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Les Russes sont de retour !! Et bon sang quel retour. Trois ans après l’excellent Woodland Pratters, le combo remet le couvert avec ce nouvel opus qui annonce un certain nombre de changements musicaux, j’ai nommé Creepy Tales For Freaky Children. Rassurez-vous, ce qui faisait tout le charme de l’album précédent n’a pas totalement disparu, simplement les musiciens ont misé sur une autre recette pour nous faire voyager dans leur univers si délirant. Mechanical Poet a en effet choisi de lâcher complètement les chevaux, en appuyant sur l’aspect punchy et heavy de leur musique.

Contrairement à l’opus précédent donc, fini les instrumentales fantasy et les interludes magiques, place aux refrains pêchus et aux guitares survitaminées. Non pas que les titres puissants désertaient Woodland Pratters, ils étaient simplement dilués dans des orchestrations d’une qualité et d’une originalité sans faille. Sur Creepy Tales For Freaky Children, on sent dès les premières écoutes que les Russes cherchent à cogner fort, et pour ne rien vous cacher, ça marche du tonnerre. On est très vite aspiré dans les tourbillons de notes, dans les refrains énormissimes de Urban Dreams ou A Rose For Michelle ou dans les ambiances exotiques de Aztec Zombies notamment (la flûte de pan apporte des sonorités sud américaines d’un réalisme saisissant).

Globalement, le chant, bien mieux mixé, se fait plus accessible, plus diversifié, plus linéaire mais plus cohérent, et apporte un réel plus sur l’album, ce qui n’était pas forcément le cas auparavant. Au niveau musical, les ajouts orchestraux deviennent clairement la norme, chaque morceau est surmonté de grosses parties violon, qui apportent une puissance et un côté dramatico-comique qui colle vraiment bien à la musique déjantée des Russes. Ecoutez la dantesque Urban Dreams pour comprendre. Et à côté de cet aspect orchestral viennent se greffer des ajouts électroniques assez futuristes dans l’esprit (Spikyhead + Miremaid, Lamplighter) qui complètent les parties plus classiques. Ajouté à cela des refrains qui prennent aux tripes par leur simplicité et leur efficacité, le résultat est vraiment réussi.

Les titres s’enchaînent avec fluidité et régularité, on passe des refrains sucrés de Bubble Bath au délire pop Once Upon A Day, le tout surmonté d’un songwriting tout à fait dans l’esprit de l’album, et d’une grande qualité. Les ambiances sont extrêmement travaillées et deviennent la marque de fabrique d’un groupe qui s’affirme comme l’un des plus originaux et créatifs de la scène heavy actuelle (admirez la superbe cover, avec un esprit très Tim Burton très affirmé). Mais malgré ça, l’album souffre d’un défaut (qui n’en est pas vraiment un si l’on ne prend pas en compte l’album précédent) qui pourra en décevoir certains.

A part sur Dolly et de manière plus partielle sur Hide And Seek With Cary Nage, on a du mal à retrouver l’extraordinaire ambiance cartoon / fantasy qui illuminait Woodland Pratters. C’est dû en partie à la plus grande linéarité de Creepy Tales For Freaky Children, notamment dans les structures des morceaux. C’est très heavy dans l’esprit, on a droit au traditionnel couplet / refrain sur la grande majorité des titres, le groupe cherche beaucoup moins à déstructurer sa musique. C’est dommage, car on se sent plus guidé, et la magie de Mechanical Poet réside justement dans la capacité à faire voyager l’auditeur, à le laisser parcourir librement l’univers coloré et burlesque dans lequel les Russes s’amusent à nous amener.

Creepy Tales For Freaky Children, c’est finalement comme une pâte de fruit : c’est délicieux quand on en mange une ou deux, mais ça peut devenir écoeurant si on en mange trop. C’est un album à savourer pleinement une fois de temps à temps, mais qui peut lasser à force d’écoutes successives. Mis à part cela, voilà bien des années qu’un album de heavy ne m’avait pas emballé à ce point. Et croyez moi, c’est une performance remarquable. C’est intelligent, puissant, original, drôle, Mechanical Poet continue à me faire vibrer et vous fera vibrer j'en suis persuadé si vous décidez d’entrer dans cet univers comique et fantastique. Déjà un groupe culte.

0 Comments 02 mars 2007
Whysy

Whysy

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