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Qu’est ce qui fait un grand groupe? Le talent de ses membres ? Sa capacité à innover ? Où peut être tout simplement sa combativité, son envie, sa hargne qui font qu’après vingt-cinq ans de carrière, on en veut encore et toujours plus ! C’est le cas de maiden, et de son leader Harris. En effet fin 1998 on ne donnait pas cher de la peau du légendaire Eddy. Un Blaze Bayley confortablement installé sur le siège éjectable, une musique trop sombre, plus assez heavy, moins séduisante ! Iron Maiden semblait à l’agonie, au bord de la crise de nerfs, la spirale de l’échec se faisait menaçante… Il aurait fallut un miracle.

Et celui-ci intervint en partie, à la veille du nouveau millénaire sort Brave New World, l’album du renouveau ! Après la mitigée période Bayley, Harris fait le ménage, il rappelle au bercail le frontman légendaire du groupe Bruce Dickinson. Et peut être plus important, enregistre le retour d’Adrian Smith, qu’on avait pas vu à l’œuvre depuis Seventh Son Of A Seventh Son il y a plus de dix ans ! Le retour du line up légendaire, devrait suffire a rameuter les nombreux fans déçus pour repartir en tournée à la conquête du nouveau monde, mais pour cela il faut produire un nouvel album… pas évident, quand on a déjà tout dit ! Ce Brave New World tente de nous replonger dans la période glorieuse, le côté sinistre et noir des quatre derniers albums est laissé au placard, on veut du frais du joyeux, de l’enjoué ! La somptueuse pochette ne me contredira certainement pas, Eddie est dans la place. Les compos sont directes, les soli rapides, les rythmes entraînants, le chant plus furieux et aigu que jamais, bref Brave New World est avant tout un énorme dépoussiérage, le groupe bourré aux amphétamines affiche une réelle volonté de repartir de l’avant. La grande nouveauté de cet album, c’est pour la première fois la présence de trois gratteux, le mythique duo Murray/Smith est reformé, habilement secondé par le délirant Jannick Gers (aux prestations live excellentes) ! On a quand même encore du mal à voir l’intérêt de la manœuvre, car l’album exploite finalement assez peu ce potentiel. Sans doute le groupe cherche t’il a se donner plus de possibilités sur scène, pas du tout mal vu, car les prestations à venir ne vont pas décevoir !
Toutefois si ce nouvel album apporte un souffle d’air frais incontestable, il est très loin de la perfection, d’abord à cause d’une production beaucoup trop neutre (Kevin Shirley est en dessous de Martin Birch à ce niveau), ne rendant pas justice aux morceaux, perdant du même coup pas mal de leur puissance! On peut également reprocher à Bruce Dickinson un chant sans conviction, transmettant très peu d’émotions. Si le légendaire frontman respire la perfection en concert, ses récentes prestations studios ne sont pas vraiment encourageantes, forcément le son du disque va en pâtir !
L’album comporte malgré cela des morceaux excellents, comme maiden n’en avait plus fait depuis dix ans… «The Wicker Man» et son refrain imparable, «Ghost Of The Navigator» où les guitares sont proprement géniales, ou encore le meilleur titre de l’album «Blood Brothers», avec son arpège d’intro et son solo Wagnérien ! Malheureusement certaines chansons souffrent de la production, comme par exemple les très inspirés «Brave New World» et «Dream Of Mirrors» qui s’avèreront grandioses en concert, mais qui ne prennent pas vraiment aux tripes sur CD.
La hargne n’a pas quitté le clan anglais, «The Mercenary» en est un excellent exemple, sans oublier bien sur la très fouillée «Out Of The Silent Planet» single ambitieux et bien choisi. La déception ne vient en général pas du fait que les compos soient mauvaises, mais plutôt que l’album ne leurs rende pas justice, comment ne pas être déçu par la mollesse de «The Nomad» ou «The Thin Line Between Love And Hate» qu’un tout petit rien aurait transformé en chef d’œuvre.

Iron Maiden a affirmé un vrai renouveau avec Brave New World, un talent de composition retrouvé, une hargne et une envie plus que jamais présente. Toutefois fermement muselée sur une galette au son asthmatique et totalement dénué de folie. Le sentiment dominant est tout de même la satisfaction, car on sent que maiden à encore des choses à dire, et envie d’aller jusqu’au bout ! L’impression d’être bêtement passé à côté d’un monument me tiraille, car avec plus de conviction de la part de chacun, Brave New World aurait put s’envoler au niveau de Seventh Son Of A Seventh Son… reste à voir comment le live rendra ces nouveaux morceaux !

SMAUG...

0 Comments 24 avril 2005
Whysy

Whysy

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