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Un troisième album est toujours un moment important dans la vie d’un groupe car il permet de donner la véritable orientation musicale. Après un premier album qui permet de se faire un nom, un deuxième affirme  le caractère, le troisième est celui qui tente de convaincre le maximum de personnes et permet par la même occasion de se pencher sur les deux précédents : la boucle est bouclée. Le groupe anglais Biomechanical sort son album toujours avec leur fœtus caractéristique à moitié robotisé apparaissant sur les covers. Cette fois-ci le nouveau-né a grandi et présente l’album avec peut-être l’envie de faire passer un message : celui de l’album de la maturité ? En tout cas phrase clichée ou pas, le combo anglais revient après Empires Of The Worlds sorti en 2005 et une refonte quasi-totale de son line up.

Ce qui fait la puissance de Cannibalised ce sont tout d’abord des mélodies et une profondeur symphonique baignant dans un flot de technique (« Fallen In Fear », « Through hatred Arise »). Pour le coup, les deux guitaristes s’en donnent à cœur joie tout au long de l’album : riffs, soli, breaks survoltés sont totalement maitrisés (« Slow The Poison »). Deuxièmement, la voix du chanteur John K. qui n’hésite pas à se servir de son organe sur les extrêmes  pour créer deux types de chants. Tantôt guttural et mis en scène par des ambiances malsaines et très sombres, tantôt clair et crié il confère un regain de puissance aux morceaux (« breathing Silence », « Reborn in Damnation »). La batterie dernier instrument mais pas le moindre accompagne une rythmique à toute épreuve et véloce à souhait (« Violent Descent »). Le batteur Jamie Hunt arrivant tout droit d’un groupe de deathcore (Gutworm) nous fait une démonstration époustouflante de rapidité et de précision.

Pourtant Cannibalised à la production riche, se lance dans une composition super speed. Il devient donc dur de suivre toutes les pistes sans perdre le fil au bout d’un moment. Le désintérêt gagne peu à peu l’esprit  de l’auditeur et on se détache complètement de cet opus. L’homogénéité est finalement la faiblesse qui précipite la chute du groupe. En effet, beaucoup trop technique, la succession des titres forme une espèce de bouillie ingérable au fil de l’avancement de l’album. Biomechanical n’arrive pas à détacher des parties laissant place à une part d’originalité ce qui aurait pu donner un deuxième souffle à l’écoute. Bref, on s’empêtre dans une mare d’ennui désespérant.

Je dirais que Cannibalised souffre du syndrome du jusqu’auboutisme. Le groupe s’oriente dans une direction qui est parfaitement maitrisée, il n’y a rien à redire sur la prestation. Le problème c’est que le groupe part seul et oublie de tirer au passage les auditeurs. C’est vraiment dommage pour la formation qui fait preuve de puissance, de vélocité et n’hésitant pas à faire de la mise en scène. Une mise en scène qui est malheureusement étouffée par une homogénéité trop présente et par un flagrant manque d’originalité. J’espère sincèrement que nos anglais se remettront vite au travail car je crois au potentiel de ce groupe. En tout cas, tenir un album de 47 minutes sur un rythme endiablé et en growlant comme un enragé, je pense que ça force le respect. En tout cas, pour ceux qui seraient encore sceptiques, je ne peux que recommander de l’écouter et de vous faire une idée. Les fans de death technique trouveront certainement une perle rare alors que les autres qui, comme moi, préfèrent le feeling auront un peu plus de mal à suivre cet album.


- ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 28 janvier 2008
Whysy

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