Rarement un nom de groupe ne m’a laissé autant dubitatif, pourtant ce n’est pas faute d’écouter des artistes aux noms exotiques comme Jeff Walkers Und Die Fluffers ou Satanic Warmaster. Mais alors là j’ai beau apprécier le jeu de mot pas très fin je comprends pas le pourquoi du comment. Et c’est un peu la même chose lorsqu’on en vient à la musique du combo.

Alors commençons par le commencement, Mpire of Evil est un groupe anglais comprenant des anciens membres de Enom. Vous savez le groupe qui a donné le ton, une partie de l’identité et surtout le nom à votre genre préféré : le Black Metal. Après voir mis les voiles Demolition Man (basse et chant), Mantas (guitares) et Antton (batterie) fondent alors leur propre combo Prime Evil et signe chez Scarlet Records courant Mai 2011 avant de changer de nom pour Mpire of Evil et de sortir leur premier EP en Octobre.

Alors que dire sur cette première sortie? Et bien on reste un peu sur notre faim parce qu’il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent lors de l’écoute de Creatures of the Black. 6 titres en temps normal c’est déjà peu mais quand les deux tiers du disque sont en fait des reprises cela devient carrément problématique.

Que je me fasse bien comprendre les reprises sont dans l’ensemble plutôt réussies notamment celle de la chanson éponyme de Otörhead quoiqu’un peu en roue libre ainsi que "Hell Ain’t A Bad Place to Be" assez fidèle dans l’esprit à l’original. "Exciter" de Udas Priest ne restera pas dans les annales mais ouvre plutôt bien l’EP et le clin d’oeil à Enom fait sourire lorsque Tony "The Demolition Man" Dolan éructe le fameux “Lay Down Your Soul To The Gods Rock’ N Roll” lors d’un pont. "God of Thunder" de Iss est dans la même veine que la reprise du Priest, pas transcendante mais qui se laisse écouter.

Alors que reste-il des compositions originales et de quoi seront fait les futures sorties du groupe? Et bien on est au devant d’un Speed Thrash Metal teinté par moment de Black Metal... si je vous dis que ça sonne très Enom vous me croyez? Les deux compositions du groupe sont en tout cas loin de tenir toutes leurs promesses. L’ensemble est hargneux mais il manque un peu de patate. Notamment la batterie dont le son de la grosse caisse est un peu trop en retrait. Pas de gros refrains, des riffs tranchants mais vus et revus (le pont de “Creatures of the Black”) : on est un peu déçu à la sortie de ce disque. Finalement ce sont les reprises qui, de part leur proportion et leur qualité intrinsèque, restent le plat de résistance du disque.

C’est donc une déception relative puisqu’il était difficile d’attendre beaucoup d’un disque ne comportant que 2 chansons originales. Les amateurs de frissons extrêmes pourront passer le disque une fois ou deux avant de le laisser au placard en attendant la sortie du nouvel opus de leur ex-compère Cronos avec Enom. J’espère que le groupe en a sous la pédale et nous livrera un opus plus abouti et plus en accord avec l’attente suscitée par un tel pedigree. Allez on y croit.

Alin