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En voilà un groupe qui existe depuis 1993 mais qui n'a pas encore réussi à véritablement percer sur la scène européenne. Setherial semble condamné à assurer les premières parties de concerts, à rester dans l'ombre des ténors du black métal pour ne jamais avoir sa place sous les feux de la rampe. Setherial fait partie de cette scène black métal endossant une image true qui ne fait plus frémir personne, un groupe opportuniste qui vit dans l'ombre de Dark Funeral, Marduk depuis de très longues années. Pourquoi? Parce que sa musique n'a pas évolué depuis sa création? Parce que les mentalités changent et délaissent le black métal pour d'autres styles plus intéressants? Ou tout simplement parce que la musique de Setherial n'est qu'un recueil de riffs et d'ambiances usées jusqu'à la moelle? Voici venir le 5e album des suédois « Death Triumphant » et toujours aucune innovation en vue... Chronique d'un album ennuyeux.

On pourrait penser que Setherial a déjà vécu son temps de gloire. A l’époque, son 3e album « Hell Eternal » fût unanimement reçu par la critique comme étant un grand disque du black métal. Une succession d’ambiance glacée dans la plus pure tradition scandinave. Aujourd’hui le groupe se relève péniblement de l’échec de son 4e disque. Un échec qui ne semble pas avoir modifié les plans de nos sataniques satanistes car ils nous reservent exactement la même recette : on frôle cette fois – ci l’overdose. Il est peut-être temps pour Setherial de tirer sa révérence, le groupe aura fait son temps, mais le meilleur est derrière lui. Il ne reste plus que les bribes d’une inspiration insuffisante et trop influencée.

Ils sont 5, ils sont méchants, et ils sont prêts à en découdre avec la critique. Cet album retentit comme un doigt d’honneur adressé à l’originalité, un crachat verdâtre envers l’innovation, et un parfait hymne pour la suprématie d’un métal old school teinté de nostalgie. Un souvenir de cette époque charnière où le black métal fêtait ses heures de gloire, où le public était terrifié par ces maquillages obscurs, ces paroles sataniques, ces rîtes ancestraux. Une période où l’inner circle était seul maître du paysage anti religieux local. Malheureusement l’industrie du métal a évolué lors de cette décennie et la musique de Setherial n’impressionne guère.

Les structures sont très simplistes et linéaires. Le groupe ne cherche pas à surcharger ses compositions de ponts symphoniques, de changements de rythme et autre. Il désire faire de sa musique un ensemble brutal et rapide où riffs black crasseux et blast beats sont rois. Il faut avouer que le pari est réussi. Alastor Mysteriis est sans doute l’un des batteurs extrêmes le plus rapide et il démontre son talent tout au long des neuf compositions. J’utilise le singulier car outre des rythmiques composées en majorité de blasts et de double pédale, le bonhomme est bien incapable de varier son jeu et de s’accorder sur des rythmiques plus lentes. Il manque totalement de feeling et se contente du même schéma pendant tout le disque. Le résultat ne se fait pas attendre : l’auditeur est vite perdu au milieu de ce déluge musical redondant et prévisible. Le constat est le même au niveau des mélodies. A trop vouloir faire dans la rapidité outrancière, la majorité des riffs ne sont que des copiés – collés les uns des autres.
N’accordant aucune place à l’innovation, toutes les mélodies se ressemblent et l’impression d’écouter neuf fois la même chanson au long de l’album s’avère être très ennuyeuse. Car nous avons affaire ici à un album très ennuyeux qui ne propose aucun élément nouveau, même la voix se veut répétitive. Elle est certes de bonne qualité mais ne possède aucune variation, et ce ne sont pas les quelques screamings diaboliques qui amélioreront le rendu vocal final.
Des titres comme « The Limbo Of Insanity », « Death Triumphant », « Hellstorms Over The Empyrean », « Inhale The Embers », et « Cursed Of The Manifest » ennuient par leur linéarité et leur manque total de rebondissement. Seule la chanson « Relinquishment From The Unlighted Chambers » propose une introduction entrecoupée d’acoustique. Un petit bol d’air frais dans cette production saturée de déjà vu, déjà entendu. Vite écouté, vite oublié…

Au final Setherial offre un album d’un ennui assommant tant il est prévisible. Un disque très court qui ne développe aucune ambiance, un comble pour du métal extrême. L’ensemble est aseptisé et manque totalement d’âme : les compositions sont impersonnelles et tout à fait médiocres. Seules restent une bonne production ainsi qu’une irréprochable technique musicale. C’est bien peu ! Tandis que certains essaient désespérément de faire évoluer le black métal, d'autres s'entêtent à le couler inexorablement vers les bas-fonds de la non - originalité.

...TeRyX...

0 Comments 26 mai 2006
Whysy

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