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En l'an 2000, un homme sort de l'ombre et se fixe un objectif simple. A travers sa musique il désire retranscrire toutes les ambiances et émotions récurrentes au cinéma et à la littérature horrifique du siècle passé. C'est ainsi que The Vision Bleak voit le jour, l'oeuvre d'un seule homme Ulf Theodor Schwadorf, ancienne tête pensante d' Empyrium, voit son projet grandir. Il s' entoure alors de Allen B. Konstanz et c'est en 2004 que le 1e album envahit l' Europe. Des critiques très favorables envers ce premier effort studio confortent le groupe dans la bonne voie. Bien qu'encore inégal, l'album fait preuve d'une grande maturité et surtout il est à l’origine d'un nouveau genre de métal: l' " Horror Metal " . Sans perdre une seule seconde, nos 2 compères entrent en studio et c'est en 2005 que débarque leur second album dans nos vertes contrés ensoleillées et paisibles.

Sans véritablement être une erreur de planning, un tel album gagnerait à sortir à une époque de froid et de ténèbre, et non pas en plein été où nos petites soeurs bougent le corps prépubères sur le nouveau tube de Triim en gueulant à qui veut l'entre "I wanna pop the music...".
Rien que le titre fait froid dans le dos... Carpatia, A Dramatic Poem. Fini les thèmes horrifiques empruntés aux stars en tout genre, nous sommes ici face à un concept album. Mais quelle en est l'histoire? Il est ici question de l'histoire fatidique d'un homme d'affaire devenant l'héritier des vieux états de sa famille dans le lointain et étrange Carpathia. Sans trop en dévoiler les ficelles, son séjour ne sera pas de tout repos !
Le ton est donné dès l'introduction, The Drama Of The Wicked est là pour instaurer une ambiance lugubre, froide et inhospitalière. Pour peu que quelques corbeaux croassent près de chez vous l'immersion s'avère rapide et totale. Maintenant que nous sommes conditionnés, passons au coeur de l'album.
Il ne faut pas longtemps pour se rendre compte que nous sommes face à une véritable bombe, et l'une des plus grosses surprises de cette année 2005. Tout le potentiel de The Vision Bleak est dévoilé ici et sans retenue. On en prend pleins la gueule et de tous les cotés. Des compositions incroyablement plus complexes, des structures parfois alambiquées et surtout, une approche bien plus progressive. Les influences gothiques sont toujours de mise, en commençant par la voix du chanteur. Toujours aussi réussie, on reste dans un registre sobre, grave et incroyablement solennel. Un spectre vocal qui se montre plus vaste qu’à l'accoutumé car il n’hésite pas à varier ses intonations, son timbre, sa manière de chanter. On remarque d'ailleurs certaines habiles incursions dans le domaine extrême. On attend d'ailleurs l'extase lors de couplets entièrement dédiés à la jolie voix d'une soprano inconnue (Sister Najade).
Les ambiances occupent toujours une part importante dans la musique du groupe, elles se montrent plus diverses et particulièrement réussies. Entre une très vampirique Secrecies In Darkness, l'imposant Carpathia, l'ensorcelé Dreams In The Witchhouse et l'incroyable The Curse Of Arabia aux multiples influences orientales et arabisantes. Nous sommes en présence d'un album où tous les titres sont de qualité et aucuns ne fait tache. Mais l'album est loin d'être homogène pour autant. il semble impossible d'être ennuyé ou lassé par une telle diversité de compositions. En effet on note le très entrainant Kutulu ainsi que la pièce maîtresse (The Charm Is Done, de près de 10 minutes qui parvient à nous garder en éveille et fait preuve d'une incroyable cohérence.
Les breaks se montrent jouissifs, tous ont pour objectif de sublimer une ambiance voulue. On se surprend à frissonner lors de l’arrivée massive d'orchestrations sombres et majestueuses, on se sent rassuré quand une jolie mélodie de guitare acoustique émerge d'un flot horrifique.
Bien sur la musique du groupe est axée ambiance, mais l’ensemble est d'une grande puissance. L'introduction de Secrecies In Darkness surprend d'ailleurs agréablement par son incroyable efficacité. Les riffs se montrent massifs, la batterie technique et assure les différents tempos avec aise. Bien que seulement deux bonhommes soient derrière tous ces instruments, force est de respecter un tel travail d'orfèvre car aucun élément n’a été négligé. Après tout ce sont deux musiciens professionnels et reconnus.

On ne se remet pas comme ça d'un telle claque. L' Horror Metal atteint ici son apogée, et j'attend le 3e album avec impatience pour voir quelles nouvelles trouvailles nous pourrons découvrir. En attendant, je conseille ce Carpathia à tout amateur de métal gothique puissant, et à tout amateur de soundtrack horrifique. Des perles comme Secrecies In Darkness, The Curse Of Arabia, Kutulu et The Charm Is Done sont déja des classiques. Quel dommage que ce disque ne soit pas plus long !!!

...TeRyX...

0 Comments 10 juillet 2005
Whysy

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