». Il s’agit aujourd’hui du 6e album de la formation, et malgré cette mésaventure, Trail Of Tears propose un disque emplie de qualité, mais également obscurci par de nombreux défauts comme la sensation latente d’écouter un disque en « pilotage automatique » c'est-à-dire sans véritable évolution ou amélioration. « Bloodstained Endurance » ou l’art pour le groupe de se rassurer, sans égarer ses fans.

Un premier état des lieux montre que le style musical n’a pas vraiment changé, on retrouve Trail Of Tears là où on l’avait laissé avec « Existentia » c'est-à-dire un métal extrême gothique toujours très mélodique, parfois même romantique. Malgré cela, le groupe semble parfois s’enfermer dans une certaine facilité structurelle et n’arrive pas à faire décoller ses chansons. Ainsi les constructions sont simples et accrochent assez facilement l’oreille, grâce également à de nombreuses mélodies dans l’ensemble bien composées et distillées à grand renfort de guitares, violons et claviers en piano ou nappes atmosphériques. S’il est une autre remarque à faire, c’est la relative douceur auréolant ce disque ! Ronnie Thorsen sait se faire discret et n’occupe plus la première place au niveau du chant extrême et laisse ainsi beaucoup de liberté à la soprano Cathrine Paulsen. Une femme capable du meilleur – comme la très jolie ballade « A Storm At Will » où elle peut explorer l’étendue de son talent – comme du pire ! En témoigne l’affreux refrain à la fois laid et raté de l’ouverture « The Feverish Alliance ». On aurait aimé davantage de régularité au niveau de ses performances. On note également la disparition des vocaux clairs masculins qui illuminaient l’album précédent, ici on reste dans la dualité classique growl masculin / soprano. Le groupe ne quitte jamais les chemins balisés.

Les compositions font également preuve d’une certaine irrégularité au niveau de leur qualité. On sent que Trail Of Tears est un groupe d’expérience et que Ronnie Thorsen sait écrire de jolies mélodies et de jolies chansons, malgré tout il n’arrive pas à insuffler à ce nouvel album cette fibre à la fois épique et intimiste que l’on recherche, et que l’on retrouve sur ses autres albums. Les chansons ne décollent que très rarement et seules « A Storm At Will », « Farewell To Sanity » ou « Faith Comes Knocking » parviennent à tirer leur épingle du jeu. Cette dernière brise sa ceinture de chasteté et explose lors d’un break intimiste et dérangeant. Tout d’abord cette petite mélodie de clavier, cette voix féminine envoûtante et ce rire démoniaque. Un moment inattendu ! Concernant « Farewell To Sanity » elle brille par son refrain puissant. Les autres chansons ne sont pas mauvaises, certaines commencent même très bien – le début de « Triumphant Gleam » est joli – mais beaucoup perdent leur intérêt sur un refrain en demi teinte. « The Desperation Corridor » tente quant à elle quelques claviers aux sonorités électroniques mais rien qui ne vaille vraiment le coup d’en parler.

Trail Of Tears ne s’est pas encore tout à fait remis de sa mésaventure et propose un album appréciable à défaut d’être vraiment bon. Les fans du groupe seront comme à leur habitude comblés par cette musique puissante et mélodique, par ses rares envolées lyriques et par cette dualité vocale. Les autres ne pourront que regretter qu’un tel potentiel ne soit pas mieux exploiter et seront surtout déçu du manque d’ambition de ce « Bloodstained Endurance » qui ne confirme en rien les bonnes impressions laissées par un « Existentia » bien plus inspiré.

…TeRyX…

0 Comments 02 décembre 2009
Whysy

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