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Ils sont ukrainiens, jeunes et ils s'appellent Morton ! Projet initié par un certain Max Morton qui accoucha tout seul d'un excellent EP du nom de "Grimoire" en 2010, la mise en place d'un line-up live a fini par le transformer en un véritable groupe. Et c'est ce groupe qui aujourd'hui sort donc son premier album, "Come Read the Words Forbidden". Au programme, les quatre morceaux de "Grimoire" (seule l'intro de l'EP n'est pas du voyage) réenregistrés pour l'occasion ainsi que neuf pistes inédites pour un peu moins d'une heure de musique. Mais Morton, au fond, qu'est-ce que c'est ?

Et bien globalement du bon speed metal des familles, tendance power qui tâche. Sorte d'hommage aux cadors et vieilles légendes du genre, le son moderne en plus. Et ça tabasse. Vous voyez, Max Morton étant producteur de métier, nous pouvions compter sur lui pour donner à ce premier opus un son digne de ce nom, puissant, clair et laissant respirer chaque instrument. Producteur plutôt doué, Max Morton s'avère aussi être un chanteur hors pair, possédant cette voix aigüe typiquement speed melo, rappelant Tobias Sammet, Andre Matos ou encore Ben Sotto, à l'étendue incroyable et à la justesse insolente. Pas une note en trop ou de travers, voilà un sacré technicien qui vient se poser comme une des voix les plus prometteuses du marché. Ne lui manque plus qu'un timbre vraiment personnel et il pourrait devenir une future référence. Enfin bref, et les musiciens dans tout ça ?

Triés sur le volet suite à de nombreuses auditions, les musiciens accompagnant Max Morton sont assurément de sacrés performers, dotés d'une technique irréprochable et donnant un gros coup de fouet aux morceaux de "Grimoire". Werewolf Hunt envoyait du lourd sur l'EP ? Il écrase tout ici avec son riff complètement fou et démentiel sous fond de claviers et double pédale endiablés. Le tout porté par des couplets chaleureux et refrains typiques d'une certaine époque ou le speed régnait en maître. A vrai dire, Morton donne souvent l'impression d'entendre ces groupes comme Stratovarius, Gamma Ray ou encore Helloween (et bien d'autres) mais avec un son définitivement ancré dans sa génération. On pourrait citer Eaglemark ou Losing Faith, morceaux typiquement speed happy metal (ces harmonies vocales, ça ne trompe personne) mais terriblement accrocheurs sans pour autant sonner kitch. Du speed à l'ancienne oui, mais sérieux. Les soli gentils on sait faire, mais les riffs pachydermiques avec des grosses voix méchantes aussi hein.

De plus, Max Morton démontre ici qu'il a la science du titre qui fait mouche sans se cantonner à un seul style, que ça soit Black Witch, morceau foncièrement hard rock une fois de plus doté d'un son en béton, le mid-tempo Grimoire se faisant volontiers mélancolique ou bien le plus léger Oblivion et ses mélodies de claviers sucrées pour un titre globalement doux et mélodique mettant en avant la maitrise vocale de Max. On notera même une ballade un peu médiévale à la Blind Guardian en la présence de We are the Shades. Pas ultime mais rafraichissant au milieu de ce torrent de décibels et de guitares dopées à la testostérone dont l'habillage sonore, s'il est irréprochable ne se renouvelle pas énormément.

En variant donc les plaisirs et en ce concentrant sur des morceaux relativement courts (seulement trois dépassent les cinq minutes), Morton mise ainsi tout sur une certaine efficacité et la capacité des morceaux à être rapidement assimilés. Prenez Brotherhood of Light, véritable tube en puissance dont le riff vous renverra chez Gamma Ray (ou Judas Priest époque Painkiller). Refrain fédérateur en diable, montée finale dans les aigües que peu peuvent prétendre atteindre, twin soli comme on les aime, on tient peut-être ici un futur classique du genre !

En conclusion, Morton signe là une excellente copie, livrant un travail impressionnant pour un premier album (que certains en prennent de la graine). Sans être d'une folle originalité, Morton nous replonge dans les heures glorieuses du power metal tout en ayant un son bien actuel, veillant à moduler son discours et accessoirement en accouchant ici de véritables tueries. Aucun reproche à faire à ce "Come Read the Words Forbidden", si ce n'est un son un poil trop clinique et sans aspérité. C'est donc bien pinailler car des disques comme ceux-là sont rares et montrent que le power metal n'est pas mort. Classique, nostalgique mais moderne et puissant, voilà la recette victorieuse de Morton ! Et ce n'est que leur premier album !

0 Comments 09 novembre 2011
Whysy

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