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Pour ceux ayant la mémoire fraîche, la présence en ce jour du quatrième album d'Elis, tout droit venu du Liechtenstein a une saveur particulière, étant le premier à porter l'empreinte vocale de Sandra Schleret, qui a eu il y a 3 ans la lourde tâche de remplacer Sabine Dünser, décédée brutalement avant même la sortie de "Griefshire", troisième opus de la bande. Ce "Catharsis" est donc enfin le premier témoignage de la nouvelle version d'Elis et sa volonté d'aller de l'avant, le deuil étant maintenant consumé.

Et, est-ce inconscient ou pas, mais l'entame d'album est constituée de 10 secondes a capella, lançant Core of Life en grande pompe, histoire d'introduire leur nouvelle chanteuse de la plus belle des façons. Mais que les fans se rassurent, on se retrouve ici en terrain connu, l'univers développé dans cet album restant classique et sans surprise, dira-t-on, à savoir un métal assez mélancolique, tantôt doom, tantôt un brin symphonique, où quelques growls viennent parsemer la galette en support à la voix féminine, bien sûr prépondérante tout au long des 50 minutes qui nous sont proposées. D'ailleurs, Sandra n'a pas à rougir, sa prestation étant d'une grande qualité : à la fois juste, puissante et habilement modulée, sa voix est assurément un des points fort de cet album dont la musique reste un peu trop sage et peu aventureuse pour pleinement convaincre. Si le propos musical est varié, allant du speed (Core of Life, excellent opener, Twinkling Shadow,"Firefly"...) à du mid-tempo costaud (The Dark Bridge, Mother's Fire) en passant par des ambiances orientales (Des Lebens Traum), on pourra lui reprocher un certain manque d'originalité, l'empêchant de dépasser le statut d'album "honnête".

Ceci dit, le poussif Das Kleine Ungehener mis de côté, aucun morceau faible n'est à déplorer, l'ensemble étant à chaque fois fort bien exécuté et doté d'un rendu sonore tout à fait honorable. Le groupe semble à l'aise dans tous les domaines, et se permet même de durcir le ton sur Morning Star, pouvant rappeler le dernier album en date d'Epica de part son riff aux frontières du death et ses growls incisifs. Car que ce soit sur le calme et acoustique Rainbow ou le rock 'n' roll I Come Undone, reprise de Jennifer Rush, la qualité est au rendez-vous, preuve d'un certain savoir faire et de la capacité d'adaptation d'Elis quand il s'agit de s'écarter des carcans du genre.

C'est donc ce qui est un peu dommage en définitive. Car Elis sait s'y prendre, c'est indéniable, mais assure sans prendre de risque, tant et si bien qu'il est assez difficile de sortir du lot un morceau plutôt qu'un autre, chacun étant plutôt bon, mais pas forcément impérissable. On peut dire que sa diversité et la présence de Sandra tirent l'ensemble vers le haut rendant le tableau final joli au coup d'œil, même si on n'ira pas s'y attarder de notre plein gré. Et pourtant, cet album le vaut, ce coup d'œil. Il ne mérite peut-être pas que l'on y consacre une vie, mais il reste suffisamment au dessus de nombreuses formations pseudo "métal sympho à chanteuse" pour ne pas avoir honte de lui.

A défaut de proposer un album bancal, illuminé de pépites mais entachés de pistes sans saveur venant colmater le navire, Elis accouche donc ici d'un album homogène dans la qualité, ni mauvais ni renversant, auquel il manque un brin de folie afin de se forger une réelle identité et d'espérer compter parmi les ténors du genre.

0 Comments 11 janvier 2010
Whysy

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