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"Miroir!!! Mon beau Miroir!!!! Suis je toujours le groupe Hard Rock mélodique le plus en vogue du moment ?" pourrait se demander le chanteur des Poodles pour la sortie de son troisième album Clash Of The Elements. En effet, les caniches n’ont pas perdu de temps et ont réalisé une percée tonitruante dans le Hard Rock mélodique. Mais quel début de carrière, quel chemin parcouru, quelle réussite ont accompli les Suédois en à peine trois ans : des tubes, des clips à gogo, des tournées conséquentes, des duos consensuels (E type) et des singles, des passages tv et le groupe a même été chargé de composer la chanson officielle de l’équipe suédoise pour les jeux olympiques de Pékin, Raise the banner… bref rien ne semble pouvoir arrêter nos sympathiques hard rockeurs choucroutés dans la conquête du monde… et revenant en studio pour la troisième année consécutive auréolé de gloire et encore tout bronzé par les spotlights, ils entendent bien confirmer leur position de locomotive du Hard Rock mélodique. Cependant amis lecteurs, ce tourbillon impétueux de réussite est il sans conséquences ? le vertige du succès va t’il paralyser nos amis en accroissant sans cesse la pression qui repose sur leurs frêles épaules? Les lioupottes de la gloire n’auraient elles pas aveuglées nos éminents Hard Rockeurs ?  Le troisième album des Suédois est marqué par un changement de taille, le premier mouvement de line up de l’histoire du groupe :Après deux remarquables albums, Pontus Norgren est parti voir chez HammerFall si les enclumes et les marteaux étaient bien huilés. Et ce transfert n’est pas sans conséquence sur le son des Poodles, à tel point qu’on pourrait dire que quant Pontus est parti, la testostèrone est partie avec lui car sans dénigrer son remplaçant, Henrik Bergqvist ,on peut dire que l’empreinte de son successeur est très loin de le faire oublier. C’est une guitare plus lissée, domestiquée plus discrète qui structure désormais les compositions . Mais The Poodles c’est avant tout des titres immédiats, du hard Rock mélodique sémillant dominé par l’interprétation de Jakob Samuel et l’entame de Clash Of The Elements rassure très vite les fans.  Le titre introductif To much of everything est ainsi très prometteur, il renoue avec succès aux ambiances opératiques de Song For You sur le premier album. Un piano savatagien, original et saccadé, qui emporte le refrain dans un flot douillet de notes : Pour un premier titre, c’est surprenant mais au final, c’est l’un des meilleurs de l’album. Mais l’auditeur attend son Hit Hard FM percutant, son Metal Will stand Tall de l’album éponyme et il est très vite rassasié avec Caroline, superbe brûlot bon jovien qui s’impose par sa mélodie simplissime mais terriblement efficace  Le chant de Jakob Samuel est une nouvelle fois étincelant, c’est le pilier et l’âme de ces compositions immédiates mais directes qui constituent la marque de fabrique des caniches. Like No Tomorrow et I Rule The Night sont ainsi des hymnes entêtants dont on se lasse pas, les écoutes défilent et ces titres illuminent l’album par leur efficacité. Non les Poodles savent toujours écrire des titres somme toute facilement mémorisables, classiques très Gun’s and Roses dans l’esprit (Seven day and seven night qu’aurait pu écrire Axel Rose)mais tout simplement imparables. Les ballades sirupeuses sont aussi bien présentes et remplissent allégrement le cahier des charges de toute production Hard Rock qui se respecte : Can’t let you go développe une ritournelle larmoyante qui ferait renifler un tractoriste de choc et Out Of Ten a des faux airs sympathiques du The Show Must go on de Queen.  Oui mais voilà, il manque un souffle, un supplément d’âme, un quelque chose, un rien à I rule The Night pour égaler un Streets of passion et la plupart des titres (Heart of Gold, Dream to follow et même I Rule the night bien meilleur cependant) suivent la sempiternelle et même recette des intros et des refrains musclés et dopés au chœurs mais entre les deux, on laisse la basse ou un son maigrelet de guitare anesthésier le titre (quel gâchis pour Dream To Followqui partait bien). Clash Of The Elements fait ainsi illusion un temps mais très vite l’intensité s’essouffle et le nombre de titres n’est là que pour cacher une inspiration qui vacille, une qualité qui s’effiloche, une passion qui s’éteint. Tout irait à la limite pour le mieux si l’album s’arrêtait à I Rule The Night auquel on rajouterait Seven Days and Seven Nights car les autres morceaux sont plats (Wings of Destiny, Heart Of Gold) même si ils peuvent présenter des artifices bien pâlots (voix à l’hygiaphone sur Give me a sign ou sample téléphonique sur le très téléphoné Wings of Destiny)  Le problème le plus patent, selon moi, de ce Clash of Elements est que la bonne humeur et la fraîcheur ont disparu, c’est pas un album de death doom slovène qui tente une adaptation métallique du journal intime d’un taxidermiste dépressif mais un des traits les plus intéressants du groupe semble s’être envolé : la routine, le professionnalisme, la cadence incroyable de sorties d’album ou les succès largement mérités des deux premiers opus sont peut être des débuts d’explication. Parce que dans la genre mode composition en pilotage automatique la fin de Clash Of Elements se pose là : que peut on vraiment retenir des titres aspetisés qui s’enchâinent désespérement sans provoquer le moindre sursaut du sourcil, le moindre frétillement de la nuque, le moindre hochement du menton???. Et les titres moyens viennent plomber l’atmosphère générale et le niveau d’ensemble de l’album: Sweet ennemy est terriblement fade et un titre fade ça va mais c’est quand il yen a plusieurs que ça pose des problèmes (toute paraphrase de l’immortelle saillie d’un ministre de l’intérieur inconséquent serait une coincidence pure et fortuite :p ).Le Hard Rock mélodique doit être animé par une flamme,une envie, une authenticité et ce Clash of Elements fait preuve d’une trop grande facilité d’écriture auxquels les Caniches nous avaient guère habitués.  Clash Of Elements n’est pas la consécration attendue des caniches qui pouvaient se targuer jusque là de rivaliser avec les plus grands. The Poodles loin de provoquer un choc des éléments, rentre dans la rang, avec un album moyen, à peine satisfaisant un peu comme l’autre cador du genre, les Gotthard. Gageons que ce ne sera qu’un léger contre temps dans la carrière des caniches et qu’ils sauront se mobiliser pour renouer avec le brio de leurs deux premiers albums.

0 Comments 29 septembre 2009
Whysy

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