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Chouette du doom ! Depuis Argus en début d’année, j’avais hâte de trouver dans nos promos un nouvel album du même genre. Cette fois, c’est au tour du nouvel album des suédois de Isole dont le Born From Shadow est sorti en octobre dernier chez Napalm Records.  Je l’ai déjà dit, je suis une fervente amatrice du doom traditionnel, le lent, le calme, le maussade, le torturé. En clair, les groupes qui descendent clairement du groupe (que je ne nommerai pas vous savez touts de qui je parle) qui a donné son nom au genre. Je suis, en revanche, guère séduite par le doom et le death mélodique combinés ensemble surtout que le death mélodique à tendance à noyer le doom et à en diminuer l’impact. Aussi, les growls associés à la musique doom me semblent aussi déplacés que Children Of Bodom qui ouvre pour Cannibal Corpse (oui ça n’a rien à voir mais c’est tout aussi incongru vous en conviendrez). Quel plaisir ce fut d’entendre Born From Shadows commencer de la manière dont il commence, sans rapidité, avec les instruments qui s’insèrent en finesse au bout de quelques instants !  Heureusement donc, dans le cas de Isole, la balance penche plutôt du côté de la tradition. Malgré quelques petits growls un peu étranges par-ci par-là (on s’en serait bien passé sur “The Lake” ou “Born From Shadows” notamment), les suédois ont à coeur de jouer des chansons qui font la part belle aux longs développements musicaux. Ainsi “Black Hours” s’étire, indolente, tout en longueur, grâce au jeu des guitaristes et “Born From Shadows” oscille entre douceur et férocité, tout en gardant son mordant. D’ailleurs, dans ce dernier titre, la reprise, après le pont de milieu de chanson, est de toute beauté et impressionne par sa capacité à déployer des émotions à partir de peu de choses. Un riff un peu lancinant, des guitares aux accents lourds et le tour est joué. Isole tient en main sa recette pour un album de doom sûr.  Quelques pasages pas toujours très heureux : les growls (je l’ai déjà dit), les choeurs un peu présents trop de “Come To Me” (c’est dommage la chanson est vraiment réussie sinon malgré une fin en queue de poisson), des ponts un peu trop mous sur “My Angel” (qui est en fait le titre le plus faible de l’album à cause de ces fameux ponts), autant de petits défauts qui, mis bout à bout, empêchent Born From Shadows t’atteindre la barre tant convoitée des albums presque parfaits. Il n’en pas moins un excellent album, certes moins péchu que Boldy Stride The Doomed d’Argus, mais avec, quand même, de bons arguments pour se défendre. Les musiciens, forts de leur expérience (Born From Shadows est le 5ème album des suédois depuis 2004), savent forger des riffs bien à eux. “The Lake” se termine, en effet, sur une musique traînante du merveilleux effet.  Si “Born From Shadows” et “Condemned” sortent du lot (cette dernière alliant un rythme très vif à des lignes de chant bien trouvées), ce nouvel album de Isole est surtout une oeuvre à prendre dans son intégralité et à écouter, d’une traite, comme un tout, parce que, finalement, les chansons fonctionnent mieux ensemble. Les suédois ont su délimiter leur projet pour en faire un bloc unique, assez compact dans un premier temps, mais qui finit par se laisser apprivoiser au bout de quelques écoutes. Mis à part, “My Angel” qui n’est pas le meilleur titre de la planète et aurait tendance à souffrir ses dix minutes, Isole a réussi à composer un disque durant lequel on ne s’ennuie pas. Un disque, enfin, pour lequel on aimerait à se passionner sans vraiment y arriver la faute à la pléiade de groupes très talentueux qui se partagent sans merci la scène..  Par exemple, Isole rappelle quelque fois Candlemass, ou Argus dans certaines mélodies (quand le groupe essaie de développer son côté heavy). Difficile dans ses conditions d’être totalement innovant et inédit. Les suédois en ont suffisamment sous le coude pour avoir donné naissance à un produit de qualité sans que celui-ci soit vraiment surprenant. A la seule exception des growls peut-être. Oui j’y reviens encore une fois. Mis à part les growls, donc, qui ne sont pas tout à fait à leur place sur cet album et qu’on aimerait bien ;voir disparaître, le travail sur le chant est plutôt bien réalisé. On passe souvent d’une voix plutôt calme et posée, à des modulations moins conventionnelles qui aident la musique. Ainsi, la diction sur le premier morceau (ses longs cris un peu désespérés), et plus tard, celle du titre “Condemned” s'adaptent bien au phrasé musical. C’est suffisamment varié pour ne pas trop en ajouter à l'homogénéité générale.  Born From Shadows est un album sympathique qui, malgré quelques petits problèmes qui vont un peu de travers, sait se défendre et proposer un son parfaitement en adéquation avec le doom traditionnel. Les morceaux tirent profit de leur longueur pour envelopper Born From Shadows dans le tissu désabusé dans lequel le genre baigne totalement. A défaut de proposer des choses radicalement différentes, Isole a su faire sien le chagrin et la cafard qui colle au doom et qu’on aime tant. Pas de quoi sombrer dans la dépression. Au contraire, c’est une raison de se réjouir : le groupe offre tout simplement ce qu’on attendait de lui. Ni plus ni moins. Peut-être que le plus viendra la prochaine fois.  Nola

0 Comments 26 novembre 2011
Whysy

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