Vous recherchez quelque chose ?

Ce Chinese Democracy restera comme le disque de tous les excès, 20M$ de dollars engloutis dans les locations de divers studios d'enregistrement, 5 guitaristes, 2 bassistes, 2 batteurs, 2 claviéristes et surtout une gestation de 15 ans! Vaste fumisterie pour les uns, Saint Graal du Rock pour les autres Chinese Democracy déchaîne les passions depuis son annonce et la sortie tant attendue de l'album n'a fait qu'empirer les choses. Rarement un simple disque n'avait provoqué un tel déchainement et fait couler tant de pixels sur les forums et autres sites spécialisés. Je ne vous ferai pas le petit speech préparatif que vous avez lu dans toutes les chroniques déjà écrites : bla bla bla c'est plus les Guns N'Roses de 87 bla bla bla Axl Rose Band bla bla bla. Je préfère rester sur l'essentiel : elle a quoi dans le ventre cette « Démocratie Chinoise » ?

Les premiers extraits officiels qui avaient filtré via jeu vidéo ( Shackler's Revenge) ou Internet ( Chinese Democracy ) n'avaient pas forcément rassuré les die-hard fans du gang de Los Angeles. Trop indus, trop moderne, trop mauvais furent les principaux qualificatifs entendus ici ou là. Pour ne pas arranger tout ça, la plupart des titres présents avaient déjà été joués en live ou étaient disponibles sous forme de démo sur les réseaux Peer To Peer,  pour l'effet de surprise c'est raté donc. Mais malgré ce changement annoncé et assumé par Axl Rose on ne peut qu'être choqué quand on entend pour la première fois le disque. Fini le Hard Rock sale et méchant de Appetite for Destruction, bonjour les morceaux débordants de guitares, orchestrations, lignes de chant et autres fioritures réglées au poil de cul près. Et c'est là le principal regret que j'ai vis à vis de cet album. Plus que les chansons tirées d'une BO d'un Walt Disney ( This I Love ) ou d'un porno ( If the World ), plus que les titres soit-disant Hard Rock ( Scraped ), plus que les chansons indus pas forcément réussies ( Shackler's Revenge ) c'est le manque total de spontanéité dont fait preuve le groupe qui me gêne. Les titres sont tellement étudiés, calculés à la note près que l'ensemble en devient étouffant. Je ne veux pas jouer au vieux fan à la con mais le côté « on fait ça en 3 prises » donnait un certain charme à Appetite for Destruction. Ajoutez à cela une production trop bonne pour être vraie et vous obtenez un CD presque « mécanique ». Sans oublier le fait que la qualité générale des compos a largement baissé en comparaison des premiers albums où officiait Izzy Stradlin, l'ex- guitariste rythmique et sûrement le meilleur song writer qu'ont pu compter les GnR. Pour faire simple on peut citer l'insupportable Catcher in The Rey ou There Was A Time et son refrain pas toujours en adéquation avec le reste de la chanson.

Heureusement Chinese Democracy comporte ses moments de bravoure comme Madagascar où le discours de Martin Luther King fait mouche. Street of Dreams et Sorry sont quand à elles deux ballades très réussies. La chanson titre et I.R.S témoignent, de leur côté, du glorieux passé des GnR. Et puis il fallait s'y attendre, le disque se repose beaucoup sur la voix d'Axl Rose. D'accord c'est le type de chanteur que l'on adore ou déteste mais il reste le seul lien entre la musique des Guns d'aujourd'hui et celle d'hier. Toujours est-il que le bougre n'a jamais aussi bien chanté et me fait dresser les poils à chaque écoute ! Niveau musicien ça envoie du bois sévère, côté gratteux, les trois bretteurs solistes que sont Buckethead, Ron « Bumblefoot » Thal ( faut avoir un nom ridicule pour jouer de la gratte chez les GnR?) et Robin Finck ont fait du très bon travail. Mention spéciale au premier nommé qui éclabousse l'album de toute sa classe avec des soli dont lui seul a le secret ( I.R.S ). Même si Slash est loin, on peut noter la tentative des guitaristes de rester dans son « esprit ». Par contre les batteurs sont réduits à la portion congrue, pas la peine d'être un « Toms & Futs Hero » pour jouer dans le dernier Guns, Matt Sorum ou Steven Adler auraient très bien fait l'affaire...

Au milieu des fans de la première heure qui pleurent sur leur exemplaire d'Appetite for Destruction et des autres qui crient au génie devant ce nouvel album, on peut dire en tout objectivité que Chinese Democracy ne répond absolument pas aux attentes suscitées pendant 15 ans mais qu'il n'en reste pas moins correct et plaisant à écouter si on fait abstraction du passé génial du groupe. Après revient la fameuse question : Axl Rose ne vient-il pas de sortir un album qui marquera l'histoire de la musique dans une dizaine d'années? Si l'album essuie autant de terribles critiques n'est-ce pas signe qu'il est en avance sur son temps? Tout ce que je peux dire au jour d'aujourd'hui c'est qu'à trop chercher la perfection on finit par ne plus se trouver du tout et à sortir une œuvre bancale qui sent bon l'autosatisfaction.

Balin

0 Comments 18 décembre 2008
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus