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Le côté sombre... The Dark Side... Tristesse, mélancolie, colère, fatalisme, désespoir... tant de termes qui trouvent écho dans ce style musical qu’est le Funeral Doom, ou Doom funéraire... Bref, rien de très joyeux à la découverte ce premier disque du trio allemand.... jouissif tout de même? Peut-être bien...

Je tiens à prévenir tous les dépressifs de passer leur chemin, en effet ce voyage musical ne vous est peut-être pas recommandé... dans le manuel du Dr Freud, il est bien indiqué qu’une cure de Skylark est bien plus indiquée dans de tels cas (attention aux effets adverses d’un tel traitement ;)).

Il n’est pas aisé de comprendre ce qui se passe dans la tête de certains compositeurs... serait-ce le besoin compulsif d’évacuer un trop plein de sentiments néfastes ? Je ne me lancerai pas dans l’étude psychologique du problème, si problème il y a... Nous allons décrypter ensemble la musique d’Ahab, ce Funeral Doom qui vous ramène aux choses enfouies au plus profond de votre être !

Ahab illustre sa musique au travers des aventures maritimes contées dans Moby Dick de Melville (les connaisseurs auront d’ailleurs compris l’origine du patronyme du combo...) et nous plonge dès les premières notes dans les méandres abyssaux des océans et de la solitude... le groupe ose même proposer un nouveau style, le Nautik Funeral Doom... et ne soyez pas surpris vous avez là le meilleur groupe de... « Nautik Funeral Doom » !
Cependant, vous n’échapperez aucunement aux écueils du style, à savoir un rythme lent, très lent, des parties vocales hachées, pour ne pas dire torturées, et des titres longs, souvent indigestes de prime abord, le tout au service d’une ambiance pesante... je vous l’avais dit, c’est une ôde au « suicide »... et pourtant, je vous l’annonce, ce disque est monstrueusement bon, car on prend vite goût à ce cocktail détonnant et déroutant. Les ambiances distillées par le groupe y sont pour beaucoup : véritable ossature, les mélodies discrètes et obsédantes se fondent à merveille dans ce magma bouillonnant de désespoir... La longueur des titres, inhérente au style, risque d’irriter les moins téméraires, il faut cependant savoir qu’à aucun moment la musique ne pourra paraître rébarbative et pour bien vous rendre compte de la longueur, sachez que l’album compte 7 titres pour environ 70 minutes... une bonne moyenne par chanson, mais au-delà du concept matériel de « pistes » sur un CD, c’est bien la musique qui prime, et foi de Dragonman, vous serez bluffé par la richesse du produit, servi par une production de qualité...
Certains passages vous laisseront sans voix, l’intro de « Below The Sun », et « The Hunt » mélancolique et envoûtante à souhait, la rythmique lourde et pleine de haine sur « Old Thunder », le riff de « The Sermon » et le passage à voix claire en fin de titre, sans oublier le fabuleux final « Ahab’s Oath »

On regrettera cependant l’absence de prise de risque de la part du combo qui ne bouleverse pas les codes du genre, mais gageons qu’avec l’expérience, Ahab fera partie des grands de demain !

Pour clore ma prose, j’insisterais, une fois n’est pas coutume, sur la notion de concept, et par là même sur l’unité que représente « The Call Of The Wretched Sea », un MP3 de temps en temps ne vous permettra pas de tirer la quintessence de l’œuvre des allemands... tard le soir, installez-vous dans votre lit, et laissez tourner la platine, Ahab fera le reste!

0 Comments 12 décembre 2007
Whysy

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