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Lonewolf est déjà de retour ! Après «The Fourth And Final Horseman» paru l'année dernière, le groupe de heavy metal français originaire de Grenoble sort en ce mois d'octobre son septième album «Cult Of Steel», leur troisième en un peu moins de 3 ans (soit un album par an, oui je suis très fort en maths) ! Un rythme de parution soutenu, ce n'est pas forcément une mauvaise chose, si l'inspiration est présente comme sur les 2 précédents albums. Mais tuons le suspense tout de suite, cette dernière sortie aura plus de mal à vous convaincre.

En effet, «Cult Of Steel» représente une baisse de niveau en comparaison des deux derniers albums. Tout d'abord, si le groupe a changé de label (passant de Napalm Records à Massacre Records), la musique de la formation n'a pas bougé d'un iota, toujours aussi influencée par le heavy germanique des premiers albums de Running Wild ou de Grave Digger. Critiquer l'immobilisme musical et le manque de renouveau d'une telle formation de heavy peut paraître facile tant le but de celle-ci n'est pas de révolutionner le genre et d'innover à chaque album. Prenons comme exemple Axel Rudi Pell dont le style n'a pas évolué en 25 ans de carrière. Ou beaucoup plus proche du son de Lonewolf, le dernier album de Grave Digger, qui malgré une musique pas novatrice pour un sou, reste réussi et convaincant. La différence avec Lonewolf ? Ces deux groupes arrivent toujours malgré les années et leur manque d'évolution à proposer des compositions entraînantes et à éviter la monotonie, à proposer des compositions qui nous bottent sans nous donner l'impression d'écouter perpétuellement le même titre.

Ce n'est malheureusement pas le cas sur ce «Cult Of Steel», qui dispose de titres beaucoup trop similaires dans leurs structures et leurs mélodies. Le final de l'album en souffre grandement, et l'on aura du mal à écouter l'album d'une seule traite sans sombrer dans l'ennui. Des titres comme «Hell's Legacy», «Force To Fight» et «Open Fire» sonnent bien trop classiques et déjà entendus, malgré leur rythme soutenu, on n'en retient pas grand chose et l'utilisation systématique de choeurs sur leurs refrains a tendance à lasser. De même, l'album se termine sur «Grey Wolves», un titre plutôt moyen une fois de plus et fait regretter «Destiny», le final épique de près de huit minutes du dernier album.
Une édition digipack de l'album est disponible, comprenant deux chansons bonus, qui sont des réenregistrements d'anciennes compositions du groupe que l'on aura du mal à pleinement apprécier après une deuxième partie d'album longuette et redondante.

Mais malgré ces reproches, tout n'est pas non plus à jeter sur cette galette. La première partie de l'album est nettement plus réussie et montre que les grenoblois ne sont pas des débutants et savent composer des titres efficaces de heavy speed. Les trois premiers titres ne laissent rien paraître de cette baisse de régime, on retrouve même le heavy bourrin aux nombreux solis et leads mélodiques de guitare de la formation avec un certain plaisir. Porté par le chant rocailleux de Jens Börner (dans la veine de celui de Chris Boltendhal de Grave Digger), le titre éponyme ouvre parfaitement les hostilités après une longue introduction instrumentale et «Hordes Of The Night» permet de retrouver l'agressivité de la formation via un titre plus rapide. Les titres les plus longs et plus épiques sont au final les plus réussis de l'album. S'écartant du format de la chanson speed bourrin de 4 minutes, ces compositions prenant le temps d'apporter divers éléments et de développer des ambiances montrent le talent du quatuor. «Funeral Pyre», avec son orgue en début de chanson et son souffle épique omniprésent s'impose sans difficulté comme le meilleur titre de l'album. «Cult Of Steel» et «Mysterium Fidei», avec leurs introductions acoustiques et leur feeling plus sombre sont également des réussites, cette dernière sauvant même la faible deuxième partie de l'album.

Avec «Cult Of Steel», Lonewolf nous livre un album en demi-teinte. Comprenant des titres trop similaires entre eux et donc redondants, l'album s'essouffle dans une deuxième partie d'album assez faible, bien en deçà de ce que le groupe est capable de proposer (peut être un peu de précipitation vu le rythme de parution des albums de la formation). L'album est sauvé par une poignée de titres plus travaillés, proposant des ambiances plus sombres et épiques convaincantes. 5 titres réussis et 5 titres quelconques et vite oubliés sur 10 (si l'on enlève les deux bonus), ce sera donc juste la moyenne, montrant ainsi la déception ressentie après les deux bons albums qu'étaient «Army Of The Damned» et «The Fourth And Final Horseman». A réserver donc aux fans de heavy speed germanique ou de groupes comme Crystal Viper ou Civil War, en attendant le prochain album, que l'on espère plus varié et travaillé et donc dans un peu plus d'un an.

0 Comments 12 octobre 2014
Whysy

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