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Une suite cinématographique voit le jour grâce, la plupart du temps, au succès de la première réalisation. Souvent d’une qualité plus médiocre, la suite se repose sur la vague déferlante du premier film pour au moins rembourser le coût du tournage, et surtout générer du bénéfice. Un second volet n’est donc souvent qu’un prétexte commercial pour se faire un maximum d’oseille.
Le monde musical, et plus particulièrement celui du métal, ne suit pas obligatoirement cette logique. Même si certains groupes reprennent le nom d’un de leurs albums ayant marqué les esprits pour en faire une suite et rentrer dans la catégorie citée au dessus (Helloween et son « Keeper of the seven keys » ou encore Rhapsody of Fire et son « Symphony of the Enchanted Lands »), les suites musicales sont, avant tout, là pour faire avancer un projet déjà écrit et médité à l’avance. On a là affaire à de vrais passionnés, persévérant dans leur projet sans penser à l’argent qu’ils vont gagner ou perdre. Je pense à Daniele Liverani et son projet Genius, ou à ce qui va nous concerner directement : Ian Parry et son Consortium Project.

Consortium Project est un concept fictif nous racontant une histoire digne des plus grands films de science-fiction.
Cette trame formidable et inspirée, incorpore de nombreux sujets qui ont été au cœur de l'actualité récemment, tels que la découverte du Génome Humain, le réchauffement planétaire (l’entêtement du président Américain à ne pas reconnaître les accords de Kyoto), et également l'hystérie que nous avons vu en Europe à propos de la Real TV. Tous ces points pertinents ont été assemblés avec de vrais éléments historiques. La création, un monde fictionnel devenant hors de contrôle, est sauvée par les femmes qui empêchent la destruction de la planète. Leur réalisation est un nouveau monde paisible, inclus dans une Biosphère, où les hommes (appelés désormais « Monomales ») n'ont pas de rôles dans cette nouvelle société.
Seulement, toutes les données historiques de l’ancien monde ont été détruites jusqu’au jour où un savant réussit à déchiffrer des écritures saintes antiques gravées sur douze tablettes en pierre. Celles-ci retracent la réunification de l’espèce et semblent être la clef de la redécouverte du passé historique...

Le décor est planté, cette seule partie de ma description pourrait s’apparenter à un résumé de livre mais il existe bel et bien un univers musical rattaché à cette histoire.

Pour conter cette frise futuriste et qui sait prémonitoire, Ian Parry nous propose un heavy/prog métal (plus heavy que prog) où la mélodie prime sur la complexité et la technique des morceaux. En effet, les titres sont tous directs et on n'est en aucun cas perdu dans une avalanche de notes. Les rythmes imposés par la guitare et la batterie sont pour la plupart lents et leur simplicité permet une immersion rapide dans l’univers si fouillé que celui de ce projet. Les différentes parties piano et électro renforcent cette immersion.
Malheureusement cette simplicité peut également nuire à l’ensemble. L’album reste convenu et assez prévisible d’où une certaine lassitude en fin d’album. Même si la voix heavy et si caractéristique de Ian Parry colle parfaitement à la musique, son manque de nuances vocales rebute un peu à la longue. Par bonheur des chœurs féminins le rejoignent sur chaque refrain de l’album et agrémentent d’une certaine sensibilité et fraîcheur les compositions. On regrettera le fait que ces refrains, même s'ils restent sympas et entraînants, s’oublient vite et ne marquent pas.

Bizarrement, même si l’album ne marque pas, il y est très facile de s’y replonger de temps en temps. Les diverses ambiances (futuriste, arabisante...) ainsi que l’épopée narrative réalisée par une femme confèrent à l’opus un pouvoir de séduction, de fascination. Le charme des mélodies opère comme une crème anti-ride. « La peau est renforcée et resplendit de luminosité... ». Euh pardon, l’album, tout en prenant de l’âge, résiste aux assauts du temps et c’est avec enchantement que l’on se laisse bercer par ce son heavy certes classique mais vraiment efficace.

Comme les autres réalisations du projet, cet album ne laissera pas de traces inoubliables surtout en cette année plus que convenable niveau progressif. Mais cette quatrième partie a le mérite d’étoffer de belle manière cette si belle histoire que nous a inventée M.Parry et rien que pour ça je vous tire mon chapeau monsieur !

Doryan.

0 Comments 06 juillet 2007
Whysy

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